Un rétable du XVIIIe siècle découvert dans l’église de Calmont

  • C’est au scalpel que Philippe Vincent a mis au jour un portrait de Saint-Pierre.
    C’est au scalpel que Philippe Vincent a mis au jour un portrait de Saint-Pierre. CP
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Centre Presse Aveyron

Le hasard des travaux de restauration de l'ancienne église Saint-Michel de Calmont d'Olt a mis au jour un remarquable décor mural caché depuis au moins deux siècles sous six à sept couches successives de peinture.

Il reste encore tant à faire sur nombre de vestiges pour les protéger et les mettre en valeur ! Sur les hauteurs d’Espalion et au pied de la butte du château médiéval, le hameau de Calmont-d’Olt appelé aussi parfois Bouquiès. Depuis une quinzaine d’années, une association de sauvegarde de son patrimoine, initiée par le regretté Gratien Brégou, s’efforce de mettre en valeur le bourg. L’ancienne église Saint-Michel, désaffectée depuis trois-quart de siècle, concentre l’essentiel de ses actions. Après une mise "hors d’eau" et la réfection des crépis extérieurs, l’équipe du président Christian Régis s’est attaquée à la remise en valeur de l’intérieur de l’édifice. Alors quelle ne sera pas la surprise, quand en restaurant un décor centenaire, un autre bien plus vieux et surtout beaucoup plus élaboré a été découvert sous six ou sept couches de peinture.

Retable en trompe l’œil 

Il s’agit de tout un retable peint en trompe l’œil qui complète le vieux retable, début XVIIIe de bois doré et sa pietà. Un décor qui occupe toute l’abside plate du chœur avec un Saint-Pierre peint tout en finesse dans une niche comme une statue d’un sculpteur et de l’autre, à son pendant un Saint-Paul. Les spécialistes ne connaissaient, à ce jour, mais plus antérieure, que les fresques de l’église de Prades-d’Aubrac dans un tel programme iconographique, avec des personnages en pied. À Calmont, le peintre s’est donné les moyens d’exceller son sujet sur plus de 35 m2. Une œuvre exceptionnelle dont la majorité pourra être sauvée avec le concours de la ville d’Espalion, des bénévoles de l’association de sauvegarde et de l’Union des associations culture et patrimoine. En remplacement de Mme Biron, l’association a donc mandaté Philipe Vincent pour mener à bien cette campagne de restauration de peintures murales.

Ancien élève de l’école d’Avignon, artiste peintre lui-même depuis plus de trente ans, ce Marmot peut se prévaloir de manier aussi bien le pinceau que l’objectif de l’appareil photo, comme le ciseau et le scalpel quand il s’agit de reprendre un décor mural. Ces travaux devraient se terminer fin septembre. La traditionnelle messe en occitan, dite à la Saint-Michel, devrait être l’occasion de découvrir le résultat final de cette restauration. Le financement met à contribution la ville mais aussi l’association qui ne manque pas de faire appel à tout bienfaiteur qui se sent concerné par l’histoire de Calmont ou tout simplement par la sauvegarde du patrimoine.

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