Les grands singes seraient, eux aussi, taquins

  • Les grands singes semblent faire uniquement preuve de taquinerie quand ils sont détendus, d'après une étude américano-allemande.
    Les grands singes semblent faire uniquement preuve de taquinerie quand ils sont détendus, d'après une étude américano-allemande. wekeli / Getty Images
Publié le
ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Rabelais estimait que le rire est le propre de l’Homme. Mais les éthologues se demandent si les animaux peuvent avoir, comme nous, le sens de l’humour. Une équipe de recherche américano-allemande affirme que les grands singes sont de vrais plaisantins.


Des chercheurs des universités américaines de l’Indiana et de Californie à Los Angeles et à San Diego ainsi que de l’institut Max-Planck sont arrivés à cette conclusion après avoir étudié le comportement de plusieurs orangs-outans, chimpanzés, bonobos et gorilles.

Ils ont constaté que ces grands singes sont adeptes du jeu. Ils leur arrivent de prendre l’un de leurs congénères pour cible et d’essayer de susciter chez lui une réaction en agitant, par exemple, un objet ou une partie de leur corps devant ses yeux, ou encore en lui donnant des petits coups. Ces simulacres de coup sont exécutés sans colère, même s’ils peuvent devenir plus ou moins insistants.

Les universitaires en ont conclu que ces comportements résultent d’un besoin de jeu. "À l'instar de la taquinerie chez les enfants, la taquinerie ludique des grands singes implique une provocation unilatérale, une attente de réponse dans le cadre de laquelle le taquin regarde le visage de la cible directement après avoir effectué une action taquine, ainsi que la répétition et des éléments de surprise", explique Isabelle Laumer, co-autrice de l’étude, dans un communiqué.

Mais, contrairement aux enfants, les grands singes n’attendent pas nécessairement que leur cible initie une session de jeu commune. "Chez les grands singes, les taquineries sont unilatérales, elles sont souvent le fait du taquin pendant toute la durée de l'interaction et sont rarement réciproques", souligne Erica Cartmill, professeure associée à l’université de Californie à Los Angeles, dans le même communiqué.

C’est pourquoi les grands singes n’ont pas d’expressions faciales particulières quand ils embêtent gentiment leurs congénères. Ils semblent toutefois faire uniquement preuve de taquinerie quand ils sont détendus, comme on peut le lire dans le journal Proceedings of the Royal Society B, où Erica Cartmill et ses confrères ont publié leur étude.

Les chercheurs voient dans le fait que les grands singes soient aussi plaisantins que nous, le signe que notre dernier ancêtre commun avait les prérequis cognitifs de la taquinerie. Ils espèrent que leurs travaux inspireront d’autres scientifiques à étudier l’évolution de ce comportement chez d’autres espèces animales.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?