Thaïlande: libération de partisans du gouvernement renversé

  • L'une des leaders du mouvement des Chemises rouges, Tida Tawornseth (2e g.) et son mari Weng Tojirakarn (2e d.) à leur sortie du site militaire où ils étaient détenus, le 28 mai 2014 à Bnagkok
    L'une des leaders du mouvement des Chemises rouges, Tida Tawornseth (2e g.) et son mari Weng Tojirakarn (2e d.) à leur sortie du site militaire où ils étaient détenus, le 28 mai 2014 à Bnagkok AFP - Pornchai Kittiwongsakul
  • Le leader du mouvement des Chemises rouges, Natthawut Saikua lève le bras à sa sortie du site militaire où il était détenu, le 28 mai 2014 à Bangkok
    Le leader du mouvement des Chemises rouges, Natthawut Saikua lève le bras à sa sortie du site militaire où il était détenu, le 28 mai 2014 à Bangkok AFP - Pornchai Kittiwongsakul
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AFP

Les meneurs des Chemises rouges, puissant mouvement de soutien au gouvernement déchu par un coup d'Etat militaire en Thaïlande, ont été relâchés mercredi, tandis que les internautes s'alarmaient de rumeurs d'un "blocage" de Facebook.

Les meneurs rouges étaient détenus par l'armée dans des lieux tenus secrets. Certains avaient été interpellés jeudi dernier lors des négociations organisées par les militaires entre opposants politiques, avant l'annonce du putsch.

Parmi eux Jatuporn Prompan, le président des Chemises rouges, dont la libération a été annoncée sur sa page Facebook, et Thida Thavornset, qui lui avait cédé sa place il y a quelques mois à la tête du mouvement.

"Nous sommes interdits de faire campagne ou de manifester, comme ceux qui ont déjà été libérés", a déclaré Jatuporn dont les propos ont été retransmis à la télévision.

L'armée, qui a convoqué plus de 250 personnalités, demande à celles ayant été relâchées de signer un document les engageant à cesser toute activité politique. Les analystes y voient une tentative d'empêcher toute organisation d'une riposte au coup d'Etat, notamment par les puissantes Chemises rouges.

"Même si nous ne savions pas où nous nous trouvions, nous avons été bien traités par les militaires", a ajouté Jatuporn, en chemise rose, loin de ses diatribes habituelles et de ses menaces de riposte à un renversement du gouvernement.

La veille, la junte militaire avait annoncé la libération de l'ex-Première ministre Yingluck Shinawatra, entre autres personnalités relâchées après plusieurs jours de camp militaire.

Yingluck, soeur de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé par le précédent putsch en 2006 et qui reste malgré son exil le facteur de division du royaume, s'était rendue vendredi dernier à une convocation du nouveau régime militaire, au lendemain du coup d'Etat.

L'ancien ministre de l'Education, Chaturon Chaisong, interpellé sous les yeux de la presse internationale mardi, risquait quant à lui jusqu'à deux ans de prison devant la cour martiale, pour avoir refusé de se présenter à la convocation de l'armée.

Sous escorte militaire, il a été conduit mercredi en fin de journée devant un tribunal militaire, sans qu'il soit clair si son procès allait débuter le jour même.

Depuis ce coup d'Etat dénoncé par la communauté internationale, la junte a suspendu en grande partie la Constitution. Elle a imposé un couvre-feu, et mis en place des restrictions à la liberté des médias et d'internet.

Selon le Bureau de protection et de répression des crimes technologiques, organe officiel interrogé mercredi par l'AFP, 330 sites ont été fermés depuis le coup d'Etat jeudi dernier.

La junte a affirmé que la lutte contre le crime de "lèse-majesté" ou toute autre "menace à la sécurité nationale" en ligne serait une de ses priorités.

En raison de ces menaces, les internautes se sont alarmés mercredi de problèmes d'accès à Facebook en Thaïlande, mais la junte a assuré n'y être pour rien.

"Urgent : Facebook a été suspendu", écrivait entre autres un internaute sur le réseau social concurrent Twitter. "Ce serait du suicide. Le pays tout entier manifesterait", plaisantait un autre, alors que les réseaux sociaux sont très utilisés en Thaïlande.

"Nous n'avons pas ordonné le blocage de Facebook", a très rapidement déclaré le porte-parole du régime, le colonel Winthai Suvaree, intervenu à la télévision nationale pour répondre à ces craintes, évoquant des problèmes techniques.

La Thaïlande a connu 19 coups d'Etat ou tentatives de coups depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932.

L'armée assure ne pas avoir eu d'autre choix que le coup d'Etat en raison de l'impossibilité des acteurs politiques civils à trouver une sortie de crise, après sept mois de manifestations antigouvernementales qui ont fait 28 morts.

Source : AFP

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