Le groupe jihadiste EI menace d'exécuter un Croate enlevé en Egypte

  • Des militants de l'Etat islamique plantent leur drapeau près de la  frontière de la Turquie avec l'Irak, le 23 octobre 2014
    Des militants de l'Etat islamique plantent leur drapeau près de la frontière de la Turquie avec l'Irak, le 23 octobre 2014 AFP/Archives - Bulent Kilic
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Centre Presse Aveyron

La branche égyptienne du groupe extrémiste Etat islamique (EI) a menacé mercredi d'exécuter dans 48 heures un Croate travaillant pour un groupe français, le premier étranger enlevé par des jihadistes en Egypte depuis le début d'une insurrection il y a deux ans.

Dans la vidéo mise en ligne par les jihadistes de la "Province du Sinaï", Tomislav Salopek apparaît agenouillé aux pieds d'un homme cagoulé et tenant un couteau. Lisant une feuille, il dit qu'il sera exécuté dans 48 heures si le gouvernement égyptien ne libère pas "des femmes musulmanes" emprisonnées.

La vidéo ne précise pas quand commence le compte à rebours.

"Le gouvernement croate et le ministère des Affaires étrangères font de leur mieux pour résoudre aussi rapidement que possible la difficile situation dans laquelle se trouve le citoyen croate T.S", a indiqué le ministère à Zagreb.Il a précisé dans la soirée que la ministre des Affaires étrangère Vesna Pusic se rendra en Egypte. Mme Pusic est en contact avec son homologue égyptien et "partira au Caire, en accord avec lui et à sa recommandation", selon un communiqué qui précise qu'il s'agit du premier enlèvement de ce type d'un Croate.

Selon le quotidien croate Jutarni List, Tomislav Salopek est originaire du village de Vrpolje, dans l'est de la Croatie et il travaille depuis huit mois pour la compagnie française. Selon le journal Vecernji List, il a travaillé auparavant pour la même compagnie en Pologne.

"Il travaille à l'étranger depuis des années. Il est parti là où il pouvait mieux gagner sa vie", a raconté à ce journal un voisin.

Selon d'autres voisins, M. Salopek, père d'une fille et d'un garçon, rentrait souvent chez lui pour passer du temps avec la famille. La presse locale dit que la famille l'attendait pour les vacances d'été.

- Représailles -

Les jihadistes disent agir en représailles à la sanglante répression contre les partisans de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi, destitué par l'armée en 2013 et remplacé par Abdel Fattah al-Sissi.

Dans la vidéo, l'otage explique travailler au Caire pour le groupe français de services pétroliers CGG. Il affirme avoir été enlevé le 22 juillet par les combattants de la branche égyptienne de l'EI.

La société Ardiseis, filiale de CGG en Egypte a confirmé l'enlèvement de son employé, membre d'une équipe d'analyse sismique, alors qu'il était "en transit au Caire".

"Nous reconnaissons qu'il est l'otage qui apparaît dans la vidéo publiée par l'EI", précise la société.

Selon une source proche de l'enquête , le ressortissant croate avait été kidnappé dans la banlieue du 6-Octobre au Caire alors qu'il se rendait sur son lieu de travail.

- Attaques spectaculaires-

La branche égyptienne de l'EI se faisait autrefois appeler "Ansar Beït al-Maqdess" mais s'est rebaptisée "Province du Sinaï" pour marquer son allégeance au "califat" auto-proclamé par l'EI sur une partie de l'Irak et de la Syrie.

En décembre, le groupe avait revendiqué l'assassinat de l'expert américain William Henderson, employé par la compagnie pétrolière Apache. Il avait été tué en août 2014 près de son lieu de travail, dans le désert occidental de l'Egypte.

Le 11 juillet, le groupe a revendiqué un attentat à la voiture piégée contre le consulat d'Italie au Caire qui a tué un civil, première attaque contre une représentation diplomatique depuis l'éviction de M. Morsi.

La branche égyptienne de l'EI a revendiqué la plupart des attentats spectaculaires visant les forces de l'ordre égyptiennes depuis l'éviction de M. Morsi, notamment dans le nord de la péninsule du Sinaï. Ces attaques ont coûté la vie à des centaines de policiers et de soldats.

Les jihadistes dénoncent la violente répression contre les pro-Morsi et qui s'est traduite par la mort de plus de 1.400 personnes, en majorité des manifestants islamistes.

Des dizaines de milliers ont été emprisonnés, et des centaines condamnés à mort dans des procès de masse dénoncés par l'ONU.

En février, des jihadistes affiliés à l'EI en Libye ont revendiqué dans une vidéo l'exécution de 21 chrétiens coptes, dont 20 Egyptiens. En représailles, l'armée égyptienne avait alors bombardé des positions de l'EI en Libye.

L'annonce de l'enlèvement de M. Salopek intervient alors que l'Egypte s'apprête à inaugurer jeudi en grande pompe une seconde voie du canal de Suez.

Source : AFP

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