A Cuba, le pape François loue les "sacrifices" de l'Eglise

  • Le pape François arrive pour célébrer une messe en plein air devant plusieurs dizaines de milliers de cubains à Holguin, le 21 septembre 2015
    Le pape François arrive pour célébrer une messe en plein air devant plusieurs dizaines de milliers de cubains à Holguin, le 21 septembre 2015 Pool/AFP - Enrique de la Osa
  • Le pape François, le président cubain  Raul Castro et des cardinaux, place de la Révolution le 20 septembre 2015 à La Havane
    Le pape François, le président cubain Raul Castro et des cardinaux, place de la Révolution le 20 septembre 2015 à La Havane POOL/AFP - ALEJANDRO ERNESTO
  • Localisation des étapes du pape à Cuba, données sur les messes des papes
    Localisation des étapes du pape à Cuba, données sur les messes des papes AFP - S.Ramis/A.Bommenel, abm/es/fh
  • Le pape François entouré de la foule le 20 septembre 2015 à La Havane
    Le pape François entouré de la foule le 20 septembre 2015 à La Havane AFP - JORGE BELTRAN
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Centre Presse Aveyron

Le pape François a poursuivi lundi son périple à Cuba en se rendant à Holguin, un des foyers les plus anciens du christianisme dans cette île, où il a exalté les "efforts" et les "sacrifices" de l'Eglise dans une société cubaine en pleine transition.

"Je sais au prix de quels efforts et au prix de quels sacrifices l'Église à Cuba travaille pour porter à tous, jusqu'aux endroits les plus reculés, la parole et la présence du Christ", a déclaré le souverain pontife argentin pendant une messe en plein air dans cette ville située dans le nord-est du pays.

Devant plusieurs dizaines de milliers de personnes, François a tenu à mentionner en particulier les "maisons de mission", qui, "face au manque de lieux de culte et de prêtres, permettent à de nombreuses personnes d'avoir un espace de prière, de catéchèse et de vie de communauté" catholique.

A Cuba, où le nombre des catholiques est évalué à 10% des 11 millions d'habitants, l'Eglise joue un rôle non négligeable avec ses structures sociales, éducatives, médicales, qui souvent pallient les manques des services publics du régime communiste.

Après plusieurs décennies d'hostilité du régime de Fidel Castro et d'athéisme officiel jusqu'en 1992, l'Eglise catholique et l'Etat cubain ont opéré au fil des années un lent rapprochement, jusqu'à devenir aujourd'hui des interlocuteurs privilégiés.

Devant des fidèles rassemblés sous une forte chaleur dans une ambiance de recueillement, François a défini le comportement du catholique dans la société comme celui d'une personne qui "ne vit plus aux dépens des autres".

Dans l'assistance figurait notamment Raul Castro, protégé du soleil sous un large chapeau de paille. Le président cubain s'est engagé à assister à tous les offices célébrés par le pape.

Sur la place de la Révolution Calixto Garcia, s'étaient rassemblés de nombreux fidèles de la région, mais aussi d'autres provinces.

"On est venu le voir parce qu'on l'aime pour tout ce qu'il a fait pour la paix et pour Cuba", déclarait à l'AFP Norales Mendoza, un vigile de 45 ans qui a passé neuf heures sur la route pour venir de Guantanamo, dans l'extrême ouest.

La province d'Holguin est aussi la première région où avait débarqué Christophe Colomb en 1492. Et c'est dans sa baie que serait apparue, en 1612, l'"image flottante" en bois de la Vierge de la Charité del Cobre (du Cuivre, ndlr), désormais sainte patronne de Cuba.

- Dernière étape, Santiago -

Avant de décoller vers Santiago dans l'après-midi, François s'est recueilli sur la "Colline de la Croix" et sa croix emblématique de cinq mètres de hauteur érigée en 1790 en haut d'une colline.

De ce point élevé, le pape a béni la quatrième ville cubaine, où aucun pape ne s'était jamais rendu avant de prendre la direction de l'aéroport.

Il doit arriver en fin d'après-midi à Santiago de Cuba, grand port de l'est, surnommé dans l'épopée révolutionnaire cubaine la "cité héroïque", car Fidel Castro y avait annoncé le 1er janvier 1959 le succès de sa Révolution.

Dans la soirée, le souverain pontife va y rencontrer les évêques et se recueillir au sanctuaire de la Vierge de la Charité del Cobre, très vénérée au-delà des milieux catholiques.

François quittera mardi Santiago après une messe finale, à destination des Etats-Unis.

Au cours d'une journée marathon dimanche, François avait multiplié à La Havane les rencontres avec les fidèles, les religieux, les jeunes, le président Raul Castro... et son frère aîné Fidel.

Depuis son arrivée à Cuba, le chef de l'Eglise catholique s'est bien gardé de froisser les autorités locales, sa visite demeurant axée sur le dialogue avec pour toile de fond le dégel entre La Havane et Washington. La présence de Raul Castro aux messes illustre cette tonalité de concorde.

Certains milieux de l'opposition déplorent que François, comme Benoît XVI en 2012, n'ait pas rencontré une délégation de dissidents. Jean Paul II était déjà venu sur l'île en 1998.

Le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, a confié à des journalistes que le Vatican avait établi des contacts avec certains dissidents et leur avait fait part de l'intérêt que le pape leur portait, mais qu'aucune rencontre n'avait pu avoir lieu.

Source : AFP

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