La FNSEA plaide à l'Elysée la cause d'agriculteurs "en colère" et "désespérés"

  • Pneus brûlés lors d'une manifestation d'agriculteurs à Saint-Lô, le 2 février 2016
    Pneus brûlés lors d'une manifestation d'agriculteurs à Saint-Lô, le 2 février 2016 AFP - CHARLY TRIBALLEAU
  • Le président de la FNSEA Xavier Beulin (d) et des Jeunes agriculteurs  Thomas Diemer, s'adressent aux journalistes sur le perron de l'Elysée, le 2 février 2016
    Le président de la FNSEA Xavier Beulin (d) et des Jeunes agriculteurs Thomas Diemer, s'adressent aux journalistes sur le perron de l'Elysée, le 2 février 2016 AFP - STEPHANE DE SAKUTIN
  • Des agriculteurs bloquent l'accès à la préfecture d'Eure-et-Loir, le 2 février 2016 à Chartres
    Des agriculteurs bloquent l'accès à la préfecture d'Eure-et-Loir, le 2 février 2016 à Chartres AFP - JEAN-FRANCOIS MONIER
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Centre Presse Aveyron

A un mois du salon de l'Agriculture, le patron de la FNSEA a plaidé mardi devant le président de la République la cause des agriculteurs "en colère" et "désespérés", qui continuent d'organiser des manifestations à travers la France.

A l'issue d'un entretien d'une heure avec François Hollande à l'Elysée, en présence du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, le président du syndicat agricole majoritaire, Xavier Beulin, a assuré que le président avait "pris l'engagement de s'exprimer d'ici le Salon de l'agriculture", prévu du 27 février au 6 mars.

"Il a entendu nos demandes ce matin", a-t-il ajouté, tout en indiquant qu'il ne demanderait pas pour autant la fin des mobilisations d'agriculteurs.

"Ne me demandez pas aujourd'hui de dire à des gens qui perdent chaque semaine 6.000 euros de rentrer chez eux, ce n'est pas possible aujourd'hui", a-t-il déclaré à la presse.

Les agriculteurs en difficulté manifestent depuis plusieurs semaines, pour protester contre la chute des prix de leurs productions, dans le sillage de leur forte mobilisation de l'an dernier. Leur mouvement ne s'est pas apaisé malgré la rallonge de 125 millions d'euros aux 700 millions du plan d'aide aux éleveurs.

Mardi, plusieurs opérations escargot et des blocages étaient ainsi menés dans plusieurs régions alors que la crise de l'élevage s'étend maintenant aux céréales et aux fruits et légumes.

A Saint-Lô, agriculteurs en colère et forces de l'ordre ont échangé pendant plus de deux heures projectiles contre gaz lacrymogènes. Environ 250 agriculteurs venus à bord de 60 à 80 tracteurs et leurs bennes pleines de détritus, participaient à cette manifestation, selon la police.

A Boulogne-sur-mer ce sont un millier d'agriculteurs et près de 500 tracteurs qui manifestaient, selon la préfecture.

Après des manifestation à Chartres et autour d'Arles dans la matinée, en début d’après-midi, à Salon-de-Provence des agriculteurs ont aspergé la devanture d'un supermarché Géant Casino de Salon-de-Provence, avec les résidus de produits agricoles qui n’étaient pas originaires de la région, broyés par une épareuse-débroussailleuse.

- Désarroi -

A Pau, la FDSEA a organisé une "opération réveil": entre 80 et 100 agriculteurs munis d'une dizaine de tracteurs ont fait brûler des pneus et du foin devant la préfecture dans la matinée, puis ils ont continué leur action devant un centre Leclerc de la ville avant d'obtenir à 11h une entrevue avec le préfet.

En Moselle, des agriculteurs ont mené des actions à Thionville, Sarrebourg, Sarreguemines et Metz, distribuant des avis mortuaires annonçant la mort de l'Agriculture mais sans bloquer la circulation.

"C'est le début d'une longue semaine ou d'un long mois d'actions. On va encore se faire entendre avec différents moyens", a annoncé Jérémy Risse, président du comité d'organisation des terres de Jim, à Sarreguemines.

Dans le Tarn-et-Garonne, quelque 150 manifestants, selon la police, ont entrepris de bloquer jusqu'à jeudi la plateforme logistique de l'Intermarché à Labastide Saint-Pierre, près de Montauban, selon un communiqué de la FRSEA Midi-Pyrénées.

"L'action d'aujourd'hui n'est pas faite pour mettre le département à l'arrêt, mais simplement pour montrer notre désarroi", a-t-il ajouté, a déclaré Jean-Philippe Viguié, président des Jeunes Agriculteurs (JA) du département.

Xavier Beulin en a d'ailleurs appelé "à la responsabilité des uns et des autres", dénonçant au passage "une maladresse" du préfet de la région Bretagne qui a chiffré lundi à 4 millions d'euros les dégâts causés récemment par les éleveurs en colère.

"Les réunions sont extrêmement rudes parce qu'on a en face de nous des gens qui sont en colère ou à l'inverse désespérés. Il faut trouver les mots, les actes qui peuvent les réconforter", a-t-il demandé.

Le patron de la FNSEA a notamment demandé à François Hollande d'évoquer la crise agricole lors de sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel dimanche soir à Strasbourg, pour "reprendre l'initiative au plan européen".

Il a par ailleurs réclamé une baisse de 10 points des charges sociales pesant sur les agriculteurs, de 45% à 35%, une mesure qu'il a chiffrée à 600 millions d'euros.

Les éleveurs français de porc ont accusé mardi l'Allemagne d'avoir encouragé ses producteurs à frauder sur la TVA, renonçant à 250 millions d'euros de recettes pour doper sa production.

Source : AFP

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