Aveyron. Quelles sont les communes les plus endettées ?

  • Parmi les dix villes aveyronnaises les plus importantes, Villefranche-de-
Rouergue est la plus endettée avec un encours de 1 366€ par habitant. 
Plusieurs investissements lourds comme le centre nautique ont pesé dans les finances locales.
    Parmi les dix villes aveyronnaises les plus importantes, Villefranche-de- Rouergue est la plus endettée avec un encours de 1 366€ par habitant. Plusieurs investissements lourds comme le centre nautique ont pesé dans les finances locales. Archives CP
Publié le , mis à jour
Joël Born

Villefranche-de-Rouergue, Millau, Decazeville et Saint-Affrique figurent parmi les villes aveyronnaises les plus endettées. Au contraire de Rodez et Onet-le-Château. Au global, l’endettement moyen des communes aveyronnaises est raisonnable.

Certaines collectivités ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Régulièrement, en Aveyron comme ailleurs, des voix d’élus s’élèvent pour dénoncer les contraintes financières, provoquées par les baisses des dotations de l’État et les nombreux transferts de charges, qui pèsent sur les finances locales.

À l’heure où les assemblées municipales approuvent leurs budgets primitifs (ce qui doit être fait avant le 15 avril), nous nous sommes intéressés au niveau d’endettement des communes aveyronnaises, à la lecture des données officielles publiées par la direction générale des Finances publiques.

«L’endettement est une source d’enrichissement»

Étant bien entendu qu’il ne s’agit que d’une photographie établie à partir des comptes administratifs de l’année 2014. Et qu’il est moins critique de s’endetter pour une commune riche que pour une commune pauvre. En se souvenant, aussi, des paroles de l’ancien maire de Montpellier Georges Frêche qui ne cessait de clamer que l’endettement est une source d’enrichissement. Sans verser dans l’excès, évidemment, l’investissement public permet d’améliorer l’attractivité d’une commune et le bien-être de ses habitants, tout en stimulant l’investissement privé.

Onet très peu endettée

En matière d’endettement, les réalités financières des dix principales villes sont assez contrastées. Parmi celles dont le niveau d’endettement est supérieur à la moyenne de leurs strates, on trouve dans l’ordre :

  • Villefranche-de-Rouergue (12 496 hab., 17 M€ d’encours de dette, 1366€/hab., 7,7 ans de capacité de désendettement), 
  • Millau (22 557 hab., 29,95 M€ d’encours, 1328€ /hab., 11,7 ans),
  • Decazeville (6116 hab., 7,74 M€, 1266€/hab., 7,7 ans),
  • Saint-Affrique (8950 hab., 10,45 M€, 1168€/hab., 5,6 ans),
  • Espalion (4461 hab., 4,43 M€, 1000€/hab., 8,2 ans),
  • Luc-la-Primaube (5868 hab., 5,63 M€, 961€/hab., 7,4 ans).

 

«Villefranche a un endettement important, reconnaît le maire Serge Roques, mais c’est vrai depuis longtemps. Cet endettement a augmenté ces dernières années, avec de gros chantiers comme le centre nautique et l’école Pendaries. Quand je suis arrivé, il y avait 10 écoles, aujourd’hui nous avons 3 groupes scolaires, qui pèsent moins en fonctionnement. Nous avons un ratio d’investissement plus important que les villes de notre strate mais des recettes plus faibles. Cet endettement a toutefois commencé à baisser en 2015 et cela va se poursuivre en 2016.»

À l’opposé, les villes aveyronnaises les moins endettées sont :

  • Rodez (25 833 hab., 21 M€, 813€/hab., 2,6 ans),
  • Capdenac (4588 hab., 2,60 M€, 568€/hab., 3,6 ans),
  • Aubin (4132 hab. 2,10 M€, 509€/hab. 2,6 ans) 
  • Onet-le-Château (11 632 hab., 3,34 M€, 288€/hab. 1,3 an).

 

Baraqueville était dans le rouge

Avec un encours de la dette de 1356€ par habitant, soit pratiquement le double de la moyenne de la strate (710€) et une capacité de désendettement de 25,1 ans, en 2014, Baraqueville (3169 hab.) était dans le rouge.

Les turbulences communautaires de ces dernières années ne sont pas étrangères à cette situation pour le moins délicate. «Nous avons été plombés par des transferts de charges, lors de notre passage dans l’Agglo, explique le maire Jacques Barbezange. Aujourd’hui, ça va mieux, on retrouve une marge de manœuvre et notre capacité de désendettement est retombée à 7 ans.»

Parmi d’autres communes de moyenne importance, qui flirtent avec la zone dangereuse, Saint-Geniez-d’Olt (2055 hab.) supporte un encours de dette de 2144 par habitant, largement supérieur à la moyenne de la strate (873 ) pour une capacité de désendettement de 11,2 ans.

 

«On peut ne rien faire, mais après, il n’y a rien....»

Si l’on s’en tient à l’encours de la dette par habitant, on retrouve Curan parmi les 10 communes aveyronnaises les plus endettées fin 2014. «Quand je suis arrivé, il n’y avait pas d’assainissement, se défend le maire de Curan, par ailleurs président de l’association des maires (ADM 12), Jean-Louis Grimal. Nous avons fait des investissements importants pour la distribution de l’eau, l’école, le multiservices, les logements. Aujourd’hui, il y a des revenus. On peut ne rien faire, mais après, il n’y a rien....»

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