Le viaduc du Viaur reprend le train dans 10 jours

Un chantier unique. Une opération exceptionnelle en France. Jacques Rapoport, président de Réseau Ferré de France (RFF) venu en personne sur le tablier du viaduc du Viaur en fin de semaine dernière, n’a pas boudé son plaisir à l’heure de marquer un point d’étape capital dans la rénovation du viaduc du Viaur, elle-même inscrite dans un Plan rail Midi-Pyrénées colossal, qui aura nécessité un investissement de quelque 820 M€, dont 400 supportés par la Région.

"Un plan aussi global en France, il n’y en a pas d’autres", a confirmé le grand patron de RFF, accompagné pour l’occasion de responsables régionaux de RFF et de la SNCF, d’élus et de représentants de l’État. Retardé de quelques mois, la rénovation du viaduc du Viaur avance toutefois bon train depuis qu’elle a débuté en mars dernier, contraignant la SNCF à couper les liaisons ferroviaires entre Tarn et Aveyron. Ici, il est principalement question de refaire la peinture - la dernière couche date des années 80- de l’ouvrage, mais les acteurs ont également profité de l’opération pour changer rails et traverses et effectuer quelques «menus» travaux de réparation métallique.

Encore 46 000 m2 à traiter

Au total, 67000 m2 de surface à traiter, des moyens mobilisés et des chiffres qui donnent le vertige. Le chantier est d’autant plus hors normes que l’ancienne peinture, qu’il convient de déposer, contient de l’amiante, ce qui contraint les opérateurs à la plus grande maîtrise, dans un cadre réglementraire on ne peut plus strict. Il a fallu notamment ériger, à 116 m au dessus du Viaur, des cellules de confinement indispensables à la protection de l’environnement pendant les opérations de décapage.

La fin de la rénovation de l’ouvrage « à poutres balancées » conçu en 1902 par l’ingénieur Paul Bodin, est programmée au plus tôt en décembre 2015, mais ces premiers mois de travaux ont permis de venir à bout des 410 mètres du tablier et de ses 21 000 m2 de surface à traiter. Désormais, les acteurs de ce gigantesque chantier vont s’attaquer aux arches, dans des conditions de confinement et de retraitement des déchets toujours aussi sévères, sans parler de la lourdeur des structures nécessaires pour réaliser l’opération.

Mais si le chantier est encore loin d’être terminé, la circulation des trains va reprendre à partir du 24octobre. Les voyageurs découvriront alors la nouvelle robe gris lumière du viaduc du Viaur, mais seront sans doute loin d’imaginer à quel prix l’ouvrage s’est refait une petite beauté : quelque 26,6 M€, financés par la Région (59,2%), RFF (33,3%) et l’État (7,5%).

L'interview de Jacques Rapoport, président de Réseaux ferrés de France :

Retrouvez notre dossier consacré à l'avancée des travaux, dans les colonnes de Centre Presse Aveyron ce mardi 14 octobre.