Yémen: le garde de l'ambassadrice allemande tué, un employé de l'ONU enlevé

  • Des policiers sur le site où a été tué le garde du corps de l'ambassadrice d'Allemagne, à Sanaa le 6 octobre 2013
    Des policiers sur le site où a été tué le garde du corps de l'ambassadrice d'Allemagne, à Sanaa le 6 octobre 2013 AFP - Mohammed Huwais
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AFP

Le garde du corps de l'ambassadrice d'Allemagne au Yémen a été tué en tentant d'échapper à une tentative de rapt dimanche à Sanaa, où un employé de l'UNICEF a été enlevé, selon des sources concordantes.

La mort du garde du corps avait créé la confusion, une source diplomatique occidentale ayant affirmé que l'ambassadrice d'Allemagne, Carola Müller-Holtkemper, avait été victime de la tentative d'enlèvement. Mais les autorités yéménites ont démenti assurant que la diplomate ne se trouvait pas dans le pays.

Ces incidents illustrent le caractère précaire de la sécurité au Yémen, engagé dans une délicate transition politique et où le réseau extrémiste Al-Qaïda est extrêmement actif.

Selon des sources de sécurité yéménites, le garde du corps de nationalité allemande a été abattu par des hommes armés non identifiés alors qu'il sortait d'un magasin du quartier de Hadda, dans le sud de la capitale yéménite, où se trouvent la plupart des chancelleries.

"Il semble que le garde du corps ait été tué en résistant à une tentative d'enlèvement", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère des Affaires étrangères yéménite.

L'ambassade d'Allemagne avait été parmi les chancelleries visées, selon des sources occidentales, par des menaces d'Al-Qaïda, ce qui avait entraîné sa fermeture momentanée en août ainsi que celle d'autres représentations diplomatiques occidentales dans la capitale yéménite.

Dans ce climat de tension, un employé du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), originaire du Sierra Leone, a été enlevé par des hommes armés à l'entrée nord de Sanaa, selon une source diplomatique occidentale.

Des hommes armés ont intercepté sa voiture à un carrefour à l'entrée nord de Sanaa, d'après cette source. Les ravisseurs ont menacé son chauffeur yéménite puis l'ont laissé partir, et ont emmené leur victime.

S'adressant à des responsables de la sécurité, le président Abd Rabbo Mansour Hadi a appelé à "relever le niveau d'alerte et intensifier les efforts pour instaurer la sécurité et la stabilité, et à continuer à faire fermement face aux menaces terroristes", selon l'agence officielle SABA.

Les enlèvements d'étrangers sont fréquents au Yémen et sont généralement le fait de tribus qui utilisent les otages pour faire aboutir des demandes auprès des autorités. La plupart de ces rapts finissent généralement par la libération des otages.

Mais certains rapts sont le fait du réseau Al-Qaïda qui reste actif au Yémen en dépit des coups de boutoir assenés aux membres du groupes extrémiste, souvent visés par des attaques de drones américains.

Deux diplomates sont captifs dans ce pays, le vice-consul saoudien à Aden (sud) et un diplomate iranien, qui seraient tous deux aux mains d'Al-Qaïda, ainsi qu'un couple de Néerlandais enlevé en juin et un couple de Sud-Africains kidnappés en mai.

Le réseau Al-Qaïda a intensifié ses attaques dans le sud du Yémen ces dernières semaines. Il y a une semaine, des hommes armés liés à Al-Qaïda avaient pris le contrôle du quartier général de l'armée à Moukalla mais les militaires les en avaient délogés quatre jours plus tard au prix d'un assaut ayant fait au moins 12 morts.

Le 20 septembre, des combattants présumés du réseau ont tué plus de 50 militaires et policiers dans trois attaques simultanées, dont deux à la voiture piégée, dans la province sudiste de Chabwa.

Source : AFP

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