François Hollande lance la 2e conférence sociale dans un climat morose

  • François Hollande le 19 juin 2013 à l'Elysée à Paris
    François Hollande le 19 juin 2013 à l'Elysée à Paris AFP Photo - Bertrand Guay
Publié le
AFP

La deuxième conférence sociale du quinquennat s'ouvre jeudi dans un climat morose et François Hollande table sur ce dialogue avec les syndicats et le patronat pour amplifier la lutte contre le chômage de masse et lancer une réforme des retraites déjà controversée.

Le président de la République donne lui-même dans la matinée le coup d'envoi de la grand-messe au Palais d'Iéna en discutant durant trois heures avec les leaders syndicaux et patronaux des moyens de relancer la croissance et de renforcer le dialogue social.

Son discours en séance plénière, attendu à la mi-journée, dégagera les grands axes de la conférence. Suivront six tables rondes - emploi, retraites, santé au travail, Europe, service public, filières d'avenir -. La feuille de route sociale pour l'an II du quinquennat sera annoncée vendredi en fin d'après-midi par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Pour l'exécutif, cette conférence est en soi capitale et lui permet de s'appuyer sur le dialogue social au moment où l'impatience grandit dans le pays face à la montée inexorable du chômage et la baisse du pouvoir d'achat, sur fond de récession économique. S'y ajoute depuis mardi la grogne des fonctionnaires qui ont appris que leurs salaires seront bloqués en 2014 pour la quatrième année consécutive.

"L'important est de dialoguer, de confronter nos points de vue pour essayer de faire émerger des solutions. Il n'y a pas de miracle à attendre" de cette conférence, souligne Laurent Berger numéro un de la CFDT.

L'emploi est au cœur des débats et des mesures concrètes sont attendues: le gouvernement devrait annoncer des mesures d'urgence pour faire en sorte que 100.000 offres d’emploi non pourvues trouvent preneurs, "un bel engagement" évoqué dimanche par François Hollande.

La retraite au cœur des polémiques

En outre, une négociation patronat/syndicat sera lancée à l'issue de la rencontre pour améliorer la formation professionnelle en particulier en faveur des chômeurs et des jeunes.

Mais ce sont les pistes pour assurer l'équilibre financier des caisses de retraite, contenues dans le rapport de la commission Moreau, qui suscitent un tollé: les syndicats rechignent à un allongement de la durée de cotisation, le patronat à un relèvement du taux de cotisation.

Pour Laurence Parisot, qui dirige pour la dernière fois la délégation du Medef, avant de passer la main en juillet à Pierre Gattaz, une hausse de cotisation "est inacceptable, inenvisageable, irresponsable".

La conférence ne tranchera pas et donnera le coup d'envoi d'une concertation durant l'été avec les partenaires sociaux avant un projet de loi en septembre.

Autre sujet en suspens: la qualité de vie au travail, qui a été l'objet de négociation entre patronat et syndicats jusqu'à la veille de la rencontre, et a débouché finalement sur un texte peu ambitieux, qu'aucune partie n'a signé et qui sera sur la table ronde de la conférence.

Les syndicats arrivent au Palais d'Iéna en rangs séparés: le camp réformiste - CFDT, CFTC, CFE-CGC- marque sa préférence pour le dialogue, sans toutefois apporter de propositions communes.

Plus vindicatif, le leader de la CGT, Thierry Lepaon, qui avait rejeté l'accord sur l'emploi issu de la précédente conférence, accuse le gouvernement de gauche d'adopter la logique patronale qui fait de la baisse du coût du travail le sésame pour relancer la croissance. Il a déjà prévu des manifestions en septembre contre la réforme des retraites.

"Ce qui sortira de cette conférence sociale, c'est une feuille de route gouvernementale pour l'année prochaine. Après chacun est libre de s'y inscrire ou pas", prévient le numéro un de FO Jean-Claude Mailly. Il n'exclut pas non plus de prendre le chemin de la rue en septembre.

De leur côté, les trois organisations patronales - Medef, CGPME, UPA- qui se déchirent depuis un an sur une réforme de la représentativité patronale, ont réussi in extremis à se mettre d'accord sur un texte a minima, présenté à la conférence. Mais le gouvernement, qui ne veut pas d'un simple accord "d'habillage", peut toutefois leur accorder un délai supplémentaire pour affiner leur texte.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?