Macron essuie des jets d'oeufs à Montreuil, fief de la gauche

  • Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron lors de son déplacement à Montreuil près de Paris, le 6 mai 2016
    Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron lors de son déplacement à Montreuil près de Paris, le 6 mai 2016 AFP - ERIC PIERMONT
  • Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron lors de son déplacement à Montreuil près de Paris, le 6 mai 2016
    Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron lors de son déplacement à Montreuil près de Paris, le 6 mai 2016 AFP - ERIC PIERMONT
  • Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron lors de son déplacement à Montreuil près de Paris, le 6 mai 2016
    Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron lors de son déplacement à Montreuil près de Paris, le 6 mai 2016 AFP - ERIC PIERMONT
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Centre Presse Aveyron

Une bousculade, des slogans, un oeuf dans les cheveux: le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, venu célébrer le Front populaire, a subi lundi à Montreuil l'hostilité de manifestants de la CGT et du PCF opposés à la loi travail.

Alors qu'il se rendait dans un bureau de poste de cette commune voisine de Paris pour inaugurer un timbre célébrant le 80e anniversaire du Front populaire, le ministre a été accueilli par une petite centaine de manifestants, réunis à l'appel de l'Union départementale de la CGT 93, aux cris de "Casse-toi!".

Dans la bousculade, le ministre a reçu un oeuf sur la tête. "Le shampooing aux oeufs, je préfère le faire moi-même", a lancé Emmanuel Macron avant d'être exfiltré par la police.

"Il était prévu que le ministre passe par l'arrière du bâtiment mais il a souhaité aller à la rencontre des manifestants dès sa descente du véhicule", a expliqué à l'AFP une source policière.

"Aller au contact, c'est ça le vrai respect", a affirmé l'ancien banquier d'affaires âgé de 38 ans, comme à chacun de ses déplacements. Tout en condamnant ces "comportements irresponsables", il a tenu à relativiser la portée de cet incident. Les personnes qui l'ont chahuté ne sont "pas des syndicalistes, ni des Montreuillois", mais des "agitateurs professionnels" qui "n'ont aucun impact sur moi ni sur ma détermination", a-t-il ainsi assuré.

"Plutôt en grève qu'en costard", "un costard à rayures pour les exilés fiscaux", "attention demain minuit dernier délai pour payer l'ISF" ou encore "nos t-shirts sont plus résistants que vos chemises": les slogans faisaient clairement allusion aux polémiques récentes qui ont fait perdre des points de popularité au fondateur d'"En marche", un mouvement politique qui alimente les interrogations sur ses ambitions pour la présidentielle de 2017.

Et cette visite houleuse intervient alors que la CGT a engagé depuis plusieurs semaines une épreuve de force avec le gouvernement sur la loi El Khomri, qui sera débattue au Sénat à partir du 13 juin.

Chantre d'un libéralisme de gauche, ennemi de la rente et des corporatismes, celui qui a érigé la lutte contre les blocages qui entravent la croissance en priorité de son action s'est ensuite rendu dans les locaux de l'entreprise Permis Malin, qui loue des voitures à double commande.

Ce système, qui permet de réduire le coût de la formation, est plébiscité dans un département, le plus jeune et le plus pauvre de France métropolitaine, où, faute de pouvoir se payer le permis, nombreux sont les jeunes qui prennent le volant illégalement.

- "Trop c'est trop" -

Dimanche, le maire PCF de Montreuil Patrice Bessac avait fait savoir par communiqué qu'il ne recevrait pas le membre d'un gouvernement ayant trahi selon lui les idéaux du Front populaire.

"On ne peut pas vouloir revenir sur le modèle social français et venir à Montreuil, où est le siège de la CGT, inaugurer un timbre consacré au Front populaire", a-t-il expliqué lundi à l'AFP. "Trop, c'est trop", a ajouté l'édile de ce bastion du PCF depuis 1935.

"Préserver l'existant, c'est se condamner", lui a répondu, comme en écho, le ministre.

Tout en condamnant cette violence, un responsable du PCF qui a requis l'anonymat a estimé que "la colère sociale est grande" et que "le gouvernement doit cesser les provocations". "On ne discute pas avec des oeufs, nous n'utilisons pas ce genre de méthodes mais on ne discute pas non plus à coup de 49-3", comme sur le projet de loi travail, a-t-il ajouté.

Depuis Montargis, le Premier ministre Manuel Valls a affirmé qu'il condamnait "toutes les violences", sans s'étendre sur l'incident dont a été victime son ministre, qui a indiqué de son côté ne pas vouloir porter plainte.

"Là où E. Macron passe, la résistance s'affiche", a constaté dans un communiqué Ensemble, membre du Front de gauche, qui a appelé à faire du 14 juin "une puissante manifestation nationale afin d'obtenir le retrait de la loi travail".

Source : AFP

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