Turquie: offensive intensifiée contre l'EI en Irak et le PKK en Irak

  • Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu lors d'une conférence de presse le 24 juillet 2015 à Ankara
    Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu lors d'une conférence de presse le 24 juillet 2015 à Ankara AFP - ADEM ALTAN
  • Turquie : série de violence à la frontière
    Turquie : série de violence à la frontière AFP - S.Ramis/T.Saint-Cricq, cow/tsq/
  • Des policiers turcs dispersent une manifestation le 24 juillet 2015 à Istanbul
    Des policiers turcs dispersent une manifestation le 24 juillet 2015 à Istanbul AFP - OZAN KOSE
  • Manifestants dispersés par les forces de l'ordre avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau le 24 janvier 2015 à Istanbul
    Manifestants dispersés par les forces de l'ordre avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau le 24 janvier 2015 à Istanbul AFP - YASIN AKGUL
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Centre Presse Aveyron

La Turquie a intensifié samedi son offensive tous azimuts contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), que son gouvernement a promis de poursuivre sans faiblir sur son sol comme à l'étranger.

Quelques heures après un premier raid, les chasseurs-bombardiers de l'armée de l'air ont à nouveau décollé dans la nuit pour frapper des positions de l'EI sur le territoire syrien.

Ces raids aériens marquent un tournant dans la politique syrienne du régime islamo-conservateur turc, longtemps accusé par ses alliés de fermer les yeux, voire de soutenir les organisations radicales en guerre contre le régime de Damas.

Dans le même temps, les F-16 turcs ont mené vendredi soir de nouveaux raids contre le PKK en bombardant sept objectifs rebelles, abris, hangars et stockages de munitions, dans ses bases arrières des monts Kandil, dans le nord de l'Irak.

Cette offensive contre les militants kurdes menace de faire voler en éclat le fragile processus de paix engagé à l'automne 2012 pour tenter de mettre un terme à une rébellion qui a fait quelque 40.000 morts depuis 1984 sur le sol turc.

Dans un communiqué publié sur son site internet, la branche armée du PKK a estimé que ces bombardements signifiaient "la fin du cessez-le-feu" entre les rebelles et les forces de sécurité turques qui tenait tant bien que mal depuis 2013.

"Des frappes ont été menées contre des objectifs du groupe terroriste Daech (acronyme arabe de l'EI) en Syrie et du groupe terroriste PKK dans le nord de l'Irak", ont confirmé samedi les services du Premier ministre Ahmet Davutoglu.

- Vague de violences -

Selon l'agence gouvernementale Anatolie, 20 avions ont été engagés dans ces raids menés depuis la base de Diyarbakir (sud-est), qu'ils ont tous rejoints à l'issue de l'opération.

L'artillerie a également ouvert le feu sur plusieurs objectifs de l'EI et du PKK dans le cadre de cette opération, selon les autorités.

"Le combat contre la menace terroriste, qu'elle vienne de l'intérieur ou de l'extérieur va se poursuivre avec détermination", a proclamé le gouvernement dans sa déclaration.

Les opérations militaires ont été ordonnées après une vague de violences qui a débuté lundi par l'attentat suicide perpétré par un jeune Turc dans la ville de Suruç (sud), près de la frontière syrienne, qui a fait 32 morts parmi un groupe de militants proches de la cause kurde.

Le gouvernement a rapidement attribué cette attaque au groupe Etat islamique, qui ne l'a pas pour l'heure revendiqué.

En représailles à cet attentat, des militants proches du PKK ont multiplié les opérations visant les forces de sécurité turques, symbole d'un gouvernement que de nombreux Kurdes accusent de complicité avec les jihadistes. Mercredi, le PKK a revendiqué l'assassinat de deux policiers à Ceylanpinar (sud-est).

Pour la deuxième journée consécutive, la police antiterroriste turque a procédé samedi matin à des dizaines d'arrestations de militants supposés du groupe EI et du PKK dans plusieurs villes du pays, dont Istanbul et Ankara, a rapporté la presse turque.

- Manifestations -

Ce coup de filet, inédit en Turquie dans les rangs jihadistes, a débuté vendredi matin, impliquant plusieurs milliers de policiers dans tout le pays. Selon le dernier bilan fourni samedi matin par le gouvernement, un total de 320 personnes ont été placées en garde à vue dans 22 provinces du pays.

Depuis lundi, la tension est vive dans de nombreuses villes de Turquie, où les manifestations dénonçant la politique syrienne du président Recep Tayyip Erdogan sont réprimées par la police.

Vendredi soir encore, 500 personnes ont été dispersées par les forces de l'ordre à Istanbul avec force gaz lacrymogènes, canons à eau et balles en plastique.

Des milliers de personnes sont attendues dimanche après-midi dans la plus grande ville de Turquie pour une "marche pour la paix", à l'appel du principal parti kurde de Turquie.

Dans ce climat, les dirigeants du pays ont promis de ne pas faiblir dans leur combat contre les "groupes terroristes". "Ce qui s'est passé depuis quelques jours montre que la situation n'est plus sous contrôle", a expliqué vendredi M. Erdogan, promettant de poursuivre les opérations "avec détermination".

Dans le cadre de cet effort, le chef de l'Etat a confirmé que son pays avait enfin autorisé les Etats-Unis à mener des raids aériens contre des cibles jihadistes en Syrie ou en Irak depuis plusieurs de leurs bases, dont celle d'Incirlik (sud).

Le ministère des Affaires étrangères turc a précisé que la Turquie "participerait aussi à ces opérations" contre l'EI.

La Turquie était jusque-là restée l'arme au pied face à l'EI. Elle avait refusé d'intervenir militairement en soutien aux milices kurdes de Syrie, par crainte de voir se constituer une région autonome qui lui serait hostile dans le nord de ce pays.

Source : AFP

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