Goutrens : conflits de canards autour de la "ferme usine"

  • Luc Devaux, le président de Terra Noé «<TH>informe<TH>» sur le pignon de sa maison.
    Luc Devaux, le président de Terra Noé «informe» sur le pignon de sa maison. Rachid Benarab / Centre Presse Aveyron
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Rachid Benarab

Porté par un particulier et soutenu par la coopérative Unicor, le projet d’élevage de milliers de palmipèdes à Goutrens fait polémique.

Malgré la pluie et le froid, une bonne centaine de personnes se sont déplacées jusqu’au hameau de Poux, commune de Goutrens, afin de prendre part au pique-nique informatif organisé par Luc Devaux, président de l’association Terra Noé. Opposé au projet d’élevage industriel de canards prêts à gaver porté par l’un de ses voisins et soutenu par la coopérative agricole Unicor (lire plus bas), Luc Devaux avait convié ceux qui comme lui pensent que "l’installation d’un élevage industriel à Goutrens n’est pas une bonne idée."

"L’usine à merde", comme il l’appelle en référence aux "4000 litres de fientes que ces milliers de canards produiront chaque jour", aurait selon lui, "un impact important sur le voisinage et sur l’environnement en général." "Ce projet, qui n’en sera bientôt plus un car le permis de construire vient d’être délivré, est conçu pour supporter à minima 70000 palmipèdes par an, sachant que le permis accordé l’est pour 40000 palmipèdes. Il n’y a pas eu d’enquête publique car le seuil la rendant obligatoire a été revu à la hausse", poursuit celui qui a pris la tête de la fronde.

Pointant du doigt les impacts négatifs générés par ce genre d’élevage (pollution de l’eau par les lisiers, de l’air par les odeurs, etc.), Luc Devaux, n’en oublie pas moins d’évoquer aussi la souffrance animale (les becs coupés, la surpopulation, etc.), ou encore "le tourisme qui sera mis à mal et la dépréciation immobilière". "Comment un village comme Goutrens peut-il mettre à l’honneur le cinéaste Georges Rouquier qui a si bien su filmer les paysans du Rouergue et en même temps laisser cette ferme industrielle s’installer ici sans rien dire." Bien décidé à ne pas laisser faire, le président de Terra Noé vient de déposer un recours au tribunal administratif.

"Donner une info basée sur des faits"

Porté par un particulier ce projet d’élevage est accompagné par le groupe Unicor. À ce titre, le groupe coopératif agricole a chargé son service de communication de répondre, via un communiqué, aux critiques formulées par les opposants. "Ce projet d’élevage est une démarche familiale visant à faire vivre une famille d’agriculteurs installée en hors-cadre familial sur une exploitation de 44 hectares. La ferme sera constituée de deux bâtiments et de 12 ha de parcours permettant de recevoir 10000 canards. À l’image de tous les élevages de canards de notre filière palmipède, il bénéficie du signe officiel de qualité IGP Sud Ouest et contribue à faire vivre la tradition du foie gras régional. Conformément à la loi, ce projet répond aux exigences réglementaires en vigueur et a obtenu toutes les autorisations administratives nécessaires. Par ailleurs, il intègre un volet paysager particulièrement poussé, accompagné par l’association Arbres et Paysages. Lequel prévoit notamment la plantation d’une centaine d’arbres, de plusieurs centaines de mètres de haies et de talus. Il s’inscrit ainsi dans une démarche d’agriculture vertueuse visant à promouvoir l’identité propre à l’agriculture régionale et à contribuer à la préservation de nos paysages et de la biodiversité."

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