Violences intrafamiliales : la lutte s'étoffe en Aveyron, en un an, 73 victimes prises en charge par un "nouveau" dispositif au sein de l'hôpital

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  • De l'exercice écoulé, les assistantes sociales retiennent une montée en puissance notable des violences sur des parents, souvent âgés, de la part de leurs enfants adultes.
    De l'exercice écoulé, les assistantes sociales retiennent une montée en puissance notable des violences sur des parents, souvent âgés, de la part de leurs enfants adultes. Centre Presse Aveyron - X. B.
Publié le
Xavier Buisson

Dédié à la lutte contre les violences intrafamiliales ou conjugales, le Service d'accompagnement vers les soins des victimes de violences (SAS2V) est opérationnel depuis juin 2022 et prend toute sa place dans le paysage aveyronnais du recueil de la parole des victimes et de leur accompagnement.

Proposer une "écoute bienveillante", "adapter la prise en charge des victimes en garantissant son accès au droit", "organiser un parcours de soins en collaboration avec ces partenaires compétents" mais aussi "informer et faciliter l'accès au droit"... En service depuis juin 2022, le Service d'accompagnement vers les soins des victimes de violences (SAS2V) a la particularité d'être installé au sein de l'hôpital, dans les locaux de l'Institut de formation en soins infirmiers.

"Une écoute bienveillante"

Camille Caussé et Louise Durand sont toutes deux assistantes sociales. Elles partagent leur temps entre l'hôpital (respectivement au service des urgences et au pôle femme-enfant) et ce "nouveau" dispositif, en fonction depuis plus d'un an et demi. Une présence directement au contact des patients qui leur permet de repérer de potentielles situations de violences. Avec, déjà, un premier bilan éloquent pour 2023 : 73 victimes ont été accompagnées, dont deux hommes, car victimes de violences conjugales ou intrafamiliales.

Treize "mises à l'abri immédiates" en 2023

"24 % de ces personnes nous ont appelées elles-mêmes, 47 % ont été orientées en interne (depuis l'hôpital, toujours en accord avec la victime), le reste des bénéficiaires étant orienté vers le SAS2V par des partenaires extérieurs comme le CIDFF, l'Adavem ou des structures d'hébergement comme la Pantarelle ou le Cada (Centre d'accueil pour demandeurs d'asile)", détaille Camille Caussé. 

Treize mises à l'abri immédiates de victimes ont été enclenchées et d'autres mises en place sur un plus long terme, ce qui implique le relogement des victimes. Neuf personnes ont par ailleurs été accompagnées dans leur dépôt de plainte, une procédure qui s'est déroulée, pour moitié, dans les locaux même de l'hôpital. Cette nouveauté permise au sein du SAS2V est également adoptée par la Maison de protection des familles, portée par la gendarmerie nationale. Les auditions sont menées par des officiers de police judiciaire qui, le plus souvent, interviennent en civil pour davantage de discrétion.

De l'exercice écoulé, les assistantes sociales retiennent une montée en puissance notable des violences sur des parents, souvent âgés, de la part de leurs enfants adultes. L'équipe du SAS2V écoute les victimes et coordonne leur parcours de soins en s'appuyant sur ses partenaires associatifs (CIDFF, Adavem) ou médicaux afin d'accélérer la délivrance d'un certificat médical (obligatoire pour tout dépôt de plainte) ou le déroulement d'examens si besoin.

"Recueillir la parole, simplifier les parcours"

"Certaines des victimes abordent pour la première fois leur situation pendant leur hospitalisation. Elles nous disent parfois qu'elles ne veulent plus rentrer chez elles, alors nous mettons en place un accompagnement", explique Louise Durand. Un accompagnement protéiforme entre mise à l'abri pour les cas les plus sévères, information sur les droits, ouverture de droits sociaux, organisation d'un éventuel dépôt de plainte, redirection vers une structure partenaire... 

"Nous sommes là pour recueillir la parole et simplifier les parcours. Notre but désormais est que les professionnels puissent nous orienter systématiquement les victimes", expliquent les deux assistantes sociales. Dans cette optique, elles s'attellent à sensibiliser les professionnels de santé (internes, médecins, sages-femmes, élèves kiné, etc.) et à faire davantage connaître le SAS2V. Avec l'ambition, pour 2024, d'ouvrir des permanences à l'hôpital de Decazeville.

L'une des cinq structures dédiées en Occitanie

Le Service d'accompagnement vers les soins des victimes de violences est l'une des cinq structures dédiées en Occitanie. Elle vient s'ajouter aux structures partenaires que sont la Maison de protection des familles (trois enquêteurs formés aux violences intrafamiliales et à l’audition des mineurs victimes) et la future Unité d’accueil pédiatrique enfants en danger (UAPED). Attendu pour entrer en fonction en juin 2023, ce nouveau dispositif sera totalement dédié aux mineurs victimes, soit une complémentarité bienvenue avec le SAS2V, qui ne s'occupe que des adultes.  

Le Service social d’accompagnement vers les soins des victimes de violences est joignable au 05 65 55 17 30 ou au 06 18 36 38 04 ainsi qu'à l'adresse ssas2v@ch-rodez.fr. Permanence téléphonique du lundi au vendredi, de 9h à 17h dans les locaux du centre de planification et d’éducation familiale, rue de Copenhague à Rodez.
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