2023 en Aveyron : train de nuit, avion, avenir de Bosch, grèves, retour sur une année d'incertitudes

Abonnés
  • Les faits marquants de l'année 2023.
    Les faits marquants de l'année 2023. Photomontage - Centre Presse Aveyron
Publié le

Industrie, services, train, l’attractivité économique aveyronnaise est mise à mal.

L’incertitude à Bosch

Heiko Carrie, président de la division Europe du groupe Bosch, s’est rendu à Onet-le-Château dix jours avant Noël sans pour autant apporter un cadeau aux 750 salariés (1 600 encore en 2019 comme en atteste le panneau sur le fronton de la mairie d’Onet-le-Château). Le projet Fresh2 qui devait assurer une pérennité du site en diversifiant l’activité autour de piles à combustible à hydrogène destinées à alimenter le groupe froid des camions frigorifiques, a été abandonné. Près de 400 salariés du site ont fait savoir leur mécontentement et le non-respect des engagements.

Le président du groupe Europe se range derrière le marché thermique qui résiste selon ses dires. Ainsi, il a annoncé la fabrication d’une nouvelle pièce pour les moteurs thermiques diesel et essence courant 2024, histoire de tenir l’engagement de 513 salariés en 2028. Un choix qui n’est pas partagé jusqu’au plus haut niveau de l’État puisque Roland Lescure, ministre de l’Industrie, affirme suivre le dossier "de très près" depuis sa nomination, et attend de Bosch qu’elle donne "un avenir pérenne" au site d’Onet-le-Château, ce qui passe, pour lui, "par une diversification dans des activités d’avenir".

L’engagement de la Bosch porte sur 513 salariés en 2028. Et après ? C’est la douche froide. Une situation, en déclin, qui dure depuis une décennie dont l’issue s’avère plus qu’incertaine.

Avion et train de nuit

Autre point guère réjouissant sur le plan économique en cette fin d’année, l’avenir de l’aéroport qui s’écrit en pointillé. Pourra-t-on prendre l’avion après le 19 janvier ? En effet, … Le délégataire de la ligne Amelia n’a pas postulé au récent appel d’offres pour assurer les liaisons lors des quatre prochaines années. Une seule autre compagnie s’est présentée : Chalair Aviation. Mais sa proposition a été retoquée, trop gourmande en argent public. Sur ce point, la Cour régionale des comptes a relevé "un subventionnement de la liaison parisienne qui a doublé, sans justification objectivée".

Dans les faits, Eastern Airways, titulaire de la ligne entre 2016 et 2020, avait récolté moins de la moitié d’argent public. Entre les deux opérateurs, la tarification du billet, elle, n’a baissé que de 15 % selon les calculs de la Cour des comptes. En attendant, un appel d’offres a été relancé. Le compte à rebours avec. Et si en l’air, l’incertitude plane, ce n’est guère mieux sur terre où l’on n’entend peu siffler le train de nuit. Plus de 40 suppressions ont eu lieu au cours du second semestre alors que sa fréquentation est en hausse.

Des usagers excédés face aux dysfonctionnements à répétition. D’autant que la ligne Rodez-Paris amenée à être couplée avec le nouveau train de nuit Aurillac-Paris depuis le 10 décembre, n’arrange pas les affaires des Aveyronnais, du moins ceux qui sont attendus tôt dans la capitale. Car au lieu d’arriver en gare d’Austerlitz à 7 h 03, ce sera désormais 8 h 31.

Ironie de l’histoire, l’avenir passe, comme pour la Bosch, par la bonne et vieille voiture. La promesse du doublement de la RN88 semble n’avoir jamais été aussi proche selon les dires des élus. Reste que ça ne roule pas encore en 2023.

