Collision de Puisseguin: bilan définitif de 43 morts, 5.000 personnes leur rendent hommage

  • Des milliers de personnes participent à une marche en mémoire des victimes de la collision de Puisseguin, le 25 octobre 2015 à Petit-Palais-et-Cornemps
    Des milliers de personnes participent à une marche en mémoire des victimes de la collision de Puisseguin, le 25 octobre 2015 à Petit-Palais-et-Cornemps AFP - MEHDI FEDOUACH
  • Des familles et des proches des victimes de la collision de Puisseguin réunis devant l'église, le 25 octobre 2015 à Petit-Palais-et-Cornemps
    Des familles et des proches des victimes de la collision de Puisseguin réunis devant l'église, le 25 octobre 2015 à Petit-Palais-et-Cornemps AFP - MEHDI FEDOUACH
  • Des enquêteurs sur les lieux de la collision de Puisseguin entre un camion et un bus, le 24 octobre 2015, en Gironde
    Des enquêteurs sur les lieux de la collision de Puisseguin entre un camion et un bus, le 24 octobre 2015, en Gironde AFP - MEHDI FEDOUACH
  • Des familles et des proches des victimes de la collision de Puisseguin participent à une cérémonie à leur mémoire, le 25 octobre 2015 à Petit-Palais-et-Cornemps
    Des familles et des proches des victimes de la collision de Puisseguin participent à une cérémonie à leur mémoire, le 25 octobre 2015 à Petit-Palais-et-Cornemps AFP - MEHDI FEDOUACH
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Centre Presse Aveyron

Le bilan définitif de l'accident entre un autocar et un camion vendredi à Puisseguin (Gironde) est de 43 morts, des victimes auxquelles près de 5.000 personnes ont rendu hommage dimanche après-midi à Petit-Palais-et-Cornemps (Gironde).

"L'ensemble des opérations de relevage des corps à l'intérieur du bus est terminé. Nous avons extrait 43 corps, 41 corps dans le bus, plus les deux corps du camion. Nous n'avons plus rien à sortir du bus. Pour nous, c'est un bilan définitif", a indiqué en début de soirée le commandant Patrick Chilliard, du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale.

Selon le responsable, "les dernières opérations ont été un peu difficiles". "Il a fallu découper les sièges (de l'autocar), découper certains morceaux", a-t-il expliqué, ajoutant que le relevage des carcasses des deux véhicules sur le site de l'accident, à la sortie de Puisseguin, interviendrait lundi.

Dans l'après-midi, sous un soleil automnal, entre 4.000 et 5.000 personnes se sont rassemblées sur la place centrale de Petit-Palais-et-Cornemps, commune de 750 habitants durement frappée par la catastrophe, avant d'entamer une marche silencieuse en hommage aux victimes.

A 15H00, un long cortège, formé des habitants de la commune ou des bourgades environnantes également endeuillées, s'est ébranlé dans le silence. En tête, les familles des disparus, suivies de la maire, Patricia Raichini de Petit-Palais, elle-même durement touchée par la perte de trois belles-soeurs, ainsi que des membres du conseil municipal.

Parmi la foule, de nombreuses personnes âgées, des familles avec des enfants, des membres de l'équipe locale de football, le FC Petit-Palais, revêtus de leur maillot vert et blanc. "Il y avait pas mal de personnes qui venaient nous voir jouer", a déploré à l'AFP Benjamin Jauzou, 23 ans, qui a grandi dans le village.

Pendant plus d'une heure, le cortège a effectué le tour du village, en empruntant des petites routes de campagne au milieu des vignes et des bosquets, avant de se rassembler devant la petite église romane de pierres blondes, typique de la région.

- "Notre peine est immense" -

Dans la matinée, une cérémonie, au son des cors de chasse, avait déjà rendu un hommage poignant aux défunts. Environ 350 personnes, dont de nombreux chasseurs, s'étaient rassemblées autour d'un petit autel improvisé couvert d'un linge blanc et de 43 bougies, avant un moment de prières et de recueillement collectif.

Au milieu de la foule, le visage, encore bandé, de Jean-Claude Leonardet, charpentier de 73 ans, un des huit rescapés de la catastrophe. Parmi les survivants, quatre ont été grièvement blessés, mais leur pronostic vital n'est plus engagé.

"Votre départ marque le début d'une nouvelle vie pour notre village qui va être extrêmement difficile à reconstruire, notre peine est immense", a déclaré très ému, Jérémie Bessard, conseiller municipal et chasseur lui-même. "C'est un siècle qui est parti de chez nous", a confié, la gorge nouée, Georges Puyastier, venu du village voisin de Gours.

Mardi, le président François Hollande se joindra à une autre cérémonie d'hommage, également à Petit-Palais-et-Cornemps.

Parallèlement, sur le site de l'accident, les enquêteurs de la gendarmerie, dont les 25 gendarmes de l'équipe d'identification de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), ont poursuivi dimanche la collecte "extrêmement minutieuse" des indices dans les carcasses calcinées du car et du camion, pour mettre des noms sur les corps et élucider les causes de l'accident.

Les 43 corps ont été transférés à l'Institut médico-légal de Bordeaux en vue des prélèvements qui seront envoyés à Pontoise (Val d'Oise), où se trouve le laboratoire de l'IRCGN qui devrait procéder à l'identification formelle des victimes.

Des enquêteurs spécialisés, mandatés par le parquet de Libourne, arriveront lundi pour tenter de déterminer les causes du choc entre l'autocar et le camion et expliquer leur soudain embrasement. Le camion "n'avait qu'un an et avait été révisé en août", selon la direction de l'entreprise familiale normande de transports, dirigée par le père du conducteur et grand-père de l'enfant de trois ans, décédé à ses côtés.

La collision mortelle a eu lieu sur la RD-17 à la sortie de Puisseguin. Selon les premiers éléments d'enquête, le camion était en portefeuille en travers de la route quand le bus l'a percuté, dans une courbe.

C'est l'accident le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune (Côte d'Or) en 1982, qui avait coûté la vie à 53 personnes.

Source : AFP

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