Brésil: deux finales tendues, une de foot, une autre dans la rue

  • Des manifestants près du stade du Maracana à Rio de Janeiro, le 30 juin 2013
    Des manifestants près du stade du Maracana à Rio de Janeiro, le 30 juin 2013 AFP - Yasuyoshi Chiba
  • Des manifestent aux abords du stade du Maracana à Rio de Janeiro, le 30 juin 2013
    Des manifestent aux abords du stade du Maracana à Rio de Janeiro, le 30 juin 2013 AFP - Yasuyoshi Chiba
  • Des supporteurs arrivent au stade du Maracana, le 30 juin 2013 à Rio de Janeiro, cerné par la police
    Des supporteurs arrivent au stade du Maracana, le 30 juin 2013 à Rio de Janeiro, cerné par la police AFP - Yuri Cortez
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AFP

Une finale rêvée Brésil-Espagne. Des manifestants déterminés à disputer la leur dans la rue. La Coupe des Confédérations de football au Brésil, marquée par une explosion de mécontentement social aussi historique qu'inattendue, se conclut dimanche sous haute tension à Rio de Janeiro.

Cinq mille contestataires, selon la police, ont parcouru 1,5 km pour atteindre le stade mythique de Maracana, mais ont été bloqués par un barrage policier à 100 mètres des portes de l'enceinte, selon une journaliste de l'AFP. Après des pourparlers avec les forces de l'ordre, les manifestants sont repartis vers une place du quartier.

Le cortège, qui avait démarré sept heures avant le début du match prévu pour 22H00 GMT, a défilé dans une ambiance de fête.

Les mots d'ordre étaient "non à la privatisation du Maracana" et "non aux expropriations forcées" provoquées par les travaux d'infrastructures du Mondial de football 2014 et des jeux Olympiques 2016.

Mais vers 19H00 GMT, une autre manifestation de 3.000 personnes, selon la police, en majorité des jeunes dont plusieurs masqués, ont pris le relais sur la Place Saens Penha, à 1,5 km du Maracana. Sous le mot d'ordre : "il n'y aura pas de finale!", ils ont commencé à se diriger vers le stade, selon l'AFP.

Sur les pancartes on pouvait lire aussi "Stop au génocide des Indiens!" ou encore "Asile politique à Assange", selon l'AFP.

Parmi les manifestants se trouvent notamment des Indiens qui ont été expulsés du "Village Maracana" que ceux-ci avaient monté dans l'ancien Musée de l'Indien en ruines qui jouxte le stade.

"Nous voulons y retourner", déclare à l'AFP Kaiah, 23 ans, de l'ethnie waiwai de l'Etat amazonien du Para (nord). Il porte une coiffe en plumes et s'est peint le visage en rouge et noir.

11.000 policiers ont cadenassé les abords du Maracana

Échaudées par les manifestations des quinze derniers jours qui ont souvent dégénéré en violences et pillages, les autorités ont mobilisé 11.000 policiers qui ont cadenassé les abords du stade dans un rayon de trois kilomètres, pour garantir la sécurité des 78.000 spectateurs de cette compétition conçue comme une répétition générale du Mondial dans un an au "pays du roi Pelé".

Des représentants de l'Ordre des avocats du Brésil (OAB) et du parquet observaient dimanche le bon déroulement des opérations de maintien de l'ordre à l'invitation de la police, souvent critiquée pour ses méthodes brutales.

Une petite manifestation aux abords du stade de Salvador de Bahia (nord-est), où l'Italie a gagné le match pour la 3e place de la Coupe des Confédérations de football après la séance de tirs au but 3 à 2 contre l'Uruguay, le score étant de 2 à 2 à l'issue de la prolongation, s'est déroulée de façon pacifique.

Toutefois, quelque 150 manifestants protestaient à l'issue du match devant l'hôtel où est hébergée la délégation de la Fifa, maintenus à distance par la police, selon le site G1 de Globo. D'autres manifestations ont eu lieu dans au moins six autres villes du pays telles Brasilia, Porto Alegre et Sao Paulo.

Elles sont moins nombreuses depuis le 20 juin, quand plus d'un million de personnes étaient descendues dans les rues, au moment des plus grandes manifestations jamais vues au Brésil, pour dénoncer l'indigence des services publics, la corruption de la classe politique et les sommes colossales investies pour l'organisation du Mondial en 2014.

La présidente de gauche Dilma Rousseff, sifflée par le public pendant le match d'ouverture à Brasilia aux côtés du président de la Fifa Joseph Blatter, n'a pas prévu d'assister à la finale au Maracana.

Selon un sondage publié samedi, elle a perdu 27 points de popularité en deux semaines, passant de 57% d'approbation de sa politique à 30%.

Elle demeure le candidat favori de l'élection présidentielle de l'automne 2014, mais devra affronter un second tour si la tendance se maintient.

Source : AFP

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