Attaques des Houthis, frappes des Etats-Unis et du Royaume Uni, réactions : que se passe-t-il autour de la mer Rouge ?

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Centre Presse Aveyron avec Reuters

Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont mené des frappes contre des sites utilisés par les rebelles houthis du Yémen pour la première fois depuis que le groupe a commencé à lancer des attaques contre des voies de navigation commerciale en mer Rouge. La France a également pris position.

La tension monte d'un cran en mer Rouge. Alors que les rebelles houthis du Yemen ont lancé des attaques contre des voies de navigation commerciale, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, Américains et Britanniques ont mené des frappes contre des sites utilisés par ces mêmes rebelles, vendredi 12 janvier 2024.

"Un message sans équivoque"

Le président américain Joe Biden a prévenu jeudi dans un communiqué qu'il "n'hésiterait pas" à prendre d'autres mesures si cela s'avérait nécessaire. "Ces frappes ciblées sont un message sans équivoque que les Etats-Unis et (leurs) alliés ne toléreront pas les attaques contre notre personnel, ni ne permettront aux parties hostiles de mettre en péril la liberté de navigation", a dit Joe Biden.

Le ministère britannique de la Défense a dit dans un communiqué que selon "les premières indications, la capacité des Houthis à menacer le commerce maritime a été fortement affectée". Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, qui est hospitalisé à la suite de complications consécutives à une intervention chirurgicale, a déclaré dans un communiqué que les frappes avaient visé des capacités militaires des Houthis, notamment des drones, des missiles balistiques et de croisière, des équipements de surveillance et radars côtiers.

Des avions, des navires et des sous-marins ont été utilisés pour mener les frappes, a dit un responsable américain préférant conserver l'anonymat. Selon lui, plus d'une dizaine de cibles ont été visées.

"Une agression américaine-sioniste-britannique"

Un responsable houthi a confirmé que des "raids" avaient été menés à travers le pays, notamment à Sanaa la capitale du Yémen, les qualifiants d'"agression américaine-sioniste-britannique". Les Houthis, qui contrôlent la majeure partie du Yémen, perturbent le commerce mondial en attaquant les navires qui passent par le détroit de Bab el Mandeb, à l'extrémité sud de la mer Rouge, en réponse, disent-ils, à la guerre menée par Israël à Gaza. Ils ont, à ce jour, mené 27 attaques contre des voies de navigation commerciale en mer Rouge depuis le 19 novembre.

Mohamed Ali al Houthi, membre du conseil politique suprême des Houthis, a qualifié les attaques anglo-américaines de "barbares". Le chef des Houthis a déclaré plus tôt jeudi que toute attaque américaine contre le groupe aurait des conséquences.

Quelle position pour la France ?

Ce vendredi 12 janvier 2024, en début de matinée, la France a réagi par la voie d'un communiqué. Elle "renouvelle sa condamnation des attaques menées par les Houthis en mer Rouge contre des navires commerciaux qui portent atteinte aux droits et aux libertés de navigation et exige que les Houthis y mettent fin immédiatement. Par ces actions armées, les Houthis portent la responsabilité extrêmement lourde de l’escalade régionale".

#MerRouge | La France renouvelle sa condamnation des attaques menées par les Houthis en mer Rouge contre des navires commerciaux qui portent atteinte aux droits et aux libertés de navigation et exige que les Houthis y mettent fin immédiatement.

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— France Diplomatie\ud83c\uddeb\ud83c\uddf7\ud83c\uddea\ud83c\uddfa (@francediplo) January 12, 2024

L'Hexagone "continuera à assumer ses responsabilités et à contribuer à la sûreté maritime dans cette zone en lien avec ses partenaires". Et au Ministère des Affaires étrangères de rappeler les dates des "9 et 11 décembre 2023, lorsque la frégate Languedoc a été conduite à détruire des drones".

Iran, Arabie Saoudite, Irak, Russie...

L'Iran a de son côté fermement condamné les frappes, estimant qu'elles représentaient une atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriales du Yémen et une violation des lois, des règles et du droit international, a dit vendredi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Un porte-parole des Houthis a écrit dans un message publié sur le réseau social X, anciennement Twitter, que les frappes étaient injustifiées et que le groupe continuerait de viser des bateaux naviguant en direction d'Israël.

L'Arabie saoudite a appelé à la retenue et à "éviter l'escalade" après l'annonce des frappes américaines et britanniques et a ajouté qu'elle surveillait la situation avec "inquiétude". Ryad et les rebelles houthis négocient un cessez-le-feu permanent dans la guerre au Yémen, où l'Arabie saoudite intervient depuis 2015 à la tête d'une coalition de pays du Golfe.

Un conseiller du Premier ministre irakien, Fadi al Chammari, a estimé que les Occidentaux étaient en train d'étendre le conflit entre Israël et le Hamas.

La Russie a quant à elle annoncé vendredi avoir demandé la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies afin de discuter des frappes menées au Yémen par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

Opération "Prosperity Guardian"

Les Etats-Unis ont mis sur pied en décembre dernier une opération internationale baptisée "Prosperity Guardian" avec une vingtaine de pays pour assurer la sécurité du transport maritime mais les frappes anglo-américaines n'entrent pas le cadre de cette coalition. Des témoins ont rapporté à Reuters qu'une base militaire située près de l'aéroport de Sanaa, un site militaire se trouvant près de l'aéroport de Taïz, une base navale des Houthis à Hodeïda et des sites militaires situés dans le gouvernorat de Hajjah avaient été visés lors des raids menés jeudi.

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