VIDEO. "On entend des klaxons de soutien sur le pont" : les agriculteurs de l'Aveyron ont passé la nuit sur la RN88

Publié le , mis à jour

Les agriculteurs aveyronnais ont bien l'intention de rester en poste pendant 36 heures sur la RN88, à la frontière entre l'Aveyron et le Tarn. Mercredi matin, nous en avons recontré qui ont passé leur première nuit sur le blocage installé à hauteur du viaduc de Tanus. Fatigués après une nuit passée dans le froid, ils racontent leur combat.

"L'état d'esprit actuel, c'est d'être mobilisé, de se faire entendre". Sur la RN88, à la frontière entre l'Aveyron et le Tarn, les agriculteurs aveyronnais ont rejoint le mouvement de contestation mardi 23 janvier 2024. Ils sont nombreux à avoir dormi sur place, et ils ont été encore plus nombreux à se retrouver le lendemain matin.

Nicolas, l'un des premiers sur le barrage

Nicolas est l'un des premiers agriculteurs arrivé sur place à 10 heures, mardi. "On était une centaine au départ. Au fil des heures et de la relève, l'effectif a baissé lentement mais sûrement. On s'est retrouvé autour d'une vingtaine à 3 heures du matin. Il y a des gens qui sont restés sur place, d'autres qui sont allés dormir dans leur voiture avec un sac de couchage. La nuit s'est bien passée, et ce matin (mercredi), je vois avec plaisir que du monde vient gonfler les rangs".

Fatigue, fraîcheur mais une détermination sans faille

Malgré la fraîcheur des températures, la fatigue, la détermination reste, elle, intacte. Autour du feu, être ensemble permet de réchauffer les coeurs, de se remonter le moral et de garder le cap. Si cette mobilisation est importante, c'est pour que "les agriculteurs qu'on n'entend pas puissent se manifester. Car on le sent bien que le moral n'est pas bon d'une manière générale, il faut arriver à en faire prendre conscience à tous nos concitoyens".

Entre-temps, le groupe s'est déplacé de quelques centaines de mètres jusqu'au rond-point de la baraque Saint-Jean (commune de Tauriac-de-Naucelle), de sorte d'être visibles des automobilistes. "On entend des coups de klaxon sur le pont qui sont sans aucun doute des klaxons de soutien".

"Pour des produits aveyronnais référencés dans la restauration collective"

En l'espace de quelques jours, la contestation agricole a gagné presque l'ensemble du pays. Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, s'est exprimé ce mercredi en promettant que "85 départements vont mener des actions, de manière continue ou sporadique" d'ici vendredi 25 janvier. Tout en annonçant qu'une "quarantaine" de revendications va être posée sur la table du gouvernement.

"Que les agriculteurs que l'on n'entend pas puissent se manifester"

Pour Nicolas, éleveur de bovin lait bio à Saint-André-de-Najac, "S'il y en a une qui me tient tout particulièrement à cœur, c'est le respect de la loi Egalim, qui est demandé par tous les agriculteurs. N'oublions pas que la production aveyronnaise est produite majoritairement sous signe de qualité, donc il serait grand temps de faire respecter la loi pour que ces produits soient référencés dans la restauration collective".

L'agriculteur aveyronnais relève aussi le poids de l'inflation dans la profession. "Nos prix de vente n'ont pas suivi. On se retrouve dans des situations où les trésoreries sont complètement à plat, et les agriculteurs sont complètement démoralisés".

La profession va continuer d'occuper la RN88 jusqu'au moins ce jeudi matin. Ce qui est loin de signer la fin de la mobilisation.

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Les commentaires (3)
JAPA12 Il y a 3 mois Le 25/01/2024 à 21:41

"RienCompris" la loi de l'offre et la demande est aujourd'hui pipée. 4 centrales d'achat pour des centaines de milliers de producteurs (certes regroupés en coopératives) le rapport n'est plus équitable. Les aides européennes ont été crées pour compenser un maintien des cours au niveau mondial qui lui est établi pour écouler les excédents des pays producteurs. Tout un programme !!! car aujourd'hui l'évolution est un verdissement de nos campagnes au détriment du but premier.

RienCompris Il y a 3 mois Le 25/01/2024 à 17:12

Il y a des gens qui, disent ils, soutiennent à 200 % les agriculteurs. Sont ils à 200 % prêts à payer bien plus cher leurs courses ? Il y aura des mesurettes du gouvernement, mais leur rémunération dépend de la loi économique de l'offre et de la demande qui fixe les prix. Et là aucun gouvernement n'y peux rien, sauf augmenter les aides.

Anonyme14995 Il y a 3 mois Le 25/01/2024 à 19:11

Pas tout à fait d'accord,les intermédiaires se gavent et suivent l inflation que ni le producteur ni le consommateur ne peuvent bénéficier..
Un peut d ordre et de suivis serait nécessaire..