Meurtre ou suicide? Le Dr Muller clame son innocence à son 3e procès

  • Jean-Louis Muller arrive libre à son 3e procès le 21 octobre 2013 à Nancy
    Jean-Louis Muller arrive libre à son 3e procès le 21 octobre 2013 à Nancy AFP - Jean-Christophe Verhaegen
  • Jean-Louis Muller et son avocat Eric Dupond-Moretti, à l'ouverture de son 3e procès le 21 octobre 2013 à Nancy
    Jean-Louis Muller et son avocat Eric Dupond-Moretti, à l'ouverture de son 3e procès le 21 octobre 2013 à Nancy AFP - Jean-Christophe Verhaegen
  • Jean-Louis Muller sur le banc des accusés à l'ouverture de son 3e procès le 21 octobre 2013 à Nancy
    Jean-Louis Muller sur le banc des accusés à l'ouverture de son 3e procès le 21 octobre 2013 à Nancy AFP - Jean-Christophe Verhaegen
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AFP

Déjà condamné à deux reprises pour le meurtre de sa femme, Jean-Louis Muller, un ancien médecin légiste, a une nouvelle fois clamé son innocence à l'ouverture de son troisième procès lundi devant la Cour d'assises de Nancy.

Brigitte Muller s'est-elle donné la mort avec le 357 Magnum de son époux, le 8 novembre 1999, au sous-sol du domicile conjugal? Ou ce dernier, expert en médecine légale et auteur d'une thèse sur les effets des projectiles de petit calibre, a-t-il maquillé un crime passionnel en suicide?

"Vous avez farouchement nié, c'est encore votre position ?", lui a demandé lundi la présidente de la Cour d'assises, Marie-Cécile Thouzreau. "Je suis innocent", a répondu l'accusé, portant costume sombre et fines lunettes.

Jean-Louis Muller s'est cette fois entouré d'un des champions de l'acquittement, l'avocat Eric Dupond-Moretti.

"C'est une affaire extrêmement difficile. Nous avons deux semaines pour en débattre complètement. Je réserverai mes commentaires à la Cour et aux jurés", a déclaré le célèbre pénaliste avant l'ouverture, ajoutant avoir l'intention de se "faire entendre".

Pour les proches de la victime qui se sont portés partie civile, la culpabilité de l'accusé "ne fait aucun doute", a souligné leur avocat, Me Michaël Wacquez.

"C'est très difficile pour la famille de Brigitte de devoir affronter une troisième fois Jean-Louis Muller dans une enceinte de cour d'assises", a-t-il ajouté.

La victime envisageait de quitter son mari

Me Wacquez a convenu qu'il n'y avait "ni aveux, ni preuves matérielles", dans ce dossier. Mais il existe selon lui "un faisceau d'indices qui laisse tout simplement penser que Jean-Louis Muller a bien tué son épouse Brigitte le 8 novembre 1999".

Ces indices ont à deux reprises déjà, emporté la conviction des jurés populaires, en 2008 et 2010, aux Assises du Bas-Rhin puis du Haut-Rhin.

Le dossier, exceptionnel sur le fond, l'est également dans la forme, puisque la Cour de cassation a annulé le verdict de condamnation en appel, et renvoyé l'affaire devant la Cour d'assises à Nancy pour un troisième procès, un cas de figure rarissime.

Jean-Louis Muller se présente libre, comme lors de ses deux premières comparutions. Il n'a été incarcéré qu'environ 18 mois depuis le début de l'affaire.

Il n'a pas fait de déclarations à la presse à son arrivée à la Cour. Assis droit dans son box, une main posée sur l'autre, l'accusé a décliné son identité à la Cour. "Ma profession actuelle, c'est gérant. Mon ancienne profession, j'étais médecin", a-t-il dit d'un ton calme et posé.

Les faits remontent à la soirée du 8 novembre 1999, lorsque le corps de Brigitte Muller, une documentaliste de 42 ans, avait été retrouvé dans la salle de jeux des enfants, dans la cave du domicile conjugal d'Ingwiller (Bas-Rhin), la tête en partie emportée par un tir de 357 Magnum. A ses pieds gisait l'arme, qui appartenait à son époux.

Le parquet ayant lui-même dans un premier temps conclu à un suicide, une autorisation d'incinérer avait été délivrée quelques jours plus tard.

Mais la famille de Brigitte Muller n'a pas voulu y croire, mettant en avant notamment son aversion pour les armes ou son amour pour ses enfants. De plus, des proches lui prêtaient l'intention de quitter son époux pour un autre homme.

Jean-Louis Muller avait finalement été mis en examen pour meurtre en 2001 puis renvoyé devant les assises en 2007, contre l'avis du parquet général de Colmar qui avait jugé les charges insuffisantes.

Parmi celles-ci figurent la poudre retrouvée sur les vêtements de l'accusé et l'absence d'empreintes sur l'arme, de même que la faible présence de particules de résidus de tirs sur la victime.

Ce nouveau procès, qui doit durer jusqu'au 31 octobre, sera l'occasion pour les jurés de voir s'affronter pour la troisième fois les experts qui avaient défendu tour à tour l'une ou l'autre thèse.

Source : AFP

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