Rodez: faut-il avoir peur d’habiter le quartier Bonald ?

  • Le quartier traîne une mauvaise réputation... pas toujours fondée.
    Le quartier traîne une mauvaise réputation... pas toujours fondée. José A.Torrès/CP
Publié le , mis à jour
Rachid Benarab

L'incendie qui a causé la mort d'un habitant du quartier de Bonald à Rodez suscite de nombreuses réactions parmi les riverains. Témoignages.   

L’incendie qui a provoqué la mort, jeudi soir, d’un quinquagénaire ruthénois résidant dans une ancienne bâtisse de la place de la Cité, entre les rues de Bonald et de l’Embergues, a contribué à renforcer le climat d’insécurité qui prédomine chez certains habitants du quartier. "Dès qu’il se passe quelque chose de grave à Rodez, c’est ici !", déclare l’air grave Maurice Delagnes, un promeneur qui fait référence à des événements tragiques survenus ces dernières années dans le centre historique.

Bruit et incivilités

"Moi, ça fait 30 ans que j’habite le quartier. Il a beaucoup changé et pas qu’en bien", explique une autre résidente de la rue de Saunhac faisant allusion "aux incivilités et au bruit" qu’elle subit régulièrement. "Ici, il y a une rue calme, celle de l’Embergue et une rue un peu mal famée, celle de Bonald", résume un quadragénaire tout heureux de résider dans la première. Et lorsqu’on lui demande plus de précisions sur cette "rue mal famée" -elle semblait paisible et apparemment bien fréquentée hier matin-l’homme n’hésite pas une seconde à pointer un doigt accusateur sur le Foyer des jeunes travailleurs et plus particulièrement sur la population d’Europe de l’Est qui s’y côtoie régulièrement. "Ils traînent souvent dehors devant l’immeuble à boire de l’alcool et à parler fort. C’est un problème dans le quartier", juge-t-il.

"Pas pire qu’ailleurs"

Des propos balayés du revers de la main par plusieurs résidents du quartier, dont Anne Pigeon-Tabary qui y a emménagé avec son mari en 1981. "Déjà, la place de la Cité n’a rien à voir avec le quartier Bonald - Embergues", corrige-t-elle en faisant référence à l’incendie de la veille et à l’empressement de certains de vouloir le rattacher au quartier voisin. "Et puis, il y a aussi des faits divers à Gourgan ou à Saint-Éloi. Alors, il faut arrêter de stigmatiser ce quartier. Les gens ici prennent encore le temps de se parler. Et il s’y passe beaucoup de belles choses", ajoute-t-elle en référence aux actions menées par la jeune association «Bonald - Embergues quartier d’art et d’amitié» dont elle se revendique aux côtés d’une soixantaine de fidèles. "On traîne une image de quartier du crime qui remonte à l’affaire Fualdès", estime-t-elle encore. "Jeunes, vieux, nouveaux arrivants, résidents historiques, Français, étrangers: c’est sûr, il y a des différences dans le quartier, mais c’est cela qui fait sa force", conclut-elle en invitant tous ceux qui en doutent à rejoindre ceux qui en sont convaincus au sein de l’association. 

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