IBM va supprimer près de 700 postes cette année en France

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    Logo d'IBM, en mars 2012 AFP/Archives - Odd Andersen
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AFP

Le géant américain de l'informatique IBM a annoncé un plan de suppression de près de 700 postes en 2013, sur les 9.700 que compte le groupe en France, une restructuration sans "aucune justification économique" pour les syndicats, qui l'assimilent à un "plan boursier".

Après avoir annoncé fin avril la suppression de 1.226 emplois avant fin 2014, la direction a informé lundi les élus du personnel des détails du plan au cours d'un Comité central d'entreprise (CCE) exceptionnel.

"Ils ont décidé de supprimer 689 postes d'ici le mois de septembre via un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). A cela s'ajoutent 129 postes soumis à une obligation de mobilité, c'est-à-dire des gens qui sont à Marseille, par exemple, à qui on va demander d'aller à Lille", a affirmé à l'AFP Gérard Chameau, délégué central CFDT.

Il estime qu'il y a un "fort risque de refus de la part de ces salariés, ce qui entraînerait forcément des licenciements". Les métiers les plus touchés sont selon lui, ceux "du coeur de métier" : les consultants et les chefs de projet, puis les fonctions support (finance, ressources humaines, marketing, achat).

Pierry Poquet, délégué central Unsa, premier syndicat du groupe, s'inquiète également des conséquences de la mobilité imposée et juge les mesures d'accompagnement du plan "inacceptables".

"Nous dénonçons un plan boursier pour assurer aux actionnaires un dividende de 20 dollars par action en 2015", a ajouté le syndicaliste.

Contactée par l'AFP, la direction d'IBM France n'a pas confirmé le nombre de postes touchés par le plan. "Nous allons tout faire pour éviter les départs contraints", a seulement assuré un porte-parole.

Selon la CFDT, une analyse de l'expert du CCE estime que "la profitabilité d'IBM France ne présente pas de dégradation en 2013".

"Il y a 20 ans, IBM couvrait tous les domaines de l'informatique : composants électroniques, machines, logiciels, services. Elle a abandonné des secteurs rentables pour se concentrer sur les services, et se transforme maintenant en machine à cash", dénonce Régine Delebassée, déléguée centrale CGT.

Le syndicat dénonce aussi la stratégie du groupe, qui est de "se concentrer sur les pays émergents en y concentrant les forces de travail (salaires faibles, mais fortes compétences) et en s'hyper-spécialisant sur les secteurs à retour sur investissement massif et rapide".

Gestion "par le stress"

Pour la CFDT, "envisager de fonctionner en France avec autant d'emplois en moins ne peut qu'augmenter le stress et la souffrance au travail déjà élevés, du fait de la politique continue de réductions d'effectifs".

"De plus, beaucoup subissent des pressions qui font craquer, les burn-outs continuent, les arrêts maladie croissent. C'est la conséquence de la gestion des ressources humaines par le stress", souligne de son côté la CGT.

La direction espère boucler le processus d'information-consultation des partenaires sociaux le 24 juillet et la mise en oeuvre du plan devrait se faire début septembre, selon les syndicats.

Depuis plusieurs années, IBM dégraisse ses effectifs dans de nombreux pays, dont la France.

IBM France compte aujourd'hui 9.730 salariés répartis sur 19 sites, contre plus de 26.000 employés à la fin des années 1990. En 2012, son chiffre d'affaires s'élevait à 3 milliards d'euros.

Après avoir annoncé des résultats inférieurs aux attentes le 18 avril à New-York, le directeur financier d'IBM, Mark Loughridge, avait ouvert la porte à des suppressions de postes dans le monde.

Il avait précisé que le groupe, qui compte 434.200 salariés dans le monde,consacrerait cette année près d'un milliard de dollars pour réduire les effectifs en dehors des Etats-Unis.

Le chiffre d'affaires, plombé notamment par des effets de changes défavorables, a baissé plus que prévu, de 5% à 23,4 milliards de dollars quand le marché espérait 24,7 milliards.

Source : AFP

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