Le Roc «a fait des sacrifices»

  • La D2, ce n’est plus à l’ordre du jour. En cause, «la réalité chiffrée» selon Ferrand.
    La D2, ce n’est plus à l’ordre du jour. En cause, «la réalité chiffrée» selon Ferrand. Maxime Raynaud
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Maxime Raynaud

Handball. Arrivé au club en 2005, le coprésident Olivier Ferrand ne vit pas la période la plus facile du club. Il s’explique et confie son optimisme.

Arrivé au club en 2005, le coprésident Olivier Ferrand ne vit pas la période la plus facile du club. Avant la reprise du championnat, samedi à Saint-Raphaël, il s’explique et confie son optimisme. 

Demain, le championnat reprend à Saint-Raphaël pour votre équipe fanion. Après un été mouvementé, vous devez avoir hâte de parler à nouveau du parquet ?

On a vécu une fin de saison et une intersaison complexes, c’est vrai. Il y a eu les finances et ce déficit de 50000, l’arrêt de plusieurs dirigeants, la difficulté de reconstruire une équipe. On a passé quelques mois tendus mais, effectivement, demain, le championnat reprend ses droits et cela fait du bien.

Quelle est l’origine de ces maux ?

À la base, certains choix, notamment sportifs, n’ont pas été judicieux. Et ça a eu un coût. Sans parler de ce redressement Urssaf (à hauteur de 30 000€, NDLR), comme pour la plupart des clubs majeurs de Rodez. Il a fallu redresser la barre pour pouvoir maintenir l’équipe fanion mais aussi les trois autres équipes de niveau national du club, féminines et -18 ans filles et garçons. On a dû faire des choix pas faciles. Mais, au final, je suis très satisfait.

Avez-vous envisagé le pire pour le Roc ?

Tout à fait... Quand tu as ce déficit, tu penses forcément au dépôt de bilan. Alors on a mis les petits plats dans les grands pour ne pas baisser le rideau. On n’est que des bénévoles mais on voulait maintenir cet esprit sportif, ce qui fait qu’aujourd’hui, les meilleurs clubs viennent voir notre vivier. Alors on a opéré des coupes franches.

C’est-à-dire ?

On a par exemple remplacé les grands bus par des minibus. C’est 400 de moins sur chaque déplacement. Ensuite, on a réduit la masse salariale de 50%. Nous avions 5 joueurs pros l’an passé avec Cham, Marusic, Degeorges, Pogacnik et Ristic. On n’a gardé que les deux derniers.

Comprenez-vous que, dans ce contexte, il y ait beaucoup de craintes autour de l’équipe ?

Il y a des on-dit. Maintenant, moi je suis plus qu’heureux car il y a longtemps que je n’avais pas vu autant de tripes dans une équipe. Ça vaut beaucoup de joueurs pros. On pourrait avoir des surprises. Ça travaille tellement fort. Je rajeunis de 8 ou 9 ans! Et puis, de ne pas avoir pu recruter, c’est un mal pour un bien car on a des jeunes qui vont avoir du temps de jeu.

Mais l’envie ne suffit pas forcément en N1...

Ça ne fera pas tout, c’est vrai. Mais on ne peut pas non plus constamment recruter. Ce qui n’est d’ailleurs pas toujours gage de réussite. On l’a vu auparavant. Pour des Cham, Marusic ou Pogacnik, on a aussi eu des Vidovic, Calic ou Miloradovic qui ont été autant de claques pour moi.

Il y a deux saisons, lors de l’accession à la N1, le Roc avait clamé son intention de monter en D2 sous trois ans. On y est mais l’impression est plutôt celle d’un retour en arrière ?

Non, loin de là. On a appris, on s’est renforcé. C’était peut-être prématuré de parler de D2 car la N1 est notre place naturelle. L’objectif, c’est de s’y maintenir. Et de maintenir aussi nos trois autres équipes de niveau national avec, pourquoi pas, une accession des filles en N2. La D2 pour les hommes, c’est 800000 de budget. Où va-t-on les trouver? La réalité chiffrée nous fait revenir en arrière, même si nous avons de plus en plus de partenaires. Mais nous jouerons les premiers rôles.

L’équipe fanion joue-t-elle la survie du club ?  

Une relégation en N2 signifie une baisse des finances et un report de cela sur toutes les catégories. Ce serait difficile. D’autant plus que j’ai déjà dû m’engager personnellement auprès de la Fédération. Cette survie est primordiale pour tous les jeunes, les 300 licenciés. Donc, oui, on fait des sacrifices sur l’équipe fanion pour que tout le reste du club puisse continuer. Je voulais me mettre en retrait cette saison mais je ne laisserai pas le Roc avec un déficit. Et, ce qui me rend optimiste, c’est que de nombreux anciens reviennent. La relève est là. Le vent tourne dans notre sens. 

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