Peut-être l'épilogue dans l'affaire des disparues de Perpignan

  • La gare de Perpignan le 16 octobre 2014
    La gare de Perpignan le 16 octobre 2014 AFP/Archives - Raymond Roig
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Centre Presse Aveyron

C'est peut-être l'épilogue d'une des affaires criminelles les plus retentissantes des années 90: déjà mis en examen pour l'assassinat d'une des "disparues de Perpignan", Jacques Rançon vient d'avouer un deuxième meurtre barbare.

Le spectre d'un tueur en série avait secoué la ville catalane à la fin des années 1990, avec la disparition de trois jeunes femmes dans des circonstances similaires et toutes près de la gare.

En septembre 1995, une lycéenne de 17 ans, Tatiana Andujar, avait été la première à disparaître dans le quartier. Elle n'a jamais été retrouvée.

Puis, en décembre 1997, la trace de Mokhtaria Chaïb, une étudiante de 19 ans, avait été perdue. Elle était retrouvée atrocement mutilée sur un terrain vague le lendemain. Les seins et l'appareil génital avaient été prélevés de manière quasi-chirurgicale.

Et enfin, en juin 1998, Marie-Hélène Gonzales, 22 ans, disparaissait à son tour, toujours près de la gare. Son corps sera découvert 10 jours plus tard à la périphérie de la ville, le 26 juin 1998. Elle avait subi les même mutilations que Mokhtaria: ses parties génitales avaient été découpées, et elle avait aussi été décapitée, amputée des mains. Sa tête n'a été retrouvée que six mois plus tard dans un sac plastique.

Jacques Rançon, déjà mis en examen pour l'assassinat de Mokhtaria Chaïb, et emprisonné depuis octobre 2014, a avoué le meurtre de Marie-Hélène Gonzales alors qu'il venait d'être placé une nouvelle fois en garde à vue, lundi.

Le quinquagénaire, au lourd passé de délinquant sexuel, a "spontanément" "reconnu être l'auteur de ce meurtre", a confirmé son avocat à la presse.

"Je crois qu'il avait envie de solder plusieurs choses. Il a exprimé des regrets. Il n'est pas très fier de ce qu'il a fait", a ajouté le conseil.

Selon une source proche du dossier, Rançon a fait des aveux circonstanciés, expliquant comment et où il a tuée Marie-Hélène Gonzales. Il était toujours entendu dans les locaux de la police judiciaire mardi après-midi.

- "Nous avions raison d'espérer" -

Après des années de fausses pistes et de déception, c'est l'une des principales énigmes criminelles des années 1990 en France qui est en passe d'être résolue. Au moins pour deux des trois meurtres car, pour la disparition de Tatiana Andujar, Rançon était encore en prison. Il n'aurait donc pas pu la tuer, à moins qu'il ait bénéficié d'une permission à ce moment. La police ne s'est pas prononcée sur ce point.

Me Etienne Nicolau, défenseur des familles des victimes et de celle de Tatiana Andujar, a fait part à l'AFP de sa "très grande satisfaction de voir le mystère en grande partie élucidé: cela veut dire que nous avions raison d'espérer pendant toutes ces années".

"La famille Gonzales est partagée entre un sentiment de gratitude à l'égard des enquêteurs et juges d'instruction, de soulagement par la mise hors d'état de nuire d'un dangereux criminel, et d'un mélange de souffrance et de haine à l'égard de l'auteur du crime horrible dont leur fille a été victime", a-t-il ajouté.

Dans le dossier de Mokhtaria Chaïb, Rançon avait été confondu en octobre 2014 par son ADN, les progrès scientifiques ayant permis de le découvrir sur une chaussure de la victime.

Il avait avoué le 16 octobre 2014 et était mis en examen pour "viol avec arme en récidive et assassinat". Mais il devait ensuite se rétracter en mars.

Le cariste-magasinier a par ailleurs été mis en examen la semaine dernière pour l'agression en 1998 d'une femme alors âgée de 19 ans, également à Perpignan. La victime avait reçu plusieurs coups de couteau au ventre, manquant de peu d'être égorgée avant de réussir à lui échapper.

Il a été mis en examen dans cette affaire pour "tentative d'assassinat".

Rançon avait déjà été condamné à huit ans de prison à Amiens, en 1994, pour viol.

En octobre 2013, il avait encore écopé d'un an pour menaces de mort sur son ex-concubine, mère de ses deux enfants. Il avait été libéré en juillet 2014 après neuf mois de prison.

Source : AFP

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