Une aide de 300 euros mensuels pour près de 40.000 chômeurs attendant leur retraite

  • Le ministre du Travail François Rebsamen le 19 mai 2015 à Paris
    Le ministre du Travail François Rebsamen le 19 mai 2015 à Paris AFP - KENZO TRIBOUILLARD
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Centre Presse Aveyron

Près de 40.000 chômeurs de plus de 60 ans ayant suffisamment cotisé pour la retraite mais sans avoir l'âge requis pour l'obtenir, et vivant des seuls minima sociaux, vont prochainement bénéficier d'une aide supplémentaire de 300 euros mensuels.

"Le gouvernement de Manuel Valls vient de le décider: pour remplir l'engagement du Président de la République, un nouveau dispositif va être mis en place pour répondre aux situations individuelles les plus difficiles", a déclaré le ministre du Travail lors des questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale.

"Il consistera à verser une prime mensuelle de 300 euros par mois aux bénéficiaires de l'ASS (allocation spécifique de solidarité) et du RSA socle (revenu de solidarité active), qui percevront ainsi une aide d'un montant de plus de 800 euros en attendant de pouvoir liquider leurs droits à la retraite", a-t-il détaillé.

Cette mesure concernera 37.900 personnes nées en 1954 et 1955. "Un décret consacrant ce nouveau dispositif sera pris très prochainement", a précisé le ministère du Travail à l'AFP. Le coût de ce dispositif est chiffré à 185,7 millions d'euros pour la période 2015-2017, selon le ministère.

Alors que le chômage de longue durée et celui des plus de 50 ans explosent (respectivement +10,1% et +8,6% en un an), François Hollande avait annoncé début novembre le retour d'une allocation pour certains chômeurs seniors en fin de droits.

"J'ai décidé pour les personnes qui ont toutes leurs annuités, qui ont plus de 60 ans et qui ne trouveront plus l'emploi jusqu'à 62 ans", qu'elles pourront bénéficier d'une prestation afin de "les conduire à la retraite", avait déclaré le chef de l'Etat.

- "Mieux que rien" -

Après la suppression de l'allocation équivalent retraite (AER) en 2011, des milliers de seniors avaient été plongés dans une situation financière difficile, aggravée par le report de l'âge de la retraite de 60 à 62 ans à la suite de la réforme de 2010.

L'AER, d'un montant mensuel de 1.052,70 euros, permettait aux chômeurs âgés de faire la jonction entre fin du chômage et retraite.

Les entrées dans le dispositif ont été fermées en janvier 2011, et l'AER n'a été que très partiellement remplacée par l'Allocation transitoire de solidarité (ATS), qui répond à des conditions très strictes et ne concernait que 400 personnes en février 2015.

Face aux protestations, le gouvernement Ayrault avait déjà décidé en janvier 2013 "une mesure d'urgence sociale" en rétablissant partiellement l'AER pour les générations 1952 et 1953.

L'aide de 300 euros annoncée mercredi va permettre de "réparer tous les dégâts faits avant 2012 par la précédente majorité en matière de justice sociale", a estimé François Rebsamen, qui répondait à une question de la député PS Christine Pires Beaune.

Le ministre du Travail estime que cette annonce vient compléter la décision du gouvernement Ayrault et "la possibilité de départ à la retraite à 60 ans pour ceux qui avaient travaillé très jeunes", décidée en 2012. "Cette mesure a concerné près de 140.000 personnes", s'est félicité M. Rebsamen.

Pour Jean-Claude Mailly, interrogé par l'AFP, l'annonce faite par le gouvernement "laisse encore beaucoup de gens sur le bord du chemin", car "plus on retarde l'âge légal de départ à la retraite, plus les chômeurs seniors sont nombreux à épuiser leurs allocations chômage et à se retrouver aux minima sociaux". "300 euros, c'est mieux que rien, mais ça n'équivaut pas à au rétablissement de l'AER", regrette le numéro un de FO.

Source : AFP

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