La grande distribution veut promouvoir le made in Aveyron

En présence de plus de 80 producteurs régionaux, Système U Sud lance aujourd’hui la démarche « U d’Aveyron ». La signature de la charte concrétise une relation durable engagée avec les PME et valorise la promotion des savoir-faire locaux auprès des consommateurs. La cérémonie sera orchestrée par Serge Papin, président directeur général de Système U qui a accepté de planter le décor.

Pourquoi selon vous, s'agit-il d'une initiative comme "de grande ampleur" ?

(Sans hésitation) C’est une réponse forte aux attentes des consommateurs qui sont très sensibles aux patrimoines régionaux comme aux traditions culinaires des terroirs. C’est également la concrétisation du travail engagé depuis une décennie par la coopérative pour développer des partenariats qualitatifs avec ses fournisseurs régionaux. C’est enfin, pour le consommateur, une signature régionale avec une vraie garantie d’un produit conçu, fabriqué et distribué selon les valeurs régionales fortes.

Qu’est-ce qui a guidé cette collaboration ?

La préservation des terroirs et la valorisation des productions régionales constituent une préoccupation croissante des consommateurs. Nous avons imaginé « U d’Aveyron» comme une véritable signature, visible par le consommateur et ouverte sur la diversité de ces valeurs régionales. Cette signature illustre la volonté de notre enseigne, des fournisseurs et des consommateurs, de développer un vrai jeu collectif. Travailler avec les producteurs et industriels locaux, nous le faisons depuis toujours : maintenant, nous le disons... C’est toute la différence !

On ne peut donc pas parler de révolution !

Depuis sa création, l’enseigne U s’est toujours appuyée sur un ancrage local très fort et sur une culture de la proximité, qui va à la rencontre des consommateurs. Ces derniers demandent aujourd’hui des produits authentiques et ils s’orientent de plus en plus vers des achats responsables. En réponse à cette attente, le développement des chartes des régions U (on signe donc la 27e ce matin) fait la part belle aux identités régionales, au savoir-faire traditionnel et au patrimoine culinaire, de l’Alsace à la Provence, de la Vendée aux Cévennes, en passant désormais par l’Aveyron. Que de chemin parcouru depuis la naissance de cette formule de rapprochement voilà quatre ans en Alsace...

Quel est le symbole de cette charte ?

« U d’Aveyron» s’appuie sur des valeurs partagées, des valeurs communes à l’enseigne et aux fournisseurs. La proximité est la valeur de référence de la coopérative : les associés sont des hommes et des femmes du terroir, qui connaissent mieux que personne les richesses des PME qui se développent à leurs côtés. Il y a aussi l’équité : l’associé indépendant Système U, dont le magasin est fortement ancré localement, se place naturellement dans une vraie synergie avec la PME, laquelle est attachée à son activité.

Votre réflexion s’arrête-t-elle là ?

Non ! On souffre d’un déséquilibre à cause de la « guerre des prix» au niveau national. Du coup, les marques moins connues, plus régionales, sont dépendantes de la grande distribution. Il faut le dénoncer au nom de l’intérêt général ! C’est ce qu’on appelle le système de péréquation des marges et ce sont les PME qui payent, qui «trinquent». Elles sont obligées, soit de rogner sur des marges déjà faibles, soit de vendre leurs produits à des prix trop élevés et donc boudés par les con- sommateurs. Et, il y a perte des savoir-faire et aussi de débouchés pour les producteurs.

Que répondez-vous à ceux qui disent que cette charte est une opération de com’ ?

(Amusé) J’encourage ces détracteurs à m’accompagner sur le terrain... C’est vrai que je suis un homme de communication mais les chiffres plaident pour nous. Système U est le 4e groupe de distribution alimentaire français à vocation généraliste. Il regroupe en France plus de 1 500 points de vente et un effectif de plus de 63 000 collaborateurs (9 500 références). Plus de 4 000 PME sont des fournisseurs réguliers de l’enseigne au niveau national. Les produits régionaux garantissent au minimum 10% du chiffre d’affaires des magasins. Cela favorise aussi beaucoup d’emplois, avec un développement des ventes.

On peut donc parler d’une belle journée ?

J’ose espérer qu’on va contribuer, à travers cette charte, à améliorer le bulletin de santé de l’économie aveyronnaise. Je pense que ma présence est un signe. En venant signer ce partenariat, je veux montrer tout l’intérêt, toute l’attention, que je porte à ce dossier.