Aveyron : cette ferme équestre où les personnes en situation de handicap peuvent faire du cheval
Calèches adaptées, selles biplaces, chevaux (in)formés : la ferme du Daoudou à Najac se tourne vers les personnes en situation de handicap.
Une calèche avec des assises conçues pour le handicap "et des chevaux qui sont dressés pour", opine Marie-Pascale Gaufre. Elle qui, avec patience et pugnacité, a su métamorphosera ferme traditionnelle en une ferme équestre, désormais tournée vers l’accueil de handicapés, se lâche dès qu’elle peut parler d’un concept d’accueil hors normes.
Offrir, par exemple, à de jeunes non voyants l’opportunité de monter à cheval grâce à ces selles siamoises permettant de chevaucher à deux, rejoint le pur bonheur pour cette spécialiste du tourisme équestre. Elle raconte aussi comment des gens en fauteuil arrivent à passer outre le défaut d’usage de leurs jambes, pour arriver à mener une calèche. Mieux, grâce à un harnachement spécifique, certains peuvent même monter sur des fjords de la ferme. Tout cela passe par la dualité, voire la complicité, valide-handicapé.
"Avec des actions comme celles que nous menons ici où les populations se mélangent, résume la maîtresse des lieux, nous évitons l’exclusion de personnes non valides, tout en leur permettant de s’intégrer dans des activités qui pouvaient leur paraître inenvisageables." Elle, elle défend mieux encore ce concept, que des problèmes de santé persistants lui ont fermé la porte aux activités sportives. C’est renforcé par ce vécu, qu’elle a su bousculer les montagnes administratives en menant conjointement son projet de création de gîte d’accueil pour handicapés. Mais à ses yeux, l’un ne va pas sans l’autre. Le gîte seul ne drainerait ces personnes souffrant de handicap. Depuis son ouverture à la fin du printemps dernier, elle y a accueilli des résidents venant pour certains de lointains horizons. De l’Institut des jeunes aveugles de Toulouse à des résidents de maisons familiales.
Tout cela, Marie-Pascale l’inscrit dans une démarche globale, petite pierre d’un aménagement du territoire assumé. "Nous avons infirmières et médecins à proximité, et malgré la fermeture de la pharmacie de Najac, il reste celle de Laguépie qui n’est pas très loin."
Ainsi quasiment tous les week-ends, voit-elle arriver du monde. "Ces actions en direction du handicap, tranche-t-elle, ne sont pas non plus sans incidence au niveau du fonctionnement de Daoudou ; grâce à elles j’ai pu pérenniser un emploi d’éducatrice équestre."
Engagée dans une prospection de proximité, la bondissante "fermière" de Daoudou regarde déjà plus loin. Elle le confirme : "En fait la démarche que nous avons commencée se rapproche dans l’esprit de celle d’Accueil Paysan. En particulier du volet social que développe le collectif. Car, dans une démarche de territoire, nos compétences peuvent, en travaillant en partenariat avec d’autres, leur permettre de servir de lien théorique…"
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