CGT: l'étau se resserre autour de Thierry Lepaon

  • Le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon le 16 octobre 2014 à Paris
    Le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon le 16 octobre 2014 à Paris AFP/Archives - Thomas Samson
  • Vue en date du 29 octobre 2014 du l'immeuble à Paris, dans lequel se trouve l'appartement de Thierry Lepaon
    Vue en date du 29 octobre 2014 du l'immeuble à Paris, dans lequel se trouve l'appartement de Thierry Lepaon AFP/Archives - Bertrand Guay
  • Eric Aubin, Thierry Lepaon et Eric Lafont à l'issue d'une réunion à Matignon le 4 juillet 2013 à Paris
    Eric Aubin, Thierry Lepaon et Eric Lafont à l'issue d'une réunion à Matignon le 4 juillet 2013 à Paris AFP/Archives - Jacques Demarthon
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Centre Presse Aveyron

A deux jours d'une réunion des dirigeants de la CGT, l'étau se resserre autour de Thierry Lepaon: sa tête est demandée ouvertement par la fédération des services publics, la première de la CGT, qui brandit la menace de la révocation s'il refuse de démissionner.

Les premiers dirigeants de la centrale (responsables des fédérations et unions départementales) se réuniront lundi toute la journée au siège de la centrale à Montreuil, près de Paris, pour débattre d'une sortie de crise.

Officiellement il s'agit de préparer la réunion extraordinaire du "'parlement" de la centrale (Comité confédéral national, CCN), prévue 13 janvier, seule habilitée à destituer le secrétaire général.

La centrale est en ébullition depuis les révélations fin octobre sur la rénovation à grands frais de l'appartement de fonction et du bureau de son secrétaire général et sur les indemnités de départ de 31.000 euros qu'il a reçues de la CGT Normandie avant de prendre la tête de la CGT en 2013.

"La meilleure solution pour rassembler la CGT est la démission de Thierry de son mandat de secrétaire général dans les plus brefs délais", a affirmé la Fédération des services publics dans un texte qui a fait l'effet d'une bombe.

Pour la première fédération de la CGT- 80.700 adhérents - le départ de Thierry Lepaon "est inéluctable", "compte tenu de ses responsabilités et de l'incapacité dans laquelle il se trouve d'assumer ses missions de secrétaire général".

Suivent les menaces: si cette démission "n'intervient pas avant le 13 janvier", date du CCN, la fédération des services publics "sera alors porteuse d'un mandat de révocation du secrétaire général". Les mauvais résultats enregistrés par la CGT le 4 décembre lors des élections à la fonction publique - en baisse de 2,3% - ne sont pas étrangers à cette colère.

La crise de la direction de la CGT est devenue "un obstacle majeur" pour débattre de "la stratégie revendicative des luttes", affirme la fédération des service publics, affectée par la baisse de 3,5% de ses résultats chez les agents territoriaux.

De son côté, la fédération de la santé - la deuxième de la centrale - a également discuté de cette crise "mais elle se prononcera le 12 janvier", veille du CCN, a affirmé à l'AFP Nathalie Gamiochipi, sa secrétaire générale.

- "Direction collégiale" -

"On est un certain nombre à dire qu'il faut remettre à plat notre bureau confédéral", a déclaré à l'AFP Pascal Debay, membre de la commission exécutive et numéro un de l'Union départementale de Meurthe-et-Moselle, qui sera lundi à Montreuil. Selon lui, il faut "une décision spécifique concernant le secrétaire général "et "une décision sur l'avenir du bureau confédéral" en vue de doter la centrale d'une direction qui "travaille différemment".

Rappelant "la gravité de la situation", le "trouble" à la CGT et "des adhérents qui rendent les cartes", ce jeune dirigeant souligne que la décision prise "ne doit pas être déconnectée de l'image" que renvoie la CGT auprès des salariés.

Jusqu'à présent, M. Lepaon a semblé déterminé à sauver son fauteuil. II a refusé de présenter sa démission et a plaidé sa cause mardi devant les 56 membres de l'exécutif élargi.

L'administrateur-trésorier, Eric Lafont, qui avait validé les dépenses, a, lui, démissionné, servant de fusible.

Désormais les manoeuvres semblent en cours dans l'appareil pour préparer l'après-Lepaon. Il s'agit avant tout d'éviter les affres d'une guerre de succession à l'image de celle qui a ébranlé le syndicat en 2012 au moment du départ de Bernard Thibault.

A ce stade aucun nom consensuel ne semble émerger.

Pour la Fédération ds services publics, il faudra mettre en place "de manière transitoire une forme de direction collégiale".

"On n'est pas en situation de régler la question du futur dirigeant, il faut d'abord éclaircir des questions", a indiqué à l'AFP une source interne de cette fédération.

Source : AFP

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