Malgré leurs diplômes, les jeunes ne sont pas préparés au monde du travail

  • Les jeunes diplômés abordent différemment leur entrée dans la vie active, étant des enfants des années de crise.
    Les jeunes diplômés abordent différemment leur entrée dans la vie active, étant des enfants des années de crise. shapecharge / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Les jeunes sont souvent mieux armés, sur le plan des études, que ne l'ont été leurs aînés. Mais les employeurs ne sont pas toujours de cet avis. Ils estiment que les nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi ne sont pas bien préparés à la vie active, comme le révèle un récent sondage américain.


Quelque 60% des managers et cadres sondés pour les besoins de cette étude d’Intelligent.com* sont d’avis que les jeunes diplômés sont inadaptés au monde du travail. Ils leur reprochent d’être trop susceptibles (58%), de manquer de professionnalisme (57%) et de pas savoir accepter les retours de leurs supérieurs (55%).

Les compétences communicationnelles des jeunes sont également vivement critiquées par les employeurs. Un répondant sur deux pense même qu’ils en sont dépourvus. Pourtant, ces "soft skills" sont devenues un véritable facteur de réussite professionnelle. Elles permettent souvent de départager des actifs lors des processus de recrutement.

Si de nombreux jeunes se targuent, sur leur CV, de savoir communiquer, travailler en équipe ou encore prendre la parole en public, ils peinent souvent à faire bonne impression aux recruteurs. À en croire ces derniers, les nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi ne maîtrisent pas le b.a.-ba de l’entretien d’embauche. Quelque 47% des employeurs disent que les jeunes diplômés ne choisissent pas une tenue appropriée pour cette entrevue, tandis que 27% déclarent qu’ils n’utilisent pas un langage suffisamment soutenu. Pas les codes de l'entreprise

Mais les managers reprochent surtout, aux jeunes diplômés, leur attitude en entretien. Nombre d’entre eux se plaignent qu’ils ne les regardent pas dans les yeux durant leur face-à-face ou qu’ils refusent de brancher leur caméra si l’entrevue se déroule à distance. Plus surprenant encore, 19% des sondés confient avoir déjà vu des jeunes actifs se faire accompagner d’un de leurs parents durant leur rendez-vous avec eux.

Ces résultats montrent à quel point les jeunes ne se comportent pas comme leurs aînés dans leur relation au travail. Ils abordent différemment leur entrée dans la vie active, étant des enfants des années de crise. Pas question pour eux de se laisser entraîner dans l’engrenage de l’entreprise, sauf s’ils estiment que c’est dans leur intérêt.

Dans les entreprises, leur arrivée amorce une petite révolution culturelle. Des tensions peuvent apparaître quand les managers et les salariés plus âgés se rendent compte que les jeunes diplômés ne "fonctionnent" pas comme eux. Forts de ce constat, 39% des managers reconnaissent qu’ils évitent d’embaucher des jeunes. Ils leur préfèrent des candidats plus aguerris, qui sauront davantage répondre à leurs attentes. Mais ​​pour Diane M. Gayeski, professeure en communication stratégique à l'Ithaca College (États-Unis), cette tactique est regrettable. "[Les membres de la génération Z] apprécient la formation et les liens avec leurs collègues de travail. Ils veulent vraiment faire du bon travail et être appréciés. Ils se soucient également beaucoup des valeurs d'une société et de ses dirigeants. Par conséquent, si les entreprises veulent attirer les meilleurs talents, elles doivent être prêtes à parler d'autre chose que du travail et de l'argent", a-t-elle déclaré dans un communiqué. *Cette étude a été menée par la plateforme Pollfish, pour le compte du site Intelligent.com, auprès de 800 managers, directeurs et cadres américains. Les données ont été récoltées en ligne le 7 décembre 2023.

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