"S'en prendre à des défunts, je n'ai pas les mots" : en Aveyron, la tombe où reposent ses filles dégradée pour la troisième fois
Pour la troisième fois en moins d’un an, le monument funéraire où reposent les filles d’une Firminoise est dégradé.
"Ce vase a déjà été cassé mais je le laisse parce qu’il tient encore." Pour Audrey Facchin, chaque visite au cimetière de Firmi commence par un état des lieux lugubre. Depuis l’été 2023, la tombe où reposent ses deux filles, des jumelles décédées en 2014, et son beau-père, est régulièrement dégradée.
Deux anges jetés au sol, cassés, des statuettes renversées
Ce samedi, deux anges en pierre blanche ont été jetés au sol et cassés, des statuettes renversées à même la sépulture et deux cierges mis à la poubelle de l’entrée. "S’en prendre à des défunts, je n’ai pas les mots. À chaque fois, j’ai l’impression de reperdre mes enfants", s’indigne la jeune femme.
"La première fois que j’ai vu ça, j’ai hurlé"
En juin dernier, des ornementations avaient déjà été cassées. "On m’a également brisé une plaque funéraire. On l’a jetée par-dessus le mur du cimetière, je l’ai retrouvée complètement cassée, dans la boue, au pied du mur", racontait la Firminoise. "La première fois que j’ai vu ça, j’ai hurlé. J’ai failli m’écrouler, mon amie m’a retenue. Je ne m’y suis pas habitué mais à chaque fois, je préfère me préparer au pire."
Ce samedi, c’est le proche d’un défunt enterré à côté qui a prévenu l’habitante du petit village aveyronnais. "Nous avons sympathisé. Il a pris mon numéro pour qu’ils puissent m’appeler dès qu’ils constatent des dégradations. Quand je vois son numéro s’afficher, je sais", témoigne la mère de famille, à bout. "Je suis sous antidépresseur. Ça me bouffe la santé, je suis épuisé. Ce ne sont pas des chiens dedans, ce sont mes enfants. C’est un endroit que l’on doit respecter."
Des plaintes déposées sur fond de règlement de comptes
Sous son bras, une pochette cartonnée rouge grossit au fil des dégradations. "J’ai déjà déposé deux plaintes, classées sans suite, et deux mains courantes. Quand j’ai été au commissariat ce matin [lundi], j’avais encore les larmes aux yeux", confie la victime présumée qui étale ses déclarations sur la pierre tombale profanée. Sans preuve, l’enquête n’a pas permis d’identifier la ou les coupables. "C’est difficile de mener l’enquête dans des lieux où il n’y a pas de vidéo protection et où il n’y a pas de bornage téléphonique précis. C’est navrant, ces dégradations sont toujours traumatisantes pour la famille", explique une source proche du dossier.
"Des fois, je surveille. C’est moi qui mène l’enquête", avoue la femme désemparée, qui se dit victime d’un acharnement funeste ciblé. "Aucune autre tombe n’a été saccagée, il n’y a que la mienne", assure-t-elle. Un constat confirmé par le maire de Firmi, Jean-Pierre Ladrech. Il indique, qu’à sa connaissance, aucun autre caveau n’a été abîmé et informe sa volonté de se rapprocher du commissariat.
En s’appuyant d’échanges conflictuels sur le réseau social TikTok, où elle avait dénoncé ces dégradations, Audrey Facchin évoque en effet des représailles qui pourraient être liées à un différend privé vieux de plus de 3 ans.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?