Occitanie : à pied à la nuit tombée au milieu de l'autoroute, shooté au gaz hilarant, pas hilarant du tout

  • Certains accros au protoxyde d'azote peuvent en inhaler jusqu'à 200 cartouches par jour.
    Certains accros au protoxyde d'azote peuvent en inhaler jusqu'à 200 cartouches par jour. Wikipédia - Hansmuller — Travail personnel, CC BY-SA 4.0
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L'homme qui a été jugé ce mercredi 20 décembre par le tribunal de Nîmes (Gard) a été notamment condamné à une obligation de soins. Voici pourquoi.

 

Connu aussi sous le nom de gaz hilarant, le protoxyde d'azote est utilisé en milieu hospitalier comme analgésique. Mais ce gaz à la saveur légèrement sucrée est utilisé en usage courant, conditionné en cartouches, dans les capsules de chantilly ou des aérosols.

Inhalé, c'est un euphorisant qui provoque des fous rires, des sensations d'ivresse, des distorsions auditives ou visuelles, des effets qui disparaissent rapidement, énumère l'ARS. 

Mais détourné et consommé à l'excès, l'hilarité disparaît tout à fait pour des troubles autrement plus problématiques : il crée une dépendance avérée, avec comme symptomes de sevrage anxiété, agitation, douleurs abdominales et tremblements, tout comme nombre de drogues. De plus, sa "consommation excessive" peut entraîner des troubles neurologiques graves et à long terme causés par une carence en vitamine B12, de l'anémie, des maux de tête récurrents, des pertes de connaissance, sans parler de risques de brûlure par explosion des cartouches ou d'engelures au contact de ce gaz froid.

A pied, délirant sur l'autoroute A9 à la tombée de la nuit

On pourrait ajouter d'autres séquelles avec le cas de cet homme retrouvé traversant les voies de l'autoroute A9, au niveau de la commune de Bernis (Gard), vers 21h30 en ce mois de mai 2023.  Prévenus, les gendarmes de Gallargues, qui ont dû couper la circulation pour éviter tout accident, ont eu bien du mal à maîtriser l'homme qui hurlait de façon incohérente, refusait de coopérer, et menaçait les militaires jusqu'à leur porter des coups. Il a fallu utiliser un Taser pour maîtriser l'homme et l'évacuer de sa périlleuse situation.

Or, il s'avérait que l'individu était un consommateur régulier de ce protoxyde d'azote.

Il aura fallu près de 7 mois pour que l'homme redescende en quelque sorte sur terre, en se retrouvant ce mercredi 20 décembre devant le tribunal de Nîmes, où il écopera de 6 mois de prison avec sursis, d'autrs peines "complémentaires", ainsi que d'une obligation de soins, dans le cas du protoxyde d'azote une prise en charge pluridisciplinaire, neurologique et addictologique.

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