La zone euro demande encore "des efforts" à une Grèce à court d'argent

  • Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis (g) et le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem (d) à Bruxelles, le 11 mai 2015
    Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis (g) et le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem (d) à Bruxelles, le 11 mai 2015 AFP - Emmanuel Dunand
  • Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, à Bruxelles le 11 mai 2015
    Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, à Bruxelles le 11 mai 2015 AFP - John Thys
Publié le
Centre Presse Aveyron

La Grèce a déclenché lundi la procédure pour rembourser 750 millions d'euros au FMI, alors que ses partenaires de la zone euro lui ont une nouvelle fois demandé "plus d'efforts" pour avancer vers un accord sur la reprise de son financement.

L'ordre de paiement a été donné à l'agence de la dette grecque et le paiement sera effectif mardi.

A court d'argent en raison de longues tractations avec ses créanciers, UE et FMI, sur la poursuite de l'aide internationale au pays, le gouvernement grec a assuré à plusieurs reprises qu'il continuerait "d'honorer ses obligations à la fois à l'étranger et à l'intérieur".

Mais Athènes se retrouvera à court de liquidités d'ici deux semaines, a averti le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis. "La question des liquidités est terriblement urgente. Tout le monde le sait, ce n'est pas la peine de tourner autour du pot", a-t-il affirmé, alors que les discussions piétinent depuis des mois sur le déblocage des 7,2 milliards d'euros, promis par ses créanciers, UE et FMI.

"En terme de calendrier, nous parlons des deux prochaines semaines", a-t-il ajouté à l'issue d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles. Athènes aimerait notamment convaincre la Banque centrale européenne (BCE) de relever le plafond d'émissions de bons du Trésor qu'elle peut émettre, ce qui lui donnerait un peu d'air.

"En ce moment crucial, le temps n'est ni en faveur de la Grèce ni de la zone euro ni des créanciers", a indiqué une source gouvernementale à Athènes à l'issue de l'Eurogroupe. "Le gouvernement grec considère que l'accélération de la procédure est indispensable afin de trouver un terrain commun entre le gouvernement grec et les institutions", a ajouté cette source.

Un accord doit être trouvé "bien avant fin juin", date de la prochaine réunion de la zone euro, a estimé Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques.

Egalement conscient que le temps presse, le patron de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem a rappelé que les ministres des Finances des 19 peuvent se réunir à tout moment, dès que les créanciers de la Grèce donneront leur feu vert aux réformes du pays. Il n'a en outre plus écarté la possibilité de procéder à des versements échelonnés de la tranche d'aide financière.

-Référendum "pas dans le radar" -

A l'issue de leur réunion lundi, les ministres des Finances des 19 ont "salué les progrès" dans les négociations entre les autorités grecques et leurs créanciers. Par rapport à leur précédente réunion fin avril à Riga, il y a "incontestablement un nouvel état d’esprit et des avancées", a toutefois relevé M. Moscovici.

Après cette réunion houleuse, les autorités grecques avaient décidé de remanier les équipes de négociation avec ses créanciers et de nommer comme coordinateur Euclide Tsakalotos, ministre adjoint des Affaires étrangères chargé des questions économiques et proche du Premier ministre, Alexis Tsipras.

Des changements qui "ont permis des échanges plus efficaces, plus constructifs", selon le commissaire, même si "plus d'efforts" sont nécessaires.

Si les positions se sont rapprochées sur la réforme de la TVA ou la création d'une agence indépendante pour la collecte d'impôts, "il reste des écarts importants à combler", a souligné M. Moscovici. En premier lieu, sur la réforme des retraites, une ligne rouge pour le gouvernement grec de gauche radicale, tout comme la réforme du marché du travail.

Certains membres de la zone euro ont manifesté une forme de lassitude, et les plus remontés contre Athènes ont laissé entendre qu'ils ne craignaient pas la perspective d'un référendum dans le pays.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras avait affirmé fin avril que si les créanciers poussaient son gouvernement vers un accord en contradiction avec ses promesses électorales, la question serait tranchée par référendum.

"Si la Grèce estime devoir faire un référendum, qu'elle le fasse! Ce serait peut-être une bonne chose de laisser décider le peuple grec sur ce qu'il est prêt à accepter parmi les mesures nécessaires, ou ce qu'il voudrait changer", a lancé le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.

Ce scénario n'est "pas dans notre radar pour le moment", a affirmé M. Varoufakis.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?