Cimetière profané: Hollande veut rassurer les juifs de France

  • Le président François Hollande fait le tour le 17 février 2015 du cimetière de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin où 250 tombes ont été profanées
    Le président François Hollande fait le tour le 17 février 2015 du cimetière de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin où 250 tombes ont été profanées Pool/AFP - Vincent Kessler
  • Le président de la République François Hollande (g) et le président du Consistoire de Paris, Joël Mergui (d, le 17 février 2015 dans le cimetière juif de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin
    Le président de la République François Hollande (g) et le président du Consistoire de Paris, Joël Mergui (d, le 17 février 2015 dans le cimetière juif de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin AFP - Patrick Hertzog
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Centre Presse Aveyron

La République défendra les juifs de France "de toutes ses forces", a promis mardi François Hollande lors d'une cérémonie de recueillement au cimetière juif de Sarre-Union, dont les cinq profanateurs présumés, des adolescents mineurs, étaient toujours en garde à vue.

"A travers vous, c'est (la République) qui est visée, ses valeurs, ses principes, sa promesse", a affirmé le chef de l'Etat en s'adressant aux juifs de France dans un discours prononcé à proximité immédiate du cimetière où quelque 250 tombes ont été saccagées.

"Profaner, c'est insulter toutes les religions et souiller la République", a encore déclaré le chef de l'Etat en présence de nombreux responsables de la communauté juive française, et d'un grand nombre de responsables politiques.

La cérémonie, qui associait notamment les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale Gérard Larcher (UMP) et Claude Bartolone (PS), mais également l'ambassadeur d'Israël en France Yossi Gal, avait commencé par la prière des déportés et le kaddish, la prière des morts.

- "Inconscience" ou "intolérance" ? -

Cette profanation de très grande ampleur - quelque 250 tombes ont été saccagées - a suscité depuis sa découverte dimanche indignation et émotion. Lundi, l'enquête a connu une avancée spectaculaire avec le placement en garde à vue de cinq adolescents originaires de la région, dont l'un s'était présenté de lui-même à la gendarmerie.

Ces cinq garçons, sans antécédents judiciaires et qui se défendent de tout antisémitisme, étaient toujours entendus par les enquêteurs mardi en milieu de journée. Mardi matin, les gardes à vue de deux d'entre eux ont été prolongées de 24 heures, et la décision concernant les trois autres n'était pas encore connue.

La justice dira "ce qui relève de l'inconscience, de l'ignorance ou de l'intolérance", a commenté à ce propos François Hollande. "Mais le mal est d'ores et déjà fait", a ajouté le chef de l'Etat, qui a relevé l'"archarnement" et la "frénésie" dont ont fait preuve les profanateurs, dans la nécropole dont il a lui-même parcouru mardi les allées.

"On peut chercher toutes les explications, il en faut, mais il faut aussi des réponses, et la fermeté est dans ces circonstances la seule réponse. (...) Quiconque se rendra coupable d'actes antisémites ou racistes sera inlassablement recherché, interpellé et condamné", a poursuivi le président de la République.

- Les lycéens manifestent -

M. Hollande est également revenu, de manière indirecte, sur les propos controversés du Premier ministre israélien. Comme après les attentats de Paris en janvier, Benjamin Netanyahu avait renouvelé dimanche son appel aux Juifs européens à rejoindre Israël. "Je connais le sentiment d'inquiétude qui traverse les Français de conviction juive. Je sais qu'ils écartent dans leur immense majorité la perspective de quitter leur patrie. Ils sont Français, ils aiment la France et leur place est naturellement en France", a dit à ce propos M. Hollande.

Juste avant cette cérémonie, quelque 200 lycéens de Sarre-Union avaient marché, de leur propre initiative, dans les rues de leur ville pour témoigner de leur indignation face à la profanation. Les jeunes, qui brandissaient des pancartes "Coexist" et "Respect", ont observé deux minutes de silence, ponctuées d'applaudissements, devant une petite synagogue.

"Ce n'est pas parce que cinq personnes idiotes ont fait ça qu'on est tous comme ça", a témoigné Charlotte, 17 ans.

Parmi les élèves interrogés par l'AFP, la plupart ont dit connaître l'identité des jeunes gens en garde à vue depuis lundi et être étonnés de leurs actes. "Nous sommes tous très surpris, ils sont plutôt calmes, discrets, même un peu repliés", a dit un jeune homme.

Un enseignant, sous couvert d'anonymat, a confirmé ce constat, se disant "abasourdi que ces élèves aient pu faire ça".

Source : AFP

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