Ruée vers l'or dans les rivières aveyronnaises

Chercheurs d'or en quête de gros filons, l'Aveyron n'est pas terre de fortune ! Pour trouver l'Eldorado aurifère, envolez-vous d'abord vers l'Australie, ensuite vers l'Alaska ou la Californie... En créant l'an passé l'association La Ruée vers l'or, Olivier Galibert et Laurent Wehrlé, n'avaient donc comme simple ambition que de faire partager leur passion d'orpailleurs amateurs sur les rives de l'Aveyron, du Tarn, du Lot ou de la Truyère. "Il y a une tradition de l'orpaillage dans le département", rappelle Olivier Galibert, qui pratique depuis cinq ans maintenant, et préside de la toute jeune association. "Il n'y a qu'à lire la toponymie de certains lieux en "aurières". Potentiellement il y a de l'or en Aveyron, mais les départements français aurifères qui ont la cote aujourd'hui sont le Gard, l'Ariège et les Pyrénées-Orientales. Là-bas, quand on vous voit accroupi au bord d'une rivière, on sait pourquoi vous êtes là."  Pourtant, l'or, au-delà de la valeur refuge qu'elle garde auprès de chacun de nous, est un métal qui "captive toujours autant". "Même nous qui avons l'habitude d'en chercher et d'en trouver, nous avons toujours les yeux qui brillent à sa vue", sourit Olivier Galibert. C'est en partie pourquoi, il a créé La Ruée vers l'or avec deux ou trois personnes pour faire partager leur passion. "Notre richesse, c'est la convivialité."

Savoir lire une rivière

Forte aujourd'hui d'une dizaine d'adhérents, l'association regroupe aussi bien des enseignants, des infirmiers, des spéléologues, des géologues que des passionnés de minéralogie. Et les dames ne sont pas les dernières à se faire orpailleuses. "L'orpaillage n'est pas une activité physique, il demande plutôt une certaine délicatesse dans les mouvements de nettoyage et de la persévérance, explique Olivier Galibert. Comme souvent il y a la carotte au bout - quelques milligrammes du métal jaune -, la patience s'acquiert vite. La technique s'apprend rapidement ; ce qui plus long c'est de découvrir où se cache l'or et de repérer les coins où l'on peut en trouver. Il faut savoir lire une rivière."  

Ni mercure ni aucun produit chimique

Et si se muer en chercheur d'or aveyronnais n'amène pas fortune, ce n'est pas non plus une passion ruineuse. "Avec 25 €, je me suis équipé de la parfaite panoplie de l'orpailleur", explique Jean-Luc Larue qui fait ses premiers pas de chercheur du côté du Moulin de Roquemissou, sur la commune de Montrozier. Une petite pelle, une batée (ou pan) et une petite pipette, une casquette pour se protéger du soleil, une tenue qui ne craint pas l'eau ou une paire de bottes pour se mouiller les pieds au cas ou, et le tour est joué. "Nous sommes de vrais amateurs et nous n'utilisons pas de produits chimiques, comme le mercure", insiste Olivier Galibert. Et la pratique de ce loisir, d'avril à novembre, peut même s'envisager en famille, autour d'un pique-nique. Pour celles et ceux qui veulent s'initier à l'orpaillage, l'association proposera deux initiations aux beaux jours, voire une ou deux sorties hors département dans la saison.