XV de France: l'Australie, une base sur laquelle construire

  • Le demi de mêlée du XV de France Rory Kockott (avec la balle) exulte après le succès de la France contre l'Australie, le 15 novembre 2014 au Stade de France
    Le demi de mêlée du XV de France Rory Kockott (avec la balle) exulte après le succès de la France contre l'Australie, le 15 novembre 2014 au Stade de France AFP - Franck Fife
  • Le Français Teddy Thomas (c) lors du test-match contre l'Australie, le 15 novembre 2014 au Stade de France
    Le Français Teddy Thomas (c) lors du test-match contre l'Australie, le 15 novembre 2014 au Stade de France AFP - Franck Fife
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Centre Presse Aveyron

Dans ses aspects les plus enthousiasmants comme dans ses imperfections, la victoire décrochée samedi par le XV de France face à l'Australie (29-26) va lui offrir une intéressante base de travail, avec l'objectif de conserver l'élan à dix mois du Mondial.

+ DU CORPS ET DE L'ESPRIT

Les 23 Français qui ont foulé la pelouse du Stade de France ont donné de leur personne samedi soir. Il n'y avait qu'à voir le pilier droit remplaçant Uini Atonio tenir sur une jambe pendant plus de 30 minutes, encaissant même le choc d'une dernière mêlée cruciale. Cette "férocité" a été saluée samedi soir par le manager Philippe Saint-André, satisfait de pouvoir reléguer au rang de mauvais souvenir l'armée de spectres qui s'était présentée à Sydney lors d'une cuisante défaite en juin (39-13).

Sur le terrain, la détermination des Bleus s'est exprimée d'abord en défense. Certes, elle a craqué deux fois, sur l'essai d'Adam Ashley-Cooper en première période puis de Rob Simmons à quatre minutes de la fin. Mais elle s'est montrée solidaire, agressive, resserrée, pour finalement considérablement gêner les Wallabies. Dans le sillage d'une énorme troisième ligne Le Roux-Dusautoir-Chouly, les Français ont multiplié les plaquages pour faire reculer les Australiens. C'est d'ailleurs en faisant exploser un adversaire au contact que Thierry Dusautoir récupérait un ballon en début de match: en-avant, mêlée et essai de Sébastien Tillous-Borde dans la foulée. Enfin, le rideau français s'est montré courageux lors du baroud d'honneur australien.

+ UN GROUPE CONFIRME

Après la révélation face aux Fidji (40-15) à Marseille, place à la confirmation contre la troisième nation mondiale. Et donc à l'installation samedi prochain contre l'Argentine ?

Ce n'était que la deuxième sélection pour l'ailier Teddy Thomas, l'arrière Scott Spedding, le centre Alexandre Dumoulin, et seulement la deuxième fois que Tillous-Borde et Lopez étaient associés à la charnière. Malgré des approximations, ces Bleus ont su se hisser à la hauteur de l'événement. On retiendra l'essai fulgurant de Thomas (21 ans), son quatrième déjà avec le XV de France, en effaçant six défenseurs pour s'affaler sous les poteaux. Dumoulin, lui, a beaucoup pesé défensivement avant de sortir à la pause, gêné par une douleur au mollet gauche. Spedding a été un peu moins en vue que face aux Fidji, mais ses hautes chandelles ont su mettre sous pression les Australiens: l'une d'entre elles, mal captée par les Wallabies, a d'ailleurs amené l'essai de Thomas.

Saint-André a aussi vanté l'apport du banc. Atonio, entré à la mi-temps, s'est montré précieux défensivement comme dans l'animation. L'autre pilier remplaçant Xavier Chiocci s'est aussi distingué en récoltant une pénalité, réussie par Lopez, en mêlée fermée. Enfin, le demi de mêlée Rory Kockott a su gérer une fin de match très délicate. Il n'y a donc guère de raison de changer la donne au sein de ce groupe qui va pouvoir travailler en confiance avant de recevoir l'Argentine.

+ LES RAISONS DE NE PAS S'ENFLAMMER

En dépit de la victoire, les Français verront plusieurs raisons d'avoir le triomphe modeste. Les plus circonspects rappelleront d'abord que l'adversaire, repris en main il y a trois semaines par le nouveau sélectionneur Michael Cheika, était en transition, notamment dans son système défensif.

Il faudra surtout se demander si les Français n'auraient pas pu se mettre plus tôt à l'abri. Dominateurs dans le premier quart d'heure, ils n'ont jamais réussi à décramponner les Australiens, en encaissant quasiment à chaque fois des points lorsqu'ils venaient d'en marquer.

En outre, les Australiens ont été prodigues en ballons perdus (18). Contre l'Argentine, les Bleus seraient bien inspirés d'utiliser davantage ces offrandes, sous peine de renouer avec le temps des regrets.

Enfin, la mêlée bleue n'est jamais vraiment parvenue à prendre totalement le dessus. Contre le pack des Pumas, qui a bousculé tous ses adversaires lors du Four Nations, il sera déterminant de ne pas craquer dans ce secteur.

Source : AFP

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