Yémen: le président Hadi exhorte l'ONU à faire stopper l'avancée des Houthis sur Aden

  • Photo diffusée par la présidence du Yémen le 21 mars 2015 du président Abd Rabbo Mansour Hadi s'adressant au pays depuis Aden
    Photo diffusée par la présidence du Yémen le 21 mars 2015 du président Abd Rabbo Mansour Hadi s'adressant au pays depuis Aden Présidence du Yémen/AFP/Archives - -
  • Image extraite d'une video AFP tourné le 24 mars 2015 dans la ville yéménite de Taëz, où les milices Houthis qui avancent vers Aden se sont affronté pour le troisième jour consécutif à une foule hostile
    Image extraite d'une video AFP tourné le 24 mars 2015 dans la ville yéménite de Taëz, où les milices Houthis qui avancent vers Aden se sont affronté pour le troisième jour consécutif à une foule hostile AFP - Marzouq al-Jabiri
  • Un char conduit par des hommes des forces hostiles au président Abd Rabbo Mansour Hadi près de Lahej au Yémen, le 24 mars 2015
    Un char conduit par des hommes des forces hostiles au président Abd Rabbo Mansour Hadi près de Lahej au Yémen, le 24 mars 2015 AFP - Saleh al-Obeidi
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Centre Presse Aveyron

Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a exhorté mardi le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une "résolution contraignante" afin de stopper l'avancée des miliciens Houthis et prévenir une agression contre Aden qu'il juge imminente.

Les forces hostiles au président tentaient mardi de resserrer l'étau sur Aden, grande ville du sud du pays où est retranché le chef de l'Etat.

La milice chiite des Houthis, qui contrôle déjà la capitale Sanaa, cherche à étendre son influence vers le sud du Yémen avec l'aide de forces fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh.

Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité de l'ONU, l'ambassadeur français François Delattre, M. Hadi affirme notamment redouter qu'Al-Qaïda "ne profite de l'instabilité actuelle pour aggraver le chaos et faire glisser le pays vers davantage de violence et de fragmentation".

Il demande au Conseil "d'adopter une résolution contraignante sous chapitre 7 (de la Charte) invitant tous les pays qui le souhaitent à fournir un soutien immédiat à l'autorité légitime".

Il évoque aussi sans précision "une capacité en missiles dérobée à l'autorité légitime" et qu'il demande à l'ONU d'aider à contrôler.

Les Houthis progressaient mardi sur les axes de Dhaleh et de Lahej alors que des combats à l'arme lourde avaient lieu dans ces deux provinces proches de celle d'Aden, ont indiqué des sources militaires et de sécurité.

A Dhaleh, chef-lieu de la province éponyme, la milice chiite a pris le contrôle du siège de l'administration locale et avancé dans la ville au prix de violents affrontements, ont ajouté ces sources.

Mais une bataille pour le contrôle du camp de la 33e brigade blindée, dans le nord de Dhaleh, s'est soldée dans l'après-midi par 10 morts et plusieurs blessés dans les rangs des anti-Hadi, a indiqué une source militaire.

Simultanément, dans la province de Lahej, des accrochages opposaient les forces loyalistes aux forces conduites par les Houthis, ont indiqué des sources militaires et de sécurité.

Mardi soir, les anti-Hadi ont conquis Karch -où deux civils ont été tués- à la frontière entre les provinces de Lahej et de Taëz puis ont pris deux positions à l'armée et à un groupe sudiste, situées 15 km plus au sud, sur la route menant à Aden, selon des sources tribales.

Des renforts militaires ont aussitôt fait mouvement depuis la base aérienne d'Al-Anad (Lahej) pour se positionner à Aqqane, non loin de Karch, afin de faire barrage, selon une source militaire.

A Taëz, ville qui commande la voie vers Aden, au moins cinq manifestants ont été tués et plus de 80 blessés lorsque les forces anti-Hadi ont tenté de disperser une foule hostile, d'après des sources médicales et des responsables locaux. Amnesty International fait pour sa part état de huit morts mardi matin et de 119 blessés dont 38 par balles depuis le début des manifestations anti-Houthis dimanche.

Signe de la confusion qui règne à Taëz: le chef de la police a démenti la prise par les Houthis de l'aéroport ou d'autres installations publiques.

- 'Stopper l'expansion des Houthis' -

Par ailleurs, selon des sources tribales, les Houthis combattent depuis lundi soir des tribus sunnites favorables au président Hadi dans la province d'Al-Baïda (centre). Neuf combattants tribaux et quinze miliciens Houthis ont été tués.

Plus au nord, dans la province de Marib, à l'est de Sanaa, des tribus sunnites ont repoussé lundi soir un convoi des Houthis au prix de violents combats qui ont fait "des dizaines de morts", dont six membres de tribus, selon des sources tribales.

Il n'était pas possible de confirmer ce bilan de source indépendante.

Les belligérants continuaient mardi de mobiliser leurs troupes, malgré des appels internationaux à la désescalade et la mise en garde de l'ONU contre une guerre civile dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.

Signe des difficultés de M. Hadi, considéré comme le chef de l'Etat légitime du Yémen par les Nations unies, ses lieutenants multiplient les appels à l'aide.

Dans des déclarations diffusées lundi par la chaîne de télévision Al-Hadath, le ministre par intérim des Affaires étrangères Ryad Yassin a demandé aux monarchies sunnites du Golfe d'intervenir militairement pour "stopper l'expansion des Houthis", soupçonnés d'être proches de l'Iran.

"Le Yémen a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'imposer une zone d'exclusion aérienne sur les aéroports contrôlés par les Houthis", a-t-il dit.

Le Conseil n'a pour l'instant publié qu'une simple déclaration de soutien à M. Hadi, lors d'une session d'urgence convoquée dimanche à la demande du président yéménite.

Dans sa lettre, le président Hadi confirme aussi avoir sollicité les Etats du Conseil de coopération du Golfe pour obtenir une "intervention militaire" contre les miliciens chiites.

A la question de savoir si Ryad pourrait aider militairement le président Hadi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud Al-Fayçal, a répondu que si aucune solution politique n'était trouvée, les pays de la région prendraient les "mesures" nécessaires pour "protéger" leurs intérêts face à "l'agression".

Source : AFP

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