VIDEO. Le Barrezien Dominique Faliez, plasticien et chanteur de "pop primitive"

Dominique Faliez est assurément un touche-à-tout. Peut-être est-ce dû à son parcours atypique qui a ouvert son esprit à de multiples formes d’arts. Auteur-compositeur interprète, photographe, vidéaste, plasticien et même un temps cuisinier… Chez Bras, à Laguiole. Et c’est là que tout a commencé pour le natif d’Aurillac, qui a grandi à Mur-de-Barrez. "Après l’école hôtelière à Saint-Chély-d’Apcher, j’ai travaillé pendant quelques mois avec Michel Bras.

Face à un vrai artiste ! Mais la cuisine ne me convenait pas", avoue l’Aveyronnais. Et c’est en échangeant avec le chef multi-étoilé, sur leur passion commune pour la photo, qu’il rencontre le photographe Alain Willaume, qui a notamment réalisé des clichés pour illustrer Le livre de Bras, paru au Rouergue en 1991. "Et je l’ai suivi à Barcelone quand il a travaillé sur le livre consacré à Gaudi, également édité par les éditions du Rouergue."

Deux années "renversantes" à l’école de photo de Toulouse

Une expérience qui conforte le Barrezien dans son choix de poursuivre dans cette voie. Il part donc s’inscrire à l’ETPA, à Toulouse. "Ça a été les deux années d’effervescence incroyable, les plus renversantes de ma vie, s’enthousiasme l’artiste. J’étais créatif mais je n’avais pas les références. Ça m’a permis de découvrir l’histoire de la photo. Et j’ai appris à apprécier les images." Tout juste diplômé, l’Aveyronnais part faire son service militaire, à Paris, au sein de l’ECPA (Établissement cinématographique et photographique des armées). Avant de travailler dans un hôtel à Paris, "Un court passage mais marquant", sourit-il, puisqu’il rencontre sa future femme, Anapaula, avec qui il est toujours en couple, depuis plus de trente ans. Il débute ensuite chez Pix, une agence d’illustration photo.

Les premières chansons

"C’est là que j’ai commencé à faire de la musique." Et qu’il participe à des ateliers d’interprétation. "Ça donne une liberté incroyable !, souligne-t-il. J’y ai écrit et composé mes premières chansons, de la pop primitive." Viennent alors les premiers enregistrements.

"Je faisais un playback, chez moi, puis un arrangeur travaillait sur mes compos. Ensuite, j’ai pu travailler avec des musiciens et j’ai sorti "Sous les yeux de Babylone", raconte Dominique Faliez qui poursuit, en parallèle, sa carrière de photographe. J’ai démarché des agences, des boîtes de pubs…"

C’est à cette époque qu’il crée "l’œil du plafond, une structure de trois mètres de haut sous laquelle se placent les gens que je prends en photo. J’ai aussi créé des logos humains, photographiés avec des drones et organisé diverses animations…" Une activité pour laquelle il monte une agence photo événementielle, justement baptisée L’Œil du plafond ⁽¹⁾ et qui propose plusieurs types de prestations créatives et originales.

Faliez, c’est l’Aubrac, c’est le nom d’un village, c’est un nom de famille et c’est l’enfance. Des souvenirs de paysages, de courbes, de lignes, de routes, de granite gris et de neige

Mais la chanson ne le quitte pas. Et lui permet de lier musique, photo et vidéo. "Je réalise moi-même tous mes clips", confirme l’artiste qui a joué à Paris – il a fait la première partie d’Arthur H – mais aussi en Aveyron où il s’est produit l’été dernier.

Une équipe de pros

Pour ses projets musicaux, l’auteur-compositeur interprète, s’entoure d’une équipe de pros : l’arrangeur Yann Féry – "On s’est trouvés, il a la même sensibilité que moi dans les choix artistiques. Et en plus, il aime la photo. On a une belle complémentarité" –, la manageuse Stéphanie de Freitas et le directeur artistique Françoise Fongnini.

"On a déjà sorti trois EP dont "Air timide" et" Une statue grecque" et on a créé la pièce à clips ⁽²⁾, un spectacle vidéo, où les créations visuelles illustrent la musique, présenté pour la première fois, durant un mois, à Brommat, raconte le Nord-Aveyronnais. Quand on voit l’installation, il se passe un truc.

Les gens trouvent souvent que c’est hypnotisant. C’est une façon de présenter ma musique sans me mettre en danger puisque je ne suis pas sur scène. Mais à Saint-Ouen où j’ai été en résidence d’artiste, on a créé une version concert où je m’intègre au spectacle."

Un projet de scène à Brommat

Un spectacle amené à évoluer puisqu’une deuxième résidence devrait permettre de prolonger sa durée jusqu’à une heure quinze. "On souhaite le jouer à Brommat où se trouve ma maison familiale. Pour l’instant, on cherche des mécènes. J’aimerais aussi créer un événement à Paris, assez long, pour faire venir des professionnels du spectacle et de la musique, afin de faire connaître mon travail."

Histoire de "faire le lien entre Saint-Ouen, où j’habite, et l’Aveyron", sur ses terres. Ce qui ravirait, bien sûr, le Barrezien. "Je suis sur le bon chemin", conclut Dominique Faliez.