La Poste : Facteurs et conseillers manifestent contre leurs conditions de travail

La contestation a commencé à Millau, en octobre, pour s’opposer à la prise en charge de la distribution de la publicité suite à fermeture de Mediapost, filiale de La Poste. Les facteurs ont fait entendre leur colère jusqu’au centre de tri d’Onet, nomination d’un médiateur à la clef.
Après quarante-trois jours de grève, les négociations entre la direction de La Poste et les représentants du personnel de la plateforme services-courrier-colis de Millau ont abouti à la signature d’un protocole d’accord fin novembre. Et quasiment dans la foulée, ce sont les conseillers de La Poste qui ont dénoncé la surcharge de travail. Le préavis « illimité » mentionne la demande d’un renfort dans les bureaux de Millau jusqu’au mois de janvier 2024.

Santé : Un collectif pour alerter

Services d’aide à domicile, ordre des professionnels des médecins, infirmiers et kinésithérapeutes ont intégré ce collectif pour alerter sur le manque de personnel, réclamer les 30 % d’aides toujours non perçues par le Ségur de la santé, revoir la tarification ou encore interpeller sur l’absence de reconnaissance qui n’incite pas à s’engager dans ces professions, tout comme le salaire, d’où l’appel aux intérimaires.

Face à la situation préoccupante dans les maisons de retraite et globalement dans les services de santé, le collectif des professionnels au service des personnes âgées de l’Aveyron a vu le jour.

Il y va de la sauvegarde du service public. À cette occasion, un Livre blanc a été remis au président du Département.

Concertation et contestation sur les énergies renouvelables 

Le préfet Charles Giusti a lancé en avril une opération de concertation sur l’avenir des énergies renouvelables en Aveyron lors d’une réunion à Luc-la-Primaube. Environ 160 personnes issues d’associations de protection, de promoteurs, élus et citoyens ont pris part à des ateliers sur le sujet qui fait suite à la loi d’accélération des énergies renouvelables.

Chiffres à l’appui : l’Aveyron produit plus qu’il ne consomme d’énergie avec 54,1 % de la part des énergies renouvelables. Reste que l’État a annoncé des objectifs visant une baisse de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et la neutralité carbone en 2050. Pour les élus, par la voix de Jean-Michel Calvet, maire de Rignac et président de l’Association des maires de l’Aveyron, ce fut l’occasion de rappeler à ce que ce soit le maire, en conseil municipal, qui garde la main pour se prononcer sur un projet.

Des projets dont certains font l’objet de crispation. C’est le cas d’un projet de 73 hectares de panneaux photovoltaïques sur le causse Comtal. Un collectif est vent debout ainsi que la chambre d’agriculture opposée à tout projet de panneaux photovoltaïques au sol. Vent debout aussi, des associations le sont contre des projets éoliens, c’est le cas sur le Parc naturel régional des Grands Causses concernant une étude portant sur la zone tampon du bien Unesco des Causses et Cévennes.

La méthanisation en Aveyron (Montbazens, Bozouls) témoigne aussi de la difficulté à intégrer le cadre de vie à l’aménagement du territoire.

Des grèves aussi au Département

Les syndicats des agents du Département ont manifesté mi-décembre pour obtenir la prime pouvoir d’achat. Au bout du compte, un compromis avec la revalorisation du montant des tickets-restaurants a été trouvé (passant de 8 à 8,50 €). Quant aux agents travaillant dans les collèges aveyronnais, ne bénéficiant pas de tickets-restaurants, ils obtiendront une prime, d’une valeur similaire. Selon les syndicats, les négociations se poursuivront après la trêve des confiseurs.

Le prix du lait en négociation

Le monde agricole n’échappe pas à l’inflation et, depuis plusieurs mois, le prix des matières premières ou de l’énergie impacte fortement les finances chez les producteurs laitiers. À hauteur, précisément, de 5 %, ainsi qu’ils l’ont évalué.
Pour cette raison, une cinquantaine de membres des syndicats agricoles FDSEA et JA (Jeunes agriculteurs) ont manifesté courant décembre devant le siège de Lactalis à Onet-le-Château.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (1)
RienCompris Il y a 3 mois Le 29/12/2023 à 09:31

Le groupe Bosch comme Continental licencient en Allemagne, vous comprenez bien ce qui va advenir de Rodez.