Washington et Moscou s'accusent au sujet de leur présence militaire en Baltique

  • Le présient Barack Obama s'exprime en présence des dirigeants de pays nordiques à la Maison blanche, à Washington le 13 mai 2016
    Le présient Barack Obama s'exprime en présence des dirigeants de pays nordiques à la Maison blanche, à Washington le 13 mai 2016 AFP - SAUL LOEB
  • Le président russe Vladimir Poutine, à Sotchi, le 6 mai 2016
    Le président russe Vladimir Poutine, à Sotchi, le 6 mai 2016 POOL/AFP/Archives - Pavel Golovkin
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Centre Presse Aveyron

Les Etats-Unis et la Russie se sont accusés mutuellement vendredi d'activités agressives en Baltique, au moment où les Américains lancent la construction d'une base en Pologne pour compléter leur système antimissile.

Le président Barack Obama a dénoncé la posture militaire "agressive" de la Russie en recevant à la Maison Blanche les dirigeants de cinq pays nordiques.

"Nous sommes unis dans notre inquiétude concernant la posture militaire agressive de la Russie dans la région baltique/nordique", a-t-il dit.

Les incidents se sont récemment multipliés en mer Baltique, où des avions russes ont notamment frôlé à plusieurs reprises des navires ou des avions militaires américains.

Le président américain semblait en outre répliquer directement à son homologue russe Vladimir Poutine, qui, quelques heures plus tôt, avait affirmé que son pays prendrait des mesures pour faire face aux "menaces" posées par le déploiement d'éléments du bouclier antimissile américain.

M. Poutine a néanmoins souligné, lors d'une réunion avec des responsables du complexe militaro-industriel russe, que Moscou ne se lancerait pas dans une "nouvelle course aux armements".

M. Obama pouvait réagir également à l'annonce faite le 4 mai par le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou de la création de trois nouvelles divisions militaires dans l'ouest et le sud de la Russie afin de "contrecarrer le renforcement des forces de l'Otan".

Cet échange entre les dirigeants des deux principales puissances nucléaires est intervenu alors que le secrétaire adjoint à la Défense américain Bob Work et le ministre polonais de la Défense Antoni Macierewicz venaient de lancer le chantier, à Redzikowo dans le nord de la Pologne, d'une base américaine pour leur bouclier antimissile, similaire à celle de Deveselu en Roumanie, devenue officiellement opérationnelle jeudi.

- "Zone grise" de sécurité -

MM. Work et Macierewicz ont répété que la base en Pologne aurait un rôle purement défensif, devant servir à intercepter des missiles balistiques pouvant venir du Proche-Orient et surtout d'Iran, et qu'elle n'allait nullement réduire la capacité de dissuasion de la Russie.

La base de Redzikowo, où le site de la future base américaine n'est pour le moment qu'un vaste pré vide, doit abriter 24 missiles intercepteurs de type SM-3. A terme ces installations sont destinées à être intégrées dans le projet plus large de bouclier antimissile de l'Otan, comprenant des navires américains basés en Espagne et un radar en Turquie, et dirigé depuis Ramstein en Allemagne.

Située à quelque 250 km de l'enclave russe de Kaliningrad, elle doit devenir opérationnelle en 2018 et pourrait aussi être à terme équipée de défenses anti-aériennes. C'est cela qui risque d'être perçu par les Russes comme un pas de plus dans l’encerclement de leur territoire.

M. Work a souligné par ailleurs qu'"au moment du sommet de l'Otan à Varsovie en juillet, on attend que les leaders de l'Alliance pourront annoncer la capacité opérationnelle initiale du système de défense de l'Otan contre les missiles balistiques".

Le président polonais Andrzej Duda et son chef de la diplomatie Witold Waszczykowski ont participé à la cérémonie.

Selon ce dernier, la base de Redzikowo renforcera la sécurité de son pays, car, "malgré l'adhésion à l'Otan en 1999, il n'y avait sur le territoire de la Pologne aucune installation signifiante de l'Alliance, ni même américaine. Si bien que pendant des années, nous étions une sorte de membre de deuxième catégorie".

La Russie s'oppose à ces bases, a-t-il expliqué, justement parce qu'elle voudrait que l'Europe orientale et centrale, devenue en 1999 une partie de l'Otan, reste "une zone grise" de sécurité, et qui serait, en absence des forces de l'Otan, une "zone tampon" où elle pourrait mener son jeu politique.

La politique de l'Otan en Europe a changé après l'annexion de la Crimée par la Russie et la rébellion séparatiste en Ukraine, que l'Occident accuse de Moscou de soutenir, malgré les démentis russes.

En mars, le Pentagone avait annoncé que l'an prochain il commencerait des rotations régulières en Europe de l'Est d'une brigade blindée comptant environ 4.200 soldats.

Source : AFP

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