De Rodez à l'Hérault, une dernière mission pour le pompier Auguste

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  • Jean-Luc Auguste, 43 ans de service, et ce n’est pas terminé…
    Jean-Luc Auguste, 43 ans de service, et ce n’est pas terminé…
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Philippe Routhe

Jean-Luc Auguste quitte le centre de secours de Rodez, dont il est le chef depuis plus de 4 ans, pour piloter le centre de formation des pompiers qui ouvre à Gignac (Hérault).

Il a beau être d’un genre discret, Jean-Luc Auguste n’en est pas moins une figure des pompiers aveyronnais. Comment peut-il en être autrement ? Il a mis son premier pied dans une caserne de pompier à 16 ans, à Decazeville et 43 ans plus tard, après avoir gravi tous les échelons jusqu’à celui de chef du centre de secours de Rodez, après être passé par l’Hérault et les Bouches-du-Rhône, il s’apprête à prendre la direction du centre de formation des pompiers du Sdis de l’Hérault. Sa carrière, quand bien même n’est-elle pas terminée, se veut pour le moins exemplaire.

"Je ne me voyais pas exercer ailleurs qu’à Decazeville"

"Oui des gens disent cela. Mais j’en ai surtout croisé qui m’ont aidé, qui m’ont accompagné, m’ont fait confiance aussi ". Au premier rang desquels, il cite Robert Fernandez. C’est ce dernier qui, chef de centre à Decazeville, a accueilli le "petit" Auguste. "L’école ce n’était pas trop mon truc. Et lui m’a fait comprendre qu’il fallait quand même que je travaille si je voulais évoluer dans la profession. Je me suis remis à faire des maths, du français… Mais je ne me voyais pas être pompier ailleurs qu’à Decazeville !" rigole Jean-Luc Auguste. Et encore moins devenir chef de centre de secours de Rodez, lui qui affectionne les opérations de terrain, qui est spécialisé dans les feux de forêts.

Son diplôme professionnel en poche, il forgera son expérience à Montpellier de 1991 à 1995 puis à Martigues, de 1995 à 2000, avant de revenir en Aveyron, avec sa femme et ses deux filles. " Des expériences qui furent enrichissantes. Je dis d’ailleurs aux jeunes que je croise de ne pas hésiter à aller voir ailleurs. A aller dans de grands centres de secours pour acquérir de nouvelles expériences dont ils pourront faire bénéficier leurs collègues s’ils font le choix de revenir en Aveyron". Ce message, il l’a adressé à la dernière section des jeunes sapeurs pompiers formés à Rodez, dont il a une belle photo sur son bureau. Pas très loin de celle de sa petite famille.

"Donner de sa personne"

Il leur a aussi sans nul doute parlé de dévouement. " Donner de sa personne pour les autres, c’est la base de notre métier", glisse-t-il. Entre les lignes, on devine aussi que donner de sa personne, c’est aussi être attentif aux collègues. "Au centre de secours de Rodez, avec Lilian Cavalerie et Simon Pelat, nous nous sommes attachés à veiller au respect de certaines valeurs. Le dialogue est en ce sens très important", dit-il depuis son bureau où la porte ne semble pas servir à grand-chose. Elle est toujours ouverte. Il entend la vie de la caserne tout comme les pompiers ruthénois entendent la sienne.

À la demande du colonel Florès

Dans cette caserne où grouillent une centaine de pompiers volontaires et une trentaine de professionnels, le capitaine Auguste a surtout un œil attentif envers les jeunes. "Ils sont nombreux, et c’est tant mieux. Nous recevons une cinquantaine de candidatures par an, c’est vraiment bien. Il faut aussi veiller à bien les accompagner " insiste-t-il. Ravi par ailleurs de voir ces journées portes ouvertes qui ont accueilli tellement de monde à la caserne.

Jean-Luc Auguste imaginait terminer sa carrière à Rodez, mais l’ancien patron du Sdis de l’Aveyron, le colonel Flores, l’a sollicité pour prendre les rênes du nouveau centre de formation des pompiers à Gignac, aux portes de Montpellier. "Je ne pouvais pas lui dire non… ", sourit-il. "D’autant que je l’ai eu sous ma coupe quand j’étais dans l’Hérault, puis il est devenu mon patron. Et une telle proposition, c’est touchant aussi…"

Sa famille de pompiers, entre un frère qui est toujours volontaire à Rodez, deux autres qui sont passés par là aussi, une fille qui est kiné volontaire à Rodez, et son épouse, " qui me reproche parfois de faire un peu trop d’heures, et je la comprends" lance-t-il, sont à même de comprendre sa décision de quitter Rodez. Et de boucler en quelque sorte la boucle en organisant la formation de jeunes qui se destinent à ce métier exceptionnel.

Ce 15 mars, comme le veut la tradition, il fera son pot de départ au sein de la caserne. Son successeur sera peut-être alors connu. Si c’est le cas, on peut être sûr que Jean-Luc Auguste lui assurera le meilleur accueil, pour la réussite de ses premiers pas…

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