Rodez - Rugby : c’est l’histoire de « Caputs »

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    Rodez - Rugby : c’est l’histoire de « Caputs » Jean-Louis Bories / Centre Presse Aveyron
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Mathieu Roualdés

"Le journal de la demi-finale du SRA". Jusqu’à dimanche, Centre Presse va vivre au rythme du Stade Rodez Aveyron, en vue de sa demi-finale aller de Fédérale 1 face à Chambéry. Comme les fameux «barjots» du handball, les rugbymen ruthénois se sont surnommés « les Caputs» cette saison. Un signe de la belle ambiance qui règne au sein du groupe. Celle-ci s’est construite grâce au travail des entraîneurs. Mais également dans la difficulté.

Depuis plus de 25 ans, derrière son zinc, Jérôme Doutre en a vu passer des équipes du Stade Rodez Aveyron. Tous les dimanches, dans son troquet « Le Pub White Rose », c’est la même musique : celle de la 3e mi-temps. Des groupes y sont nés, des amitiés s’y sont liées, certains s’y sont parfois écharpés. Cette saison, le «boss» des lieux a rapidement senti quelque chose de spécial en ce SRA version 2015-2016.

"Depuis la montée en Fédérale 1, il y a quatre ans, je n’avais pas revu cela. Les joueurs ne se prennent pas la tête, ils ont le sourire et ça se ressent qu’ils vivent bien ensemble. D’ailleurs, on le voit sur le terrain. Ils font des choses que seule une équipe de copains peut faire", décrit-il, impatient de vivre une nouvelle troisième mi-temps, demain... Cet état d’esprit, cette camaraderie, ce supplément d’âme, il n’est pas le seul à l’avoir remarqué cette saison. Dès le début de la campagne, Rodez n’a cessé de le clamer: "On vit bien".

Cela n’avait rien d’un élément de communication... Tous les dimanches, les joueurs l’ont prouvé. Mais pas seulement. La semaine, ils n’ont cessé de partager des moments, de repas aux quatre coins de la ville aux petits-déjeuners tous les mercredis matin à l’heure de l’entraînement en passant par quelques bringues ici et là! Bref, toutes ces petites choses ont fait l’équipe. Et, comme les «Barjots» en handball, elle s’est rapidement affublée d’un surnom: «Les Caputs», comprenez les têtus. Têtus car ils ne lâchent rien. Têtus car comme le disait Rudy Rezkallah, il y a peu: "Tout le monde nous donnait morts au début. On disait qu’on ressemblait à rien, qu’on était tous trop jeunes pour la Fédérale 1... "

"L’impression de revenir en Reichel"

C’est dans cette adversité que s’est construite l’équipe. Quand le club naviguait en eaux troubles et qu’il était voué à disparaître, les joueurs, eux, se sont rapprochés. Histoire de ne pas se mettre la tête au fond du sceau. Car dès leurs premiers pas ensemble, le feeling est passé. "Tout cela, c’est grâce aux entraîneurs. Je me souviens encore de notre stage de présaison à Dax. On a fait nos matches amicaux et le soir, les coaches nous ont dit “on va tous à la Féria de Dax"! Et ça, c’est énorme. Car quand on part comme ça, il ne faut pas oublier qu’on quitte nos familles, nos copains et tout. Alors, si tu ne profites pas un peu, cela ne sert à rien... ", souffle Alexandre De Barros, un «ancien» du club.

Lors de son recrutement, Arnaud Vercruysse n’a cessé de répéter qu’il accordait tout autant d’importance aux valeurs humaines que rugbystiques d’un joueur. Il ne s’est pas trompé. Certes, le fait de composer avec une majorité de jeunes joueurs aide à cette ambiance, parfois proche de celle d’une colonie. Il y a peu, les larmes aux yeux après la qualification à Limoges, Dimitri Théron avouait avoir "l’impression de revenir en Reichel où on était tous potes et personne ne se prenait la tête!" À cette époque, le talonneur jouait à Castres. Et il avait été sacré champion de France. Un signe?

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