Affaire Grégory : ADN et enregistrements vocaux expertisés, la science peut-elle faire basculer l’enquête quarante ans après la mort de l’enfant ?

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Grégory Villemin, 4 ans, était retrouvé mort en octobre 1986 dans la Vologne, dans les Vosges. Quarante ans plus tard, ses parents, les Villemin, sont toujours en quête de vérité.

Dans le jargon de la justice et des enquêteurs, on appelle ça un cold-case, autrement dit, ces affaires meurtrières qui n’ont jamais été résolues.

Quarante ans après le meurtre de Grégory Villemin, le 16 octobre 1984 dans les Vosges, l’affaire du petit garçon jeté pieds et poings liés dans la Vologne, a connu de nombreux rebondissements ces quatre dernières décennies.

De nouvelles expertises ADN et de reconnaissance vocale autorisées par la justice cette semaine, demandées par les parents du petit garçon, pourraient permettre à l’enquête de prendre une autre tournure. Et, pour cause, depuis l’époque du meurtre, la science a beaucoup évolué et permet de faire parler de plus en plus souvent des preuves.

Ces affaires résolues grâce aux progrès de la science

Ce ne serait pas la première fois que de vieilles affaires connaissent un rebondissement judiciaire grâce notamment à l’ADN.

En Occitanie, notamment. Comme dans l’affaire des disparues de Perpignan. Une trace d’ADN laissée sur la chaussure de l’une des deux femmes violées et assassinées a permis vingt ans après les faits de confondre le tueur. Jacques Rançon a été jugé en 2018 pour deux viols, deux homicides, une tentative de viol et une tentative d’homicide, et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans de prison.

On peut aussi l’affaire Robert Greiner, un sapeur-pompier dans le Vaucluse confondu par son ADN vingt ans après les faits et reconnu coupable du viol et meurtre d’Evelyne Boucher, une adolescente de 16 ans tuée dans le Gard en 1987. Son assassin est mort en détention en janvier 2023.

Nouvelles expertises

Dans l’affaire Grégory, en 2021, la Cour d’appel de Dijon avait déjà accepté la plupart des demandes de nouvelles expertises génétiques formulées par les époux Villemin, notamment en recherche d’ADN de parentèle (comparer une empreinte génétique avec d’autres susceptibles d’être issues de la même parenté).

Par ailleurs, cette même année, un des "corbeaux" qui avait écrit une lettre anonyme aux grands-parents du petit Grégory est identifié sans, toutefois, qu’aucun lien ne soit fait avec le meurtre. Toujours en 2021, un rapport de stylométrie est également ajouté à l’instruction.

Ce 21 mars 2024, la justice a de nouveau suivi les demandes formulées par la famille "d’expertises complémentaires" en matière d’ADN et de reconnaissance vocale.

Quels membres de la famille sont concernés ?

Les comparaisons ADN seront faites avec celui de Michel Villemin, l’oncle du garçon, et de plusieurs membres de la famille élargie, comme le rapporte Actu.fr citant RTL.

Des comparaisons d’ADN retrouvés à la fois sur les cordelettes, l’anorak et le menton de la victime ainsi que sur des courriers, vont être effectuées, notamment sur celui envoyé aux parents le jour de la mort du garçon. Autre expertise pour laquelle la justice a donné son feu vert, comparer la voix du corbeau sur des enregistrements à plusieurs personnes concernées par ce dossier.

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