Concertation sur les retraites: fin du premier round

  • La ministre de la Santé Marisol Touraine le 17 juillet 2013 à Matignon
    La ministre de la Santé Marisol Touraine le 17 juillet 2013 à Matignon AFP
  • Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (2e d) avec d'autres membres du gouvernement et des représentants des syndicats à Matignon pour des discussions sur les retraites le 5 juillet 2013
    Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (2e d) avec d'autres membres du gouvernement et des représentants des syndicats à Matignon pour des discussions sur les retraites le 5 juillet 2013 AFP/Archives
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AFP

Le gouvernement a achevé vendredi le premier round de la concertation sur la délicate réforme des retraites, prévoyant de revoir les partenaires sociaux avant la fin août pour esquisser enfin les grandes lignes de son projet.

Entamé le 4 juillet à Matignon par des entretiens marathon du Premier ministre Jean-Marc Ayrault avec les dirigeants des syndicats et du patronat, le premier volet de la concertation s'est poursuivi ces deux dernières semaines par des réunions avec la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine.

Jusque-là, le gouvernement a beaucoup écouté mais n'a rien révélé de ses intentions. Sujet politiquement et socialement très sensible, la réforme divise le Parti socialiste et les syndicats.

"C'est une réforme nécessaire difficile car elle va éveiller des inquiétudes et a été synonyme de beaucoup de tensions", reconnaît-t-on chez Mme Touraine. Cette réforme va traiter le court terme par des décisions financières et le long terme par l'allongement de la durée de cotisation et des avancées sociales.

Mesures en faveur des métiers pénibles, des femmes, des jeunes, des polypensionnés: "il n'y a eu jamais eu un tel paquet social sur la table", affirme-t-on au ministère.

Le gouvernement sait que sa réforme va être regardée de près par Bruxelles et les marchés financiers. Il devra aussi affronter les critiques de ceux qui, à gauche, estiment qu'une réforme n'est pas urgente, et ceux qui, à droite, estimeront qu'elle ne va pas assez loin.

La détermination de l'exécutif semble totale. Le président François Hollande "a pris des risques sur l'emploi, sur la famille, il le fera aussi sur les retraites", selon une source gouvernementale.

Le projet de loi sera présenté au Conseil des ministres du 18 septembre, puis examiné au parlement. Mais dès la fin juillet Mme Touraine aura fourni les grandes lignes de la réforme à l'Elysée et à Matignon

Le gouvernement tiendra un séminaire le 19 août puis le Premier ministre recevra à nouveau les partenaires sociaux les 26 et 27 août et devrait lever le voile sur ses intentions.

Les syndicats les plus réfractaires à la réforme (CGT, FO, FSU et Solidaires) ont déjà prévu une journée de grèves et de manifestations le 10 septembre, sans attendre d'en savoir plus.

Mais contrairement à 2010 pour la réforme Sarkozy, le front syndical ne sera pas uni. La CFDT et les autres syndicats réformistes (CFTC, CFE-CGC, Unsa) comptent bien faire passer certaines de leurs propositions visant à corriger les injustices du système

Les retraités mis à contribution

C'est avec eux que le gouvernement prépare son "paquet social", dont le coût n'a, semble t-il, pas encore été évalué.

L'objectif financier de la réforme est de trouver d'ici 2020 quelque 7 milliards d'euros pour le régime général et les régimes affiliés, bien que le gouvernement ait affiché le chiffre de 20 milliards, qui englobe les déficits des autres régimes, compensés chaque année par le budget de l'Etat.

Pour la plupart, les mesures retenues seront issues du rapport publié en juin par la commission d'experts présidée par Mme Yannick Moreau.

"Tout le monde fera un effort, chacun peut le comprendre", a prévenu François Hollande le 14 juillet. "Les fonctionnaires ne resteront pas à l'écart de l'effort qui est demandé au pays, c'est une certitude", renchérit-on chez Mme Touraine.

Il est douteux toutefois que le mode de calcul de la retraite des fonctionnaires sur les 6 derniers mois de salaire soit modifié. Mais fonctionnaires et régimes spéciaux seront touchés par l'allongement de la durée de cotisation pour une pension à taux plein.

L'allongement ne va rapporter qu'à long terme. Pour les mesures financières immédiates, le gouvernement va sans doute mettre les retraités à contribution, notamment en rognant sur des avantages fiscaux.

L'idée est acceptée du côté patronal. "On ne peut pas toujours faire porter tous les efforts sur les actifs", dit-on à l'UPA (artisans). Certains syndicats modérés pourraient l'accepter.

Autre ressource rapide: la hausse des cotisations retraite, que le patronat refuse en bloc, mais qui paraît inévitable.

Source : AFP

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