"On laisse du courrier non distribué au quotidien" : les postiers de l'Ouest Aveyron manifestent contre une nouvelle organisation
À l’appel de la CGT de la fédération des activités postales et de télécommunications de l’Aveyron, une trentaine de facteurs ont manifesté ce jeudi 11 avril pour demander de meilleures conditions de travail et un maintien de leur service.
"On n’est pas là pour bronzer." Hier après-midi, une trentaine de postiers d’Anglars, de Villeneuve et d’Aubin se sont réunis sur le rond-point de Bel air, au croisement de la D1 et de la D5, pour manifester contre la réorganisation de leur service. "Nous sommes tout le temps réorganisés. Là, ils veulent qu’il n’y ait plus de titulaire sur les tournées. À 62 ans, il faut réapprendre tous les noms", témoignait l’un des facteurs présents. Programmée tous les 2 ans, cette réorganisation des services est une nécessité selon la direction "pour coller aux besoins", annonçant une baisse de près de 20 % du courrier depuis 2021, non compensée par l’augmentation des colis.
"Les tournées sont trop longues à force de supprimer des facteurs"
Et même si La Poste assure qu’il n’y aura pas licenciement, "tout le monde garde son emploi et reste à 35 heures", la baisse des effectifs due à des départs à la retraite non remplacés inquiète. "Il y a déjà des bureaux en Aveyron où on laisse du courrier [non distribué] au quotidien parce que les tournées sont trop longues à force de supprimer des facteurs. […] Tous les usagers ne sont pas desservis tous les jours", constate Laurence Cahors, secrétaire départementale CGT Fapt 12, qui estime qu’une centaine d’emplois auraient été gommés dans le département depuis la crise du Covid.
"Tous les usagers ne sont pas desservis tous les jours"
"Que j’amène trois lettres ou une seule, je fais même le trajet, c’est incompressible. […] Les normes nationales ne sont pas adaptées à des territoires comme l’Aveyron, […] avec des usagers très isolés."
À coups de tracts distribués aux automobiles et agriculteurs de passage, les facteurs tentent de se faire entendre, dénonçant un manque de dialogue malgré "des contre-propositions". Un point contesté par la hiérarchie qui dénombre "cinq rencontres collectives et des bilatérales avec chaque organisation syndicale" et assure que "le dialogue est ouvert depuis 13 mois" et que "chaque facteur a été reçu, comme les syndicats."
Présent aux côtés des manifestants, le député LFI de la deuxième circonscription de l’Aveyron Laurent Alexandre demande une concertation avec les élus locaux. "L’État verse de mémoire 1 milliard et demi à La Poste [520 millions d’euros chaque année de 2023 à 2025 au titre du service universel postal] et nous n’avons aucune contrepartie. […] Il faut maintenant s’asseoir tous autour d’une table pour discuter." La réorganisation des services devrait être effective en mai.
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