Budget et dette: Obama continue à exiger des votes des républicains

  • Le président américain Barack Obama lors d'une conférence de presse à Washington, le 8 octobre 2013
    Le président américain Barack Obama lors d'une conférence de presse à Washington, le 8 octobre 2013 AFP
  • Barack Obama à Washington, le 8 octobre 2013
    Barack Obama à Washington, le 8 octobre 2013 AFP
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AFP

Barack Obama a appelé mardi ses adversaires républicains à voter un budget et un relèvement du plafond de la dette pour écarter "la menace" sur l'économie d'un blocage qui, a-t-il souligné, rend les pays étrangers "nerveux".

Mais le président des Etats-Unis, une semaine après le début d'une paralysie partielle de l'Etat fédéral et à neuf jours de l'échéance d'un possible défaut sans précédent, a aussi laissé la porte ouverte à un accord à court terme qui permettrait à des négociations de se produire.

"Ecartons la menace qui pèse sur les Américains et nos entreprises, et au travail", a déclaré M. Obama lors d'une longue conférence de presse mardi en début d'après-midi.

"Nous ne pouvons pas faire de l'extorsion une composante de notre démocratie. La démocratie ne fonctionne pas ainsi. Et ce n'est pas seulement pour moi, c'est aussi pour mes successeurs", a encore lancé Barack Obama à l'adresse des républicains.

Il s'est toutefois dit disposé, une fois les votes sur le budget et la dette acquis, à négocier sur les dépenses de l'Etat, offrant même de coucher cette promesse sur le papier.

Le président s'est aussi inquiété des retombées de la paralysie sur l'image de son pays à l'étranger: "A chaque fois que nous faisons ces choses, notre réputation dans le monde en pâtit. Nous avons l'air de ne pas savoir où nous allons".

Mais M. Obama, qui a dû annuler une tournée en Asie précisément en raison du blocage à Washington, s'est voulu rassurant, expliquant aux créanciers étrangers des Etats-Unis que ces derniers "ont toujours payé leurs factures et le feront à nouveau".

Les dirigeants étrangers, dont M. Obama a reconnu que la crise à Washington les rendait "nerveux", "ne font pas seulement attention à ce que je dis. Ils font aussi attention à ce que fait le Congrès", a-t-il cependant prévenu.

Réponse attendue de Boehner

Passée l'échéance du 17 octobre, et faute d'un relèvement du plafond légal de la dette (actuellement à 16.700 milliards de dollars) par le Congrès, la première économie mondiale ne pourra plus emprunter sur les marchés obligataires ni rembourser certains créanciers.

Un tel défaut de paiement serait "bien pire" que la paralysie budgétaire actuelle, a fait valoir M. Obama, usant d'une métaphore attribuée au milliardaire Warren Buffett selon lequel une telle perspective s'assimilerait à l'explosion d'une "bombe nucléaire".

En raison de l'incapacité de la Chambre des représentants, où les républicains sont majoritaires, et du Sénat, contrôlé par les alliés démocrates de M. Obama, à s'entendre sur un budget, l'Etat fédéral américain tourne au ralenti depuis le 1er octobre.

Jusqu'ici, M. Boehner, maître de l'agenda, refuse d'organiser des votes, exigeant d'abord des concessions de l'exécutif en matière de dépenses sociales, en particulier sur la réforme de l'assurance-maladie promulguée en 2010.

Il devait répondre à M. Obama lors d'une intervention à 16H30 (20H30 GMT) selon son bureau.

Une telle crise s'était déjà produite à l'été 2011, six mois après que les républicains avaient reconquis la Chambre. Une solution avait été trouvée de justesse, mais l'épisode avait coûté aux Etats-Unis une dégradation de la note de leur dette souveraine par Standard and Poor's.

Les marchés mondiaux font preuve d'une grande nervosité depuis le début de cette énième crise, et Wall Street a fini en forte baisse mardi: le Dow Jones a perdu 1,06% et le Nasdaq 2,00%.

Les Etats-Unis, dont la croissance et l'emploi n'ont toujours pas pleinement récupéré depuis la récession de 2007-2009, sont en outre soumis depuis mars à une cure d'austérité forcée, là encore faute d'accord au Congrès sur les dépenses et les recettes de l'Etat fédéral.

Ces bridages consécutifs ont accouché d'une croissance modeste pour le pays, a constaté mardi le Fonds monétaire international, en abaissant ses prévisions de progression du PIB pour cette année et 2014. Le FMI estime que les seules coupes budgétaires vont coûter jusqu'à 1,75 point de croissance en 2013.

Source : AFP

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