Françoise Nyssen : «Le livre est une aventure humaine»

  • Françoise Nyssen sera présente le 9 juin, au Parc Saint-t-Joseph.
    Françoise Nyssen sera présente le 9 juin, au Parc Saint-t-Joseph. DR
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PH.R

Invitée à parler de la profession à l'occasion des 70 ans de la Maison du livre, rencontre avec Françoise Nyssen, présidente de la belle maison d’édition Actes Sud, à Arles. 

Françoise Nyssen, la présidente de la belle maison d’édition Actes Sud, à Arles, sera l’invitée des 70 ans de la Maison du livre, jeudi 9 juin. L’occasion de parler avec elle de livres, mais aussi de la relation nouée avec les librairies indépendantes.

De votre point de vue, comment se porte le livre aujourd’hui ?

Il ne se porte pas trop mal. Le chiffre d’affaires global est en hausse, les librairies étaient ravies de leur fin d’année. La librairie indépendante dynamique, qui bouge, se porte bien... Le début d’année est toutefois un peu plus difficile.

Vous entretenez un lien particulier avec les librairies indépendantes ?

Mais nous sommes libraires aussi. Nous en possédons plusieurs, à Arles, à Paris, à Marseille, à Calais... En fait, tout cela est un écosystème. Notre métier, c’est une profession de foi. Et l’on privilégie cette relation avec les libraires, en développant la rencontre avec les auteurs par exemple, en adoptant une politique commerciale qui essaye d’aider le libraire aussi.

Le livre, c’est aussi un véritable foisonnement, avec des rentrées littéraires chaque année plus dense. C’est bien ou pas ?

Qu’il y ait de la diversité, il n’est pas question de s’en plaindre! Cela représente beaucoup d’atouts avec une création de qualité. Je trouve que c’est une chance. Mais il n’y a pas plus de livres en France qu’en Espagne ou en Allemagne. Certes, le marché peut parfois être encombré, mais c’est là ou le rôle des libraires prend aussi toute son importance.

Avec la Maison du livre, à Rodez, vous entretenez une relation particulière, via notamment les éditions du Rouergue ?

On a connu Danielle Dastugue quand elle a pris les rênes de la librairie. On a accompagné son travail d’édition et elle nous a confié son bébé. Puis, Danielle est aussi la présidente du conseil d’administration d’Actes Sud. Mais le livre c’est une aventure. Une aventure très humaine. On accompagne des hommes et des femmes. C’est un milieu de rencontre, d’échanges...

Cela compte dans un monde de plus en plus virtuel non ?

Le livre reste un bon vecteur pour apprendre de l’autre, s’enrichir les neurones. Il devrait être remboursé par la sécurité sociale (rires) !

Mais justement, les gens lisent-ils plus ou moins qu’avant? Une question récurrente...

Si l’on se fie aux chiffres de l’édition, les gens lisent beaucoup. Mais cela, au fond, cela ne m’intéresse pas. Notre métier n’est pas un métier d’offres et de demandes. C’est un métier d’offre. On propose. On édite ce que l’on pense juste et nécessaire, un livre qui mérite d’être lu, qui procure du plaisir.

On peut dire que vous avez eu le nez fin ces derniers temps...

Oui, c’est vrai. Mais parce qu’on a une belle équipe d’éditeurs. Les prix obtenus récemment viennent consacrer un travail de fond. Comme celui de Michel Parvenov pour la littérature russe par exemple. Mathias Enhardt, le dernier Goncourt, est un auteur que nous accompagnons depuis un moment. Tout cela n’est pas arrivé d’un coup. C’est un long travail...

Cette rencontre aura lieu jeudi 9 juin à 19 h, au Parc Saint-Joseph (Route de Rignac). Buffet dînatoire avec participation aux frais de 10 euros. Inscription nécessaire pour la soirée et le buffet à la caisse de la Maison du Livre.

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