Les Compagnons, la seconde famille de Morgane

  • Accompagnée par Elliot Sergent, prévôt de la maison des Compagnons du devoir de Rodez, Morgane apprentie peintre en bâtiment.
    Accompagnée par Elliot Sergent, prévôt de la maison des Compagnons du devoir de Rodez, Morgane apprentie peintre en bâtiment. Philippe Henry
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PH.H.

Aujourd’hui, jusqu’à dimanche, cette institution qui forme des apprentis aux métiers manuels ouvre ses portes. Morgane, peintre en bâtiment explique avoir intégré «une seconde famille».

Plus qu’une formation d’excellence, les Compagnons du devoir sont une grande famille. Lorsque Morgane, 22 ans, a choisi d’intégrer cette école, elle ne connaissait que peu de chose de cette institution héritière des mouvements du compagnonnage, nés à l’époque des grands chantiers du Moyen Âge.

Originaire de Bretagne, la jeune apprentie a débuté sa formation de peintre en bâtiment à Rennes. Avant de rejoindre Mulhouse, puis Bruxelles pour sa troisième année. Voyager à travers la France fait parti intégrante de la formation des Compagnons du devoir. En plus du tour de France, certains choisissent de passer une année à l’étranger.

«Une école de la vie» 

Pour Morgane, ce sera, après Rodez, l’Écosse. «C’est une expérience extrêmement enrichissante, on apprend beaucoup des autres, raconte-t-elle. Même s’il est toujours difficile de quitter les camarades. Mais, avec certains, nous restons en contact bien après avoir quitté la maison précédente.»

Intégrer les Compagnons du devoir c’est avant tout découvrir «une école de la vie, ne manque pas de rappeler Elliot Sergent, prévôt des Compagnons de Rodez. L’entraide entre compagnons est aussi importante que l’apprentissage même.» Avant d’être prévôt (administrateur du site), Elliot Sergent a été lui aussi apprenti.

Vingt-trois métiers en apprentissage 

«J’ai accepté de rendre ce que l’on m’a donné durant des années, cela fait parti de la philosophie du compagnonnage», souligne-t-il. Les Compagnons ont ouvert leurs portes il y a quelques années aux filles. Elles représentent aujourd’hui un peu plus de 10% des effectifs. «Mon intégration s’est faite naturellement, assure Morgane. J’ai été admise dans une seconde famille.»

Par ailleurs, «celui ou celle qui choisit d’intégrer les Compagnons du devoir est assuré d’une formation solide, rappelle Elliot Sergent Ils apprennent durant plusieurs années un métier dans sa globalité.» Des métiers de bouche, à ceux du bâtiment, de l’industrie et de la métallurgie ce sont vingt-trois métiers dont la formation est assurée. De 15 ans à 21 ans, «tous les jeunes qui souhaitent apprendre sont acceptés», précise Elliot Sergent.

Dans quelques mois viendra pour Morgane, qui travaille actuellement en alternance sur un chantier du côté de Marcillac, le moment de trouver un emploi à plein-temps. Dans un secteur difficile comme celui du bâtiment, la jeune femme estime qu’être Compagnon «est une vraie valeur ajoutée sur mon CV. Ce n’est pas spécifiquement mentionné mais lorsqu’un employeur voit que l’on a voyagé à travers la France, il se pose forcément la question»

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