Naufrage à Malte: les victimes, des Syriens fuyant la guerre civile

  • Des rescapés du naufrage d'un bateau de migrants au large de Malte, à leur arrivée le 12 octobre 2013 à La Valette Des rescapés du naufrage d'un bateau de migrants au large de Malte, à leur arrivée le 12 octobre 2013 à La Valette
    Des rescapés du naufrage d'un bateau de migrants au large de Malte, à leur arrivée le 12 octobre 2013 à La Valette AFP - Matthew Mirabelli
  • Les rescapés du naufrage d'un bateau de migrants au large de Malte, à leur arrivée le 12 octobre 2013 à La Valette
    Les rescapés du naufrage d'un bateau de migrants au large de Malte, à leur arrivée le 12 octobre 2013 à La Valette AFP - Matthew Mirabelli
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AFP

réfugiés victimes du naufrage de vendredi près de Malte qui a fait plus de 30 morts, étaient en majorité des Syriens qui fuyaient la guerre civile, et étaient partis de Libye dans des circonstances aotiques.

Leur pays d'embarquement est l'un des principaux points communs avec le naufrage du 3 octobre qui a fait 360 morts -- selon un nouveau bilan -- près de Lampedusa. Les victimes étaient dans ce cas en majorité des Erythréens qui, selon l'ONU, seraient jusqu'à 3.000 à fuir tous les mois la dure répression du régime d'Asmara et sa conscription forcée.

Dans la catastrophe de vendredi, le bateau transportait surtout des Syriens et était parti jeudi de Zouara, en Libye, une localité située à 60 km seulement de la frontière tunisienne, selon les témoignages aux autorités des 206 rescapés (sur 270 à 400 passagers).

Achour, un Syrien qui a perdu dans le naufrage sa femme enceinte de jumeaux et leur fils de deux ans, a raconté à l'AFP avoir fui "une situation horrible" pour assurer "un avenir à sa famille". Il ne lui reste que sa petite fille de deux ans qu'il tenait dans ses bras quand le bateau a chaviré.

Le ministre italien de la Défense Mario Mauro a appelé l'Union européenne à adopter des décisions concrètes lors de son sommet des 24 et 25 octobre "pour garantir la stabilité politique des pays africains et affronter les flux migratoires".

L'Europe "doit décider de son destin: est-ce qu'elle veut détourner le regard d'un changement historique des flux migratoires ou réagir avec de nouvelles mesures juridiques et politiques", a-t-il dit en soulignant que ce qui se passe "en Syrie fera fuir des millions de personnes pendant des décennies".

Les survivants accueillis à Malte et Lampedusa ont raconté aux médias les circonstances agitées de leur départ de Libye, indiquant avoir essuyé des tirs qui auraient endommagé leur bateau.

Molhake Al Roarsan, un jeune Syrien de 22 ans, interrogé à La Valette par le journal La Stampa, assure que "trois jeunes ont été blessés, deux aux bras, un aux jambes". Il a émis l'hypothèse que ces tirs étaient liés à un conflit entre des groupes de trafiquants. "Il y a eu une lutte furieuse, des cris à la radio et au téléphone avec quelqu'un qui exigeait que nous retournions à terre, mais le capitaine ne s'est pas arrêté", a-t-il dit.

Le HCR (Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU) citant des rescapés a aussi parlé de "plusieurs passagers blessés", évoquant des coups de feu provenant "peut-être de miliciens". Selon le journal Repubblica, les tirs provenaient d'une vedette libyenne "qui faisait probablement partie d'une autre bande criminelle"

Les migrants partis directement de Zouara ont dit avoir versé 1.000 dollars aux passeurs alors que, pour ceux venus d'Egypte, le tarif était de 3 à 4.000 dollars.

Le capitaine du bateau clandestin, un Tunisien reconnu par des survivants, aurait été arrêté par les autorités maltaises qui auraient aussi ouvert une enquête sur les tirs, selon les médias.

En attendant d'identifier les responsables de cette nouvelle tragédie, les autorités italiennes et maltaises poursuivaient leurs patrouilles en mer qui ont permis de sauver 180 migrants de plus (des Egyptiens, des Somaliens et des Erythréens), arrivés dimanche matin à Porto Empedocle sur l'île principale de Sicile.

C'est aussi à Porto Empedocle que devraient être débarqués dimanche après-midi les 150 premiers cercueils des morts du naufrage du 3 octobre, transportés par ferry pour ensuite être enterrés en majorité dans des cimetières siciliens.

Le Premier ministre Enrico Letta a annoncé à partir de lundi "une mission militaro-humanitaire" en Méditerrannée, où seront triplées les unités navales de la marine circulant dans la zone, avec l'appui de moyens aériens, pour prévenir de nouveaux drames de l'immigration.

Source : AFP

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