Marcillac. Un bourg-centre toujours en quête d’identité

  • Le tissu associatif permet aux quelque 1700 Marcillacois de compter sur une vie culturelle, sportive et artistique foisonnante.
    Le tissu associatif permet aux quelque 1700 Marcillacois de compter sur une vie culturelle, sportive et artistique foisonnante. Upside Drone
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Centre Presse Aveyron

Anne Gaben-Toutant livre sa vision de Marcillac-Vallon, petit bourg jadis axé sur ses vignobles et l’exploitation du minerai de fer. Il est aujourd’hui à la croisée des chemins, entre une prospérité qui n’exclut pas une part de chance et une certaine recherche identitaire.

Maire (PS) depuis 2014, Anne Gaben-Toutant s’était engagée à ne pas travailler en plus de son mandat, ce qui, dit-elle, «n’aurait pas été gérable». Originaire de Pont-de-Salars, elle s’est installée dans «sa» commune il y a 25 ans. Une commune qu’elle décrit comme «entre-deux: sans assez de population pour avoir des infrastructures fortes, de l’accompagnement de projets, mais suffisamment pour affirmer sa vocation de bourg-centre».

«Nous avons la chance, explique-t-elle, d’y trouver un certain nombre de services depuis longtemps, qui irriguent tout le territoire: deux médecins généralistes, même s’il en faudrait trois, deux écoles primaires et deux collèges, l’un public, l’autre privé, une crèche, un service d’assistantes maternelles qui rayonne alentours, deux maisons de retraite, une poste, une gendarmerie, une agence des impôts, les pompiers, un point emploi...». Le marché du dimanche matin, maintenu y compris en cas de manifestations, se tient toute l’année. Sa réputation d’endroit où l’on trouve le mythique lien social, sans oublier son cousin le vivre-ensemble, et leur petite sœur, la convivialité, «attire les gens de loin».

Le danger, devenir une cité-dortoir

Un bel atout pour ce bourg, le plus petit, en superficie, de sa communauté de communes de Conques-Marcillac, à mi-chemin entre Rodez et le magnétisme prolétaire du Bassin. «Nous sommes interdépendants des autres pôles du territoire, et l’enjeu de cette convivialité, qui est réelle, est de la maintenir. Le danger est de devenir une cité-dortoir. Le tourisme est un de nos leviers de développement, mais la commune a aussi beaucoup d’emplois sur place, notamment à l’usine Filtrauto», qui fabrique des filtres pour véhicules.

«Ce marché ne se porte pas trop mal car avec la crise, les automobilistes investissent plus dans l’entretien de leur voiture. Nous sommes ravis que cette usine reste, même si nous n’avons aucune influence sur les décisions prises. Les dirigeants de ce pôle plutôt pointu et autonome disent apprécier la bonne capacité de travail des locaux».

Un tissu associatif dense

Les cités-dortoirs ont la caractéristique d’être fades : ce n’est pas ce qui vient à l’esprit dans les ruelles rouges étroites, presque étouffantes, de Marcillac, où le regard porte sur les terrasses qui construisent l’horizon. Certains, ici, ne ménagent pas leurs efforts pour se construire une vie riche de sens. Le tissu associatif, composé de «gens qui portent des structures à bout de bras», permet aux quelque 1700 Marcillacois de compter sur une vie culturelle, sportive et artistique foisonnante, où les ateliers de sérigraphie auto-gérés côtoient les rallyes moto et les manteaux rouges des compagnons de la folklorique fête de la Saint-Bourrou, qui a eu lieu fin mai. D’autres associations, comme l’ADMR, «qui permet le maintien de personnes âgées à domicile, et constitue d’une certaine manière un tremplin professionnel pour l’emploi féminin peu qualifié, est très précieuse et mériterait plus de moyens pour se professionnaliser. Son travail relève du social, et le bénévolat a peut-être atteint ses limites».

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