Aveyron : le risque minier demeure omniprésent dans le Bassin, et le plan de prévention n’en finit pas de diviser la population

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  • Jean Poux est le président de l’Association des victimesdes aléas miniers du Bassin decazevillois.
    Jean Poux est le président de l’Association des victimesdes aléas miniers du Bassin decazevillois.
  • Le risque minier demeure omniprésent dans le Bassin
    Le risque minier demeure omniprésent dans le Bassin
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F. M.

Au-delà du risque industriel, le Bassin decazevillois est surtout soumis au risque minier. Et depuis sa validation préfectorale en 2017, le plan de prévention n’en finit pas de diviser la population.

Il y a un risque industriel, comme ce qu'il est arrivé le samedi 17 février à Viviez, et il y a un risque minier. L’exploitation minière du bassin de Decazeville-Aubin s’est arrêtée en 2001. Des travaux de fin d’exploitation et de mise en sécurité ont été réalisés jusqu’en 2007. Pourtant, des risques subsistent, c’est dans ce cadre que le plan de prévention des risques miniers (PPRM) a été prescrit dès 2012 et approuvé par le préfet en juin 2017.

10 % de la superficie totale des six communes concernées

Depuis, il vaut servitude d’utilité publique. Les zones concernées par le PPRM représentent 10 % de la superficie totale des six communes concernées : Aubin, Auzits, Cransac, Decazeville, Firmi et Viviez.

Depuis les réunions publiques des années 2000 jusqu’à aujourd’hui, le PPRM du Bassin est un dossier très complexe. Une vingtaine d’organisations y interviennent à des degrés divers comme la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), la direction générale de la prévention des risques (DGPR) ou encore le bureau de recherche géologique et minière (BRGM).

De leur côté, les citoyens impactés se sont regroupés au sein de l’Association des victimes des aléas miniers du Bassin decazevillois (AVAMBD). Le PPRM classe le territoire en différentes zones de contraintes. "Les interdictions sont de plus en plus nombreuses si vous allez vers le rouge foncé", détaille son président Jean Poux. Dans celle-ci, les activités existantes sont préservées mais certaines opérations sont interdites ou soumises à autorisation administrative comme l’extension du bâti.

L’AVAMBD a vu le jour en 2017. "Les habitants du lotissement Les bouleaux impactés par le PPRM se sont réunis et ont décidé de former une association pour faire entendre leurs voix", se souvient Jean Poux. "Depuis son origine, cette association de citoyens veut être une force de proposition pour que soient pris en compte l’angoisse des personnes vivant en zones déclarées dangereuses pour les vies humaines et que les contraintes imposées aux particuliers soient allégées afin d’assurer une vie acceptable."

"Zones déclarées dangeureuses"

L’association fédère près de 350 adhérents dans le Bassin, des habitants fortement impacté par le risque minier. "L’État ne tient pas compte des problèmes rencontrés par les propriétaires touchés par le PPRM. L’État ne va indemniser le propriétaire qu’en cas d’effondrement de sa maison mais il ne prévoit rien en amont. Certains propriétaires se retrouvent avec des terrains avec différentes couleurs ce qui complique les ventes de biens immobiliers. Nous pouvons aussi noter que la perte de valeur sur les constructions n’a jamais été précisée dans les différentes réunions publiques", détaille le président de l’association.

La structure demande aussi une plus grande équité dans l’application des règles du PPRM. "De plus, les personnes touchées par le PPRM demandent que l’Etat prenne aussi en considération la dévaluation de leurs biens. Prévoir un fonds pour indemniser les personnes victimes du PPRM serait une solution. Enfin, les habitants sont perdus face à la multiplication des instances intervenant dans le PPRM, ils souhaiteraient avoir face à eux une instance principale qui prenne ses responsabilités et répondent sans langue de bois à leurs interrogations."

Jérémy Martins est conseiller immobilier Safti à Firmi, le PPRM a fortement impacté son activité professionnelle. "Il faut tout d’abord nuancer la dévaluation de l’immobilier dans les zones les plus touchées par le PPRM. En effet, le marché de l’immobilier est actuellement bas. Ainsi, dans la zone rouge, les personnes peuvent parvenir à vendre leurs maisons. Certaines personnes ne sont pas réticentes à acheter un bien même s’il est touché par le PPRM car l’attractivité du prix va leur faire franchir le pas."

"Mais, au niveau du prix d’un bien immobilier, il est évident qu’une maison en zone rouge sera moins chère qu’en zone blanche. Le propriétaire d’une maison en zone rouge devra accepter de vendre à un prix inférieur. Par exemple, j’ai vendu récemment, deux maisons possédant les mêmes caractéristiques avec le même type de travaux à faire. La première maison située en zone blanche s’est vendue à 800 euros le m2 alors que la deuxième maison située en zone rouge s’est vendu 316 euros le m²."

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