Et vous, êtes-vous pour ou contre le redoublement ?

  • Pour les responsables académiques aveyronnais, l’inefficacité du redoublement ne fait aucun doute.
    Pour les responsables académiques aveyronnais, l’inefficacité du redoublement ne fait aucun doute. Archives CP
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Pascal Laversenne

Éducation. Dans le département, le redoublement est aujourd’hui considéré comme un recours ultime. Une politique éducative assumée, qui s’appuie sur une prise en charge spécifique des élèves.

C’est une révolution discrète, certes, mais qui devrait marquer durablement le paysage éducatif aveyronnais: le redoublement y est devenu si exceptionnel que le département s’illustre au niveau national, comme il le fait depuis des années avec les bons résultats de ses élèves aux différents examens. De là à croire que nos chères têtes blondes sont à l’abri des difficultés scolaires est un raccourci que personne n’ose prendre.

Politique éducative

En fait, il s’agit plutôt des fruits d’une politique éducative mise en place il y a cinq ans au niveau départemental par la direction départementale des services académiques, qui a fait du non-recours systématique au redoublement une priorité. Un choix assumé, qui s’appuie sur des études, des comparaisons, au-delà des convictions profondes de l’équipe de Christian Patoz, l’actuel patron des services académique aveyronnais.

Une orientation qui prend particulièrement son sens cette année, alors que les résultats obtenus aux examens par la première cohorte (ou cursus complet, de la 6e à la 3e, ou de la 2nd à la Terminale) sont encore meilleurs que d’habitude. En juin dernier par exemple, le taux d’admis au diplôme national du Brevet a atteint 90,8% au global, un résultat qui fait de l’Aveyron le 2e meilleur département de France. Un résultat, surtout, qui prend une dimension particulière, puisqu’il valide aux yeux des responsables académiques locaux en tout cas, les choix qu’ils ont opérés en amont.

Consensus difficile 

"Le redoublement, c’est reproduire à l’identique le modèle pédagogique antérieur", explique Jean-Michel Julita, inspecteur au sein des services aveyronnais, pour qui le redoublement est par ailleurs "injuste car subjectif, voire arbitraire". "Depuis plus d’un siècle, le redoublement touche les couches sociales les moins favorisées. Il est destructeur pour l’individu: ceux qui passent réussissent dans l’esprit des gens."

Pour Christian Patoz, le redoublement participe à la perte de confiance dans la mesure où "il donne une mauvaise image de soi". Pour autant, le consensus est difficile à trouver dans la communauté éducative. L’administration ne dit pas autre chose, et reconnaît s’être heurtée à certaines réticences à l’heure de mettre en place la politique actuelle auprès des gens de terrain, notamment ceux issus des générations les plus anciennes. Quand ce ne sont pas les parents qu’il faut convaincre, comme le confirme Sabrina Lê Thanh, adjointe au directeur académique : "Les familles sont parfois demandeuses d’un redoublement car les représentations perdurent." Le modèle auquel se réfèrent les parents, celui qu’ils ont connu, serait donc dépassé. Le débat reste entier. 

